Monsieur
le Ministre,
RAPEX
est un système européen d’alerte pour l’échange rapide d’informations entre les
états membres européens sur les produits dangereux à l’exception des denrées
alimentaires, des produits pharmaceutiques et des dispositifs médicaux.
Le rapport annuel
présenté lundi 23 mars dernier par la Commission européenne, précise que près
de 2.500 produits ont été retiré du marché. Deux produits dangereux sur trois
venaient de Chine.
Les produits les
plus représentés : les jouets avec 28%, les vêtements et articles de mode
en seconde position avec 23% suivi des appareils électriques (8%) et des
voitures (8%).
Entre 2014 et 2013,
on constate une augmentation de 10% des produits qui ont posé problème
(présence de substances chimiques, de pièces de petites tailles,…).
En parallèle, je suis également interpellée par
une étude de Test-Achat qui attire notre attention sur la forte concentration
en produit toxique de tapis puzzle en mousse et d’autres jouets destinés aux
enfants.
·
Quelle conclusion peut-on tirer de
cette étude RAPEX ? Les objets évoluent-ils vers une qualité moindre ?
·
Quels sont les moyens d’action
dont dispose le fédéral pour lutter contre les dangers de certains
jouets ? Outre le RAPEX, quelle est la possibilité pour l’état belge de
détecter des produits d’origine défectueux ou dangereux pour nos enfants ?
·
L’ensemble des objets pointés du
doigt par le rapport sont-ils systématiquement retirés des rayons ?
·
Concernant la concentration de
formamide dans les jouets pour enfants, Test-Achat précise que la loi belge
devrait se calquer sur la loi française et limiter la concentration de
formamide à 200mg/kg dans tous les jouets et mousse destinés aux tout petits.
Et pas uniquement pour les tapis puzzles. Madame la Ministre, vous
inscrivez-vous dans cette démarche ?
REPONSE :
1. Il est
difficile de tirer une conclusion du rapport Rapex. Que la plupart des produits
dangereux viennent de Chine peut en partie être expliqué par le fait que de
très nombreux produits sont fabriqués dans ce pays. L'augmentation du nombre de
produits notifiés ne veut pas nécessairement dire qu'il y plus de produits
dangereux sur le marché. Le nombre de notifications dépend aussi de l'activité
des autorités compétentes.
2. Les
jouets constituent l'une des priorités de la surveillance du marché pour les
services compétents du SPF Economie. Comme les autres produits, ils sont
contrôlés à l'occasion: - d'une notification Rapex (système d'alerte européen
d'échange rapide d'informations entre les États membres au sujet des produits
dangereux à l'exception des denrées alimentaires, des produits pharmaceutiques
et des dispositifs médicaux); - de campagnes de contrôle organisées par
l'autorité de surveillance du marché compétente; - d'une plainte, d'un accident
ou tout autre signalement notifié par un tiers; - d'un contrôle exercé par la
douane ou par les autorités compétentes des autres Etats membres ou sur
initiative propre; - d'une mesure volontaire du producteur, telle qu'une action
de rappel du produit auprès des consommateurs. Le livre IX Sécurité des
produits et des services et le livre XV Application de la loi du Code de droit
économique comportent une palette de mesures et de sanctions qui peuvent être
prises par les autorités à l'encontre de produits dangereux et/ou non
conformes. Ces mesures peuvent aller d'un arrêt de la vente au retrait du marché
ou, en cas de risque grave, au rappel. Des transactions peuvent aussi être
proposées.
3. Le SPF
Economie contrôle si les produits notifiés sont présents sur le marché belge.
Si c'est le cas, une analyse des risques du produit est effectué. Les mesures
correctrices demandées aux opérateurs économiques sont proportionnelles avec le
risque du produit. Par exemple, si un produit présente un risque élevé, le
produit est retiré du marché. Si le risque est grave, le produit est retiré du
marché et rappelé auprès du consommateur.
4. La
"Directive Jouets" 2009/48/CE, transposée en droit belge par l'arrêté
royal du 19 janvier 2011 relatif à la sécurité des jouets, contient des
exigences spécifiques pour ce qui concerne notamment les produits cancérigènes,
mutagènes et réprotoxiques, ainsi que les substances parfumantes. Une directive
modifiant la directive jouets et dans laquelle les valeurs limites spécifiques
pour le formamide sont reprises a été publiée en novembre 2015. La limite
d'émission y est fixée à 20 ?g/m3 pour des matériaux de jouets en mousse
présentant une teneur en formamide supérieure à 200 mg/kg (valeur seuil basée
sur la teneur). Cette directive sera transposée en droit belge pour le 24 mai
2017 au plus tard.
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