Monsieur le Ministre,

Nous pourrions croire que la prédominance d’internet et des services technologiques (très accessibles, gratuits et dont la réponse est la plus détaillée possible) nuit au service de renseignements téléphoniques, à savoir le 1307 en Wallonie et à Bruxelles (1207 en Flandre et 1407 en communauté germanophone). Toutefois, la réponse est plus nuancée.

En effet, en 2014, 18 millions d’appels ont été émis malgré Google, malgré la 4G et les Smartphones (ce qui est mieux qu’en Europe). 18 millions par an, cela équivaut à 50.000 appels par jour et ce n’est pas rien que des personnes âgées. Alors, certes, le volume d’appels périclite de 10 à 12 % par an (sans doute 15 % pour 2015). Il y a 4 ans, en 2011, le 12, 13 et 1407 comptabilisaient 100.000 appels par jour, donc 30 millions par an. C’est une réalité, à l’heure actuelle, c’est deux fois moins. Cette diminution a également une répercussion inévitable sur les collaborateurs. De 1.000 en 2000, ils ne sont plus que 300 en 2015.

Le service, géré par Belgacom/Proximus, prend en moyenne 1 appel en 3 secondes et sa durée est de 29 à 30 secondes. Rapide donc mais aussi facile et, le plus important, humain. En effet, Internet connait des limites. Par exemples, Google ne sait pas qu’une personne qui cherche le numéro de la Vierge Noire veut en fait s’adresser au service d’allocations pour personnes handicapées. De même, Google ne sait pas non plus que le boulevard de l’Automobile à Liège, c’est le boulevard Froidmont. Google ne sait pas cela, mais les collaborateurs du 1307, eux, le savent !

Par contre, pour revenir un tantinet à la technologie, le site internet 1307.BE et son copain flamand (1207.BE) enregistrent une progression de 12 à 15 % chaque année. Le bémol, c’est que ce service de renseignements téléphoniques n’est plus un service universel imposé à l’opérateur. Par conséquent, Belgacom/Proximus pourrait décider demain de supprimer le service.

Monsieur le Ministre,

§  Avez-vous des garanties de la part de Belgacom/Proximus concernant le maintien du service de renseignements téléphoniques, à savoir le 1307 ? Jusque quand ?

 

§  Pouvez-vous me dire quel coût engendre un tel service de renseignements ?

 

§  Comptez-vous développer, dans le futur, davantage le site internet 1307.be afin d’y insérer plus d’informations au détriment du service téléphonique ?

 

Réponse 

Madame la présidente, madame Cassart, l'exploitation du service 1307 est totalement prise en charge par Proximus sans la moindre intervention de fonds publics. Les clients payent la communication selon un tarif qui dépend des charges d'exploitation de ce service, tandis que le site web 1307 est entièrement gratuit. Comme toute activité concurrentielle, il semble logique que Proximus propose ce service aussi longtemps que celui-ci reste économiquement justifié. Pour le moment, cette société ne compte pas le supprimer. Elle a fait part de son intention d'apporter à l'avenir des innovations à son site 1307.be, qui se justifient sur le plan économique en fonction de l'évolution du marché des annuaires en ligne. À ce stade, Proximus ne souhaite toutefois pas apporter davantage de précision quant à d'éventuelles innovations dans un environnement complètement concurrentiel.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le ministre, je vous remercie pour votre réponse. Je pense qu'on marche sur des œufs. Il faut rester prudent dans ce dossier. Ma question s'ouvrait sur un plaidoyer en faveur du maintien nécessaire des deux services. Vous venez de dire qu'aucun denier public n'y était investi, puisque le 1307 est intégralement financé par Proximus. Je vous demanderai donc de rester attentif à ce dossier, car le 1307 rend véritablement service à certains citoyens.