Monsieur le Ministre,

On pourrait penser que le bottin téléphonique est voué à l’échec suite aux nouvelles technologies sans cesse novatrices. Certes, les chiffres s’érodent chaque année mais il ressort que 2,2 millions de Belges le reçoivent encore et qu’un Belge sur trois le consulte encore (principalement les personnes de plus de 45 ans, les wallons et les personnes en zone rurale).

Une enquête réalisée auprès des Belges révèle que 80 % de ceux-ci veulent encore recevoir la version papier, ce qui laisse penser que le bottin papier ne va pas disparaitre de sitôt. Pourtant, les informations sont de moins en moins nombreuses. En effet, en 2015, les pages blanches comportaient 321.000 numéros de téléphones mobiles et 3.311.000 numéros de téléphones fixes (sur les 4,6 millions de téléphoniques fixes). C’est un constat, de moins en moins de Belges ont encore une ligne fixe. Pourtant, le téléphone fixe est arrivé tant bien que mal à se maintenir mais uniquement grâce aux pack « Internet + TV + Téléphone ».

Un autre constat à faire est celui du peu de numéro de gsm dans l’annuaire, 321.000 sur 11 millions, ce qui représente 3 %. Par comparaison, en Finlande, le pourcentage monte à 60 %. Cela s’explique par l’envie de conserver une vie privée et, la plupart du temps, les gsm sont ceux d’indépendant.

D’autres possibilités alternatives au bottin téléphonique existent, Internet en tête. L’avantage d’Internet permet de trouver un numéro dans toute la Belgique et pas uniquement dans notre région (inconvénient du bottin téléphonique). En effet, les pages blanches couvrent ne zone plus petite que jadis.

Monsieur le Ministre,

§  Pouvez-vous me dire le coût que représente le bottin téléphonique en version papier ?

 

§  Le bottin téléphonique étant distribué de manière automatique sauf si la personne s’y oppose, ne faudrait-il modifier la règle et distribuer la bottin uniquement aux personnes qui en font la demande ?

 

§  Ne faudrait-il pas promouvoir davantage Internet afin de réduire les coûts liés au bottin papier ?

 

 REPONSE:

Je ne peux que partager l'intérêt que vous témoignez à l'évolution du secteur des annuaires, en version papier ou électronique, en Belgique. Rattaché historiquement au monde des télécommunications, l'annuaire s'apparente tout autant au secteur de la publicité puisque son financement trouve son origine dans les investissements publicitaires de nombreuses entreprises belges. Ces investissements permettent ainsi le maintien d'une distribution gratuite (pour la version papier) ou une consultation gratuite (pour la version électronique) d'informations pertinentes au bénéfice de l'ensemble de la population.

Il me paraît également important de rappeler que l'arrêté royal du 15 décembre 2013 a levé les obligations de service universel concernant la fourniture du service de renseignements et la mise à disposition d'un annuaire dans le secteur des communications électroniques. Le secteur de l'édition d'annuaires est dès lors, plus que jamais, totalement libéralisé dans notre pays, sans les contraintes spécifiques liées à l'annuaire universel.

1. Si la société Truvo (ex-Promedia) est sans doute l'éditeur le plus connu, il existe plusieurs autres éditeurs d'annuaires, notamment locaux, en Belgique. Le prix de revient d'un annuaire en version papier varie dès lors considérablement selon la taille de l'ouvrage et sa zone de distribution. Vu le caractère concurrentiel de l'activité d'édition d'annuaires papier, les informations relatives au coût de revient me semblent relever de la stratégie de chaque éditeur et constituent dès lors des éléments à caractère confidentiel.

2. Ces dernières années, la distribution d'annuaires papier a fait l'objet d'optimalisations constantes et régulières visant à la diminution de la consommation de papier. C'est ainsi que la plupart des détenteurs d'une ligne résidentielle ont été contactés en 2011 et 2012 par un automate d'appels mis en place par la société Truvo qui a validé le souhait du titulaire d'une ligne téléphonique de continuer à recevoir ou non son annuaire papier. Le citoyen peut également à tout moment indiquer à Truvo qu'il ne souhaite plus recevoir d'annuaires. Les entreprises, quant à elles, sont régulièrement contactées par Truvo afin de leur livrer le nombre d'annuaires réellement utiles plutôt que de maintenir une livraison automatique en fonction du nombre de lignes téléphoniques dont ces sociétés disposent. Vu l'inertie classique en pareille hypothèse, un système d'opt in plus poussé aboutirait inévitablement et rapidement à la fin de la distribution gratuite de l'annuaire. En effet, le nombre de citoyens qui se manifesteraient en ce sens serait à ce point réduit que le média annuaire ne serait plus suffisamment attractif pour les annonceurs.

3. La consultation cumulée des principaux annuaires électroniques belges (www.1307.be, www.pagesdor.be, www.1313.be, www.infobel.be, etc.) connaît d'ailleurs une croissance constante ces dernières années (de l'ordre de 10 % par an). Compte tenu de la pénétration en augmentation régulière des annuaires électroniques et des efforts de marketing importants consentis par les éditeurs d'annuaires électroniques eux-mêmes, je n'estime pas nécessaire d'apporter un soutien promotionnel supplémentaire.