QE - De Block - La surveillance médicale connectée
Publié le 01/01/1970 à 01:00
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Madame la Ministre,
C’est en Belgique, et pour la première fois en Europe,
qu’une clinique automatisera la technologie sans fil pour collecter, via un
patch autocollant, les paramètres de ses patients.
En effet, l’évolution technologique est telle que, désormais,
un simple patch doté d’un capteur Wi-Fi collé près du cœur du patient permet de
communiquer, en temps réel, au personnel soignant les paramètres d’un patient
(sa température, sa fréquence cardiaque, sa saturation en oxygène,…) mais
aussi, de prévenir dans les 24 à 72 heures la survenance d’un potentiel
accident. Ces capteurs intelligents sont même munis d’un capteur de chute.
Dans le secteur de la surveillance médicale, cette
technologie permet, selon les fabricants, de faire économiser au personnel
soignant 40% de son temps.
Madame la Ministre,
Alors que l’on s’inquiète de la vulnérabilité des pacemakers
et des défibrillateurs implantables face aux cyberattaques, qu’en est-il de de
la sécurité apportée par ces patchs intelligents ? Où en est le groupe
de travail mis en place par différentes institutions publiques en collaboration
avec le Centre for Cybersecurity Belgium (CCB) et le Computer Emergency
Response Team (CERT) qui tente de trouver une réponse aux menaces et attaques
contre la sécurité informatique ?
Dans quelles mesures, à l’avenir, cette technologie
s’implantera-t-elle dans le secteur de la surveillance médicale ?
Un soutien public pour l’acquisition de cette technologie
est-il envisageable ? Dans la négative, pour quelles raisons ?
Réponse
de Maggie De Block à la question n° 2337 de Caroline Cassart-Mailleux:
1.
Avant la mise sur le marché d’un dispositif médical, le fabricant doit rédiger
une documentation technique. Cette documentation technique permet d’évaluer la
conformité du dispositif aux exigences essentielles. Elle contient toutes les
informations importantes relatives à la conception du dispositif et par
conséquent aussi celles prouvant le respect aux exigences essentielles. Les
preuves du respect aux exigences essentielles sont, par exemple, les résultats
de l'analyse de risques, une liste des normes appliquées intégralement ou en
partie, ainsi qu’une description des solutions adoptées pour satisfaire aux
exigences essentielles lorsque les normes concernées n'ont pas été appliquées intégralement.
Le fabricant du dispositif médical doit donc
s’assurer que le dispositif qu’il met sur le marché est conforme à ces
exigences.
De plus pour les dispositifs médicaux des
classes IIa, IIb, III et AIMD, une évaluation doit être faite par un organisme
notifié. A la suite de cette évaluation, l’organisme délivrera un certificat de
conformité afin que le dispositif ait le marquage CE.
2. La
cybercriminalité est un problème mondial. Dans ce cadre, un groupe de travail a
été créé au niveau européen et un représentant de l’AFMPS a été désigné pour y
participer. L’objectif de ce groupe de
travail est de parvenir à une approche commune pour les différentes autorités
compétentes. La Belgique s’alignera sur les décisions prises par ce groupe de travail.
En collaboration avec le secteur, l’AFMPS s’emploie
actuellement à collecter les informations nécessaires.
En revanche, la sécurité de ce genre de
technologie relève de la responsabilité du fabricant.
3.
Certaines de ces technologies, utilisées dans le domaine de la surveillance
médicale, seront considérées comme des dispositifs médicaux et devront dès lors
se soumettre à la procédure de demande d’accès au marché incluant notamment une
étude clinique. Ces études cliniques permettent de vérifier le respect des
exigences essentielles. La procédure de mise sur le marché inclut également
l’obtention du marquage CE « dispositif médical » soit via le
fabricant soit via un organisme notifié. En effet, pour être utilisé dans le
domaine de la surveillance médicale, un but thérapeutique et/ou diagnostique
devra(ont) être démontré(s).
4.
Mi-février 2018, j’ai déjà annoncé qu’un modèle d’évaluation serait élaboré pour
des applications médicales relatives aux soins de santé. Au moyen d’une
pyramide de validation comprenant trois niveaux, une évaluation sera faite afin
vérifier si, et dans quelle mesure, une application peut avoir sa place dans
les soins de santé classiques.
Son élaboration détaillée est actuellement en
cours. Si cet outil souhaite également être intégré dans le financement des
soins de santé, il devra dans ce cas démontrer qu’il répond à un certain nombre
de conditions en ce qui concerne le rapport coûts - efficacité et la valeur
clinique.
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