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CARTE BLANCHE


Mais que peut-on encore manger ?

par Caroline Cassart-Mailleux et Pierre-Yves Jeholet


Ca y est, c’est au tour de la viande rouge et de la charcuterie de figurer sur le banc des accusés ! Un banc où sont déjà assis de nombreux autres produits de notre alimentation quotidienne, accusés d’être cancérogènes : la pâte à tartiner, les boissons gazeuses et leurs homologues light, le sucre, certaines huiles, … même les fruits ont eu droit au chapitre ! Finalement, on en vient à se poser une question fondamentale : mais que peut-on encore manger ?

C’est le dernier rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui a mis le feu aux poudres : « la consommation de charcuterie et de viande rouge favorise le cancer ». Une annonce qui a fait l’effet d’une bombe dans la presse, dans les chaumières, et chez les producteurs de viande. Ah, les producteurs de viande, ceux-là qui, avec leurs collègues producteurs de lait, se trouvaient encore dans la rue voici quelques semaines pour réclamer une juste rétribution de leur labeur… Eh bien, ce n’est pas l’OMS qui les aidera à montrer patte blanche auprès des consommateurs !

Nous ne remettons pas en cause le travail de l’Organisation Mondiale de la Santé dont la mission principale est de veiller à la santé publique au niveau de la planète entière. Mais relativisons et surtout, nuançons les conclusions de l’étude du Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC)… Dans le monde entier, on comptabilise environ 34.000 décès par an imputables à la consommation de viande rouge et de charcuterie. A titre de comparaison, notez tout de même que le tabac tue, par cancer, 1 million de personnes par an, que l’alcool en tue 600.000 et que la pollution atmosphérique en tue 200.000.

Nous ne cherchons pas à minimiser les risques et encore moins à négliger les 34.000 personnes emportées par un cancer dû à une consommation de viande rouge et de charcuterie. Il s’agit essentiellement de fournir une information objective : une consommation de viande rouge et de charcuterie de qualité, en quantité raisonnable, est non seulement bonne pour la santé mais est aussi essentielle. Et ce sont les diététiciens qui le disent ! Les protéines, ainsi que les acides aminés et la vitamine B12, sont autant de nutriments que la viande rouge procure au corps humain et qui lui sont nécessaires. Une assiette contenant un steak de 100 grammes, une grande portion de légumes et 2 à 3 pommes de terre : voilà un menu sain ! Comme pour tous les produits de notre alimentation, c’est l’abus qui nuit à la santé.

Enfin, reconnaissons que nous vivons dans un pays où la viande est d’excellente qualité, que sa teneur en matière grasse est faible, et que les animaux ne sont pas nourris aux hormones. Les normes sanitaires sont exigeantes, l’agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire réalise des contrôles systématiques auprès de tous les acteurs de la chaîne, et les viandes sont labellisées afin de prouver leur qualité. En outre, nous interpellerons la Ministre fédérale de la Santé, Maggie de Block, pour lui demander de nous fournir des informations concernant la consommation de viande rouge belge en Belgique et ses éventuels risques pour la santé qui, à notre échelle et au vu de la qualité de nos produits, diffèreront certainement des résultats obtenus par l’OMS.

Finalement, retenons que l’important, c’est de varier. Que l’important, c’est de soutenir les producteurs locaux. Que l’important, c’est d’être libre. Bref, et si on mangeait un steak ce soir ?