Monsieur le Ministre,
Récemment dans la presse, j’ai lu votre intention d’équiper l’armée belge d’un des meilleurs logiciels d’entraînement, à savoir VBS3. Le produit, exclusivement réservé aux militaires et aux gouvernements, permettrait d’effectuer des exercices plus virtuels et donc d’éviter la casse et, par conséquent, de réduire également les frais. Bien évidemment, il s’agit d’un complément puisque le terrain réel reste irremplaçable et je pense que nous sommes bien d’accord à ce sujet.
Le champ de bataille virtuel mais ultra-réaliste permettrait aux militaires en entraînement d’interagir tant au sol que dans les airs, sur l’eau ou sous l’eau, d’adopter les uniformes, les véhicules, les armes utilisées, etc. Il permettrait, de plus, de connaître et d’adapter l’impact destructeur qu’auront les armes et les munitions. Enfin, il permettrait aussi de reconstituer en 3D la caserne et ses abords afin de s’entraîner avant même d’y avoir mis les pieds, idéal pour répéter les procédures de routine, pour mener des simulations tactiques d’alerte, etc.
Le projet a le mérite d’exister d’autant plus que si une manœuvre s’est mal passée, les instructeurs ont la possibilité de revenir dessus et d’expliquer au soldat ce qui peut être amélioré. C’est ce qui s’appelle l’AAR, c’est-à-dire l’After Action Review.
Ce projet, si je vous comprends bien, est à mettre sur pied avant la fin de la législature. C’est bien, encore faut-il trouver le budget nécessaire. En effet, la licence de VBS3 est de 600.000 € ! A l’heure ou l’armée fait la une des journaux en raison des économies à réaliser, je me pose certaines questions. Certes, je suis tout à fait d’accord avec vous pour dire que l’investissement dans la licence n’est rien par rapport aux frais d’entraînement que supporte l’armée chaque année et que, de plus, cet investissement apporterait une plus-value, surtout dans la composante Terre. Je suis également informée que la Belgique demande cette licence depuis longtemps d’autant plus que d’autres pays membres de l’OTAN l’utilisent déjà.
Dès lors, Monsieur le Ministre,
§ Pouvez-vous me confirmer votre intention d’instaurer ce logiciel VBS3 au sein de l’armée belge et le cout de la licence de 600.000 € ?
§ Disposez-vous d’un calendrier pour la mise en œuvre de ce projet ? Si oui, pouvez-vous me le communiquer ?
§ A l’heure des économies au sein de votre département, comment un tel projet pourrait être mis en œuvre ?
§ Ce système existe déjà dans d’autres pays membres de l’OTAN. A cet égard, disposez-vous d’informations, de remarques au sujet de ce logiciel ? Sa mise en œuvre est-elle indispensable au bon fonctionnement futur de notre armée ?
§ Cet investissement aura-t-il une répercussion sur d’autres secteurs, comme par exemple le personnel ?
Réponse:
Il n’y a pas eu, ces dernières
années, d’investissements importants dans le domaine des logiciels de réalité virtuelle.
L’investissement prévu de 600 000 euros servira à l’achat de 180 licences.
C’est le nombre nécessaire pour permettre l’entraînement simultané de formations
plus grandes dans le cadre de scénarios réalistes. Les entraînements pourront
être organisés dès la première semaine après l’achat des licences.
Il est clair que les entraînements par
simulation sont moins coûteux que les entraînements sur le terrain. Des
simulations peuvent également être réalisées sans grands déplacements et
pendant les heures de travail. De plus, les simulations présentent une plus-value
en offrant une série d’aspects réalistes qu’un exercice ne peut pas ou
difficilement imiter.
Si la Défense a opté spécifiquement pour le
"Virtual Battle Space" ou VBS, c’est parce qu’il s’agit d’un
programme informatique de qualité utilisé comme standard au sein de l’OTAN pour
la simulation de situations de combat. Un échange de connaissances et
d’expérience entre les partenaires est ainsi possible. Notre entrée en scène dans
ce domaine est très tardive.
Ce simulateur présente une valeur ajoutée
pour les entraînements militaires de base mais permet aussi les entraînements
dans le cadre de scénarios complexes – concernant non la manipulation d’appareils,
mais les décisions tactiques, avec un impact immédiat ainsi que le trial and error.
L’exercice "Capture the Flag" a été
organisé parce que nous souhaitions nous faire une idée du cyberpotentiel au
sein de la Défense-même. Les militaires recrutés dans le cadre de cet exercice
suivent actuellement une formation au Service général de renseignement et de
sécurité. Ils travaillent en qualité d’experts en monitoring et en malware
analyse. En cas de cyberattaque contre des systèmes informatiques et de liaison
militaires, la neutralisation de l’attaque et l’identification des auteurs
relève de la responsabilité du SGRS. Aucune information n’est donnée concernant
le non et l’identité des personnes qui travaillent dans ce service.
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