Monsieur le Secrétaire d'Etat,

 

En décembre dernier, je vous ai interrogé concernant la mise en place et l'organisation de hotspots aux frontières de l'UE. L'idée de départ, c'est que les hotspots sont chargés de recevoir et d'identifier les candidats-réfugiés, de recueillir leurs témoignages, de prendre leurs empreintes digitales, et de définir s'ils peuvent être reçus comme candidats-réfugiés sur le sol de l'Union européenne. Au moment de ma question en commission, force était de constater que c'était un désastre total.

 

En effet, en Grèce, il était prévu de créer cinq hotspots à Lesbos, Chios, Samos, Leros et Cos. A l'époque, seul le hotspot de Lesbos était opérationnel. Idem en Italie ou seul un des six hotspots prévus était opérationnel, à savoir celui de Lampedusa. Vous m'avez affirmé que ceux prévus à Porto Empedocle, Trapani, Augusta, Taranto et Pozzallo devaient être installés d'ici la fin de l'année. Dans votre réponse, vous m'avez également indiqué qu'un sommet européen avait lieu quelques jours plus tard à Bruxelles et que c'était l'occasion pour la Belgique d'exprimer, une fois encore, ses sérieuses préoccupations au sujet du mauvais fonctionnement des hotspots. Je souhaite faire le point avec vous à ce sujet.

 

Monsieur le Secrétaire d'Etat,

 

§  Pouvez-vous me dire si la situation a évolué et si oui, dans quel sens?

 

§  Quel est l'état des lieux en Grèce et en Italie? Les hotspots prévus sont-ils désormais opérationnels?

 

§  Comment s'est déroulé le sommet européen? Des avancées en résultent-elles?

 

 

Réponse à la question n° 8867 du 15/03/2016 posée par Madame Caroline CASSART-MAILLEUX

 

Theo Francken, secrétaire d'État: Madame Cassart-Mailleux, jusqu'à présent huit hotspots sont opérationnels sur les onze prévus: deux en Italie et six en Grèce. Il s'agit, en premier lieu, d'une responsabilité des pays concernés qui ont une frontière extérieure. Sous la pression croissante de l'Europe, les premiers ministres italien et grec ont récemment confirmé que tous les autres hotspots seraient opérationnels aussi vite que possible.

 

C'est une étape importante. Cependant, il est tout aussi important qu'une capacité suffisante d'accueil et de détention soit prévue en Italie et en Grèce dans le but d'assurer un accueil adéquat des demandeurs d'asile ainsi qu'un retour rapide des migrants illégaux.

 

L'Italie et la Grèce ont franchi des pas importants durant les dernières semaines. Les hotspots supplémentaires ont été construits et l'enregistrement des migrants s'effectue maintenant presque de manière systématique.

 

Il subsiste cependant un point sensible: un nombre infime d'entre eux demandent l'asile en Italie ou en Grèce. C'est, néanmoins, une condition nécessaire pour participer au processus de relocalisation. Par ailleurs, les migrants qui ne demandent pas l'asile sont autorisés à passer sans entrave et ce, en violation des règles européennes en vigueur.

 

Ces flux irréguliers et secondaires doivent prendre fin le plus rapidement possible. Pour l'instant, en raison de la fermeture des frontières aux Balkans, la situation évolue de jour en jour. Celle-ci a fortement changé les dernières semaines. La fermeture de la route des Balkans va enfin assécher les voies secondaires.

 

Parallèlement, l'Union européenne négocie avec la Turquie sur la reprise de tous les migrants qui ne sont pas en règle, qui débarquent sur les îles grecques. En échange, l'Union européenne réinstallerait les réfugiés turcs à partir de la Turquie. La situation en Grèce devra se stabiliser grâce à l'aide humanitaire et au renforcement des capacités.

 

Les demandeurs d'asile qui se trouvent actuellement en Grèce, pour autant qu'ils entrent en ligne de compte pour la relocalisation, seront répartis au sein de l'Union européenne. L'objectif est que les chefs d'État et de gouvernement européens bouclent cet accord lors du sommet de jeudi et vendredi prochains.

 

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie d'avoir fait le point sur ce dossier important et qui bouge tout doucement. Il faut continuer dans cette direction pour pouvoir construire et gérer cette crise de l'immigration. Le sommet européen de la semaine prochaine se penchera encore sur le sujet. Selon moi, il serait intéressant que nous puissions, tous les mois ou tous les deux mois, évaluer la situation au parlement.