Fin 2014, neuf foyers de grippe aviaire hautement pathogène avaient été constatés dans l'Union européenne depuis début novembre.  Ce virus avait également été découvert fin novembre chez des oiseaux sauvages en Allemagne et aux Pays-Bas; le fait que ces derniers aient joué un rôle dans l'introduction du virus en Europe est donc probable.

Dès l’annonce des premiers foyers, l’AFSCA a rappelé les mesures obligatoires en Belgique et une large communication a été assurée envers les vétérinaires et le grand public afin de sensibiliser un maximum de citoyens dans la lutte contre l’influenza aviaire.

Des mesures complémentaires ont également été prises pour les marchés de volailles ou d’oiseaux et pour les zones naturelles sensibles.

Et des mesures préventives supplémentaires en Belgique ont été adoptées, en concertation avec les organisations professionnelles, afin de renforcer les mesures de prévention.

Monsieur le Ministre,

·         Pouvez-vous faire le point sur la situation de la grippe aviaire en Europe ? Connait-elle une évolution à la hausse, à la baisse ?

·         Qu’en est-il des mesures spécifiques prises en novembre dernier afin de protéger un maximum nos élevages de ce virus ?

·         Est-il envisagé d’alléger ces mesures ?

·         Peut-on craindre un risque plus élevé du retour de ce virus au printemps lors de la migration des oiseaux sauvages ?

23/03/2015, 20142015

Réponse

1. a) Depuis novembre 2014, 13 foyers de grippe aviaire hautement pathogène touchant 6 États membres - l'Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l'Italie, la Hongrie et la Bulgarie - ont été constatés dans l'Union européenne. Il s'agit d'élevages professionnels de dindes, poules pondeuses, poules reproductrices et canards, mais aussi d'élevages amateurs et d'un jardin zoologique. Deux souches différentes ont été identifiées, à savoir la souche H5N8, constatée dans douze élevages, et la souche H5N1 qui a seulement été constatée en Bulgarie. Le virus H5N1 circule déjà depuis 2005 en Europe et a déjà provoqué des contaminations chez l'homme, mais uniquement en dehors de l'Europe. Le virus H5N8, bien que circulant déjà depuis de nombreuses années en Asie du Sud-est, n'a lui été introduit que cet hiver en Europe par les oiseaux migrateurs venant des aires de nidification en Sibérie. Pour ce virus, aucun cas humains n'a encore été rapporté. Ces derniers mois, ces deux virus hautement pathogènes ont également été découverts chez des oiseaux sauvages en Europe. b) Ces dernières semaines, le nombre de nouveaux foyers de grippe aviaire hautement pathogène semble diminuer. Ainsi, depuis fin janvier, seul 1 foyer du sérotype H5N8 a été constaté. Cette évolution favorable est probablement due à une présence réduite de ce virus dans la faune sauvage et correspond à ce qui a été observé en 2005, quand la souche hautement pathogène H5N1 a fait sa première apparition en Europe. Un foyer de grippe aviaire faiblement pathogène (souche H7N7) a été également découvert ce 12 mars aux Pays-Bas. 2 et 3. En novembre 2014, dès la détection des premiers foyers dans les pays voisins et étant donné que le rôle des oiseaux sauvages dans l'introduction du virus est suspecté, j'ai décidé, sur avis de l'AFSCA (Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire) et en concertation avec le secteur avicole, de renforcer les mesures de prévention pour la grippe aviaire dans tout le pays en déclarant une période de risque accru. Les mesures supplémentaires ainsi entrées en vigueur étaient: - le confinement des volailles détenues par les professionnels, - l'interdiction de nourrir et d'abreuver les volailles et oiseaux à l'extérieur, - l'interdiction d'abreuver les oiseaux et volailles avec des eaux de surface - et l'interdiction de vente d'oiseaux et de volailles lors de tout rassemblement autre que les marchés publics. Elles visaient à éviter les contacts directs avec la faune sauvage et à réduire le risque lié aux évènements de masse. Je suis heureux de pouvoir constater aujourd'hui avec vous que ces mesures ont été respectées rigoureusement par toutes les personnes concernées. Et ce malgré l'impact que ces mesures ont eues sur nos élevages avicoles professionnels et pour les dizaines d'associations d'oiseaux d'ornement qui comptaient organiser leurs bourses annuelles pendant cette période. Grâce aux efforts de toutes ces personnes, la grippe aviaire n'a pas été introduite en Belgique. L'amélioration progressive de la situation depuis fin décembre (2014) m'a permis de réduire progressivement ces mesures supplémentaires. Ainsi, mi-janvier 2015, j'ai supprimé les conditions supplémentaires concernant les rassemblements d'oiseaux et de volailles et, un mois plus tard, j'ai à nouveau autorisé le libre parcours extérieur dans le secteur professionnel. Pour autant que la situation continue à évoluer favorablement, je compte lever les dernières mesures supplémentaires dans les semaines qui viennent. (prévu 21 mars) 4. La grippe aviaire est une menace permanente pour le cheptel avicole en Europe. Malheureusement, notre continent est régulièrement confronté à l'introduction de nouveaux virus et à la réapparition de virus déjà connus. Étant donné le rôle que jouent les oiseaux migrateurs dans la dissémination des virus de la grippe aviaire, les périodes de migration en automne et en printemps sont en effet spécifiquement à craindre. Heureusement, les mesures de base prévues dans la législation pour préserver nos élevages avicoles tiennent déjà compte de cette menace permanente émanant des oiseaux sauvages; les mesures sont par exemple encore plus strictes pour les élevages situés dans des zones à grande densité d'oiseaux migrateurs. La surveillance que l'AFSCA organise pour la grippe aviaire dans les élevages et le monitoring qu'elle fait réaliser dans la faune sauvage sont parmi les meilleurs en Europe. De plus, l'AFSCA a mis en place les mesures préventives nécessaires pour faire face rapidement à tout foyer de grippe aviaire. Je constate également une grande attention et une grande vigilance pour cette problématique dans le secteur avicole. Je suis donc convaincu que notre pays, s'il était tôt ou tard confronté à un foyer de grippe aviaire, serait prêt à faire face à cette menace.

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