De nombreux allergènes, produits par la firme Stallergènes, ont dû être retirés de la vente en décembre 2015. En cause, l’administration de traitements inadaptés, dûe à un nouveau système informatique qui aurait causé des erreurs d’étiquetage portant sur la composition de ces traitements. Toutes les personnes ayant reçu ces traitements depuis le 13 août dernier ont donc été sommés d’arrêter de les prendre.

Sachant que 30% des Belges souffrent d’allergies, une telle nouvelle ne peut qu’inquiéter.

Madame la Ministre :

-          Combien de Belges sont concernés par l’erreur des médicaments Stallergènes ?

-          Ont-ils été contactés par Stallergènes ou par l’Agence fédérale du médicament ?

-          Ont-ils ou vont-ils rencontrer des problèmes de santé suite à cette erreur ?

-          Quelle est la réaction de l’Agence fédérale du médicament suite à cette nouvelle ?

-          Quelle est votre réaction ? Avez-vous entrepris des actions particulières ?

Je vous remercie.

 

Maggie De Block, ministre: Madame Cassart-Mailleux, je vous remercie pour votre question. Les autorités françaises nous ont avertis de ce problème par le système européen de notification des défauts de qualité. Nous avons imité les actions menées sur le marché français, en retirant du nôtre les lots potentiellement touchés. L'information relative aux personnes concernées par l'erreur de Stallergenes n'est pas répertoriée par l'AFMPS. De plus, l'INAMI ne dispose pas de données individualisées des patients et n'est donc pas en mesure de donner un aperçu de ceux qui sont ou ont été traités avec les médicaments de Stallergenes. Les personnes concernées ont été contactées par leur pharmacien à la suite d'une communication de l'AFMPS. Il s'agit d'un traitement préventif des allergies aux pollens et aux acariens. Par conséquent, son interruption ne pose aucun risque immédiat. L'arrêt du traitement conduit à une interruption du processus de désensibilisation. Il faudra en général recommencer le traitement depuis le début en cas d'interruption de plus de trois mois pour les formes sous-cutanées, ou de plus de quinze jours pour les traitements par administration sublinguale. La majorité des traitements actuels, en tout cas pour les allergies respiratoires, se font par administration par voie sublinguale. Par cette voie, la réinitialisation de la cure est nettement plus rapide qu'avec la voie sous-cutanée. Donc l'interruption du traitement aura plus d'impact si les allergènes sont administrés par voie sublinguale. En cas d'erreur de dosage entraînant l'administration d'une dose trop élevée d'allergènes, des réactions allergiques locales ou générales sont possibles. L'AFMPS n'a reçu jusqu'ici aucun cas de réaction allergique pouvant être lié à ce problème de qualité. Tous les pharmaciens ont néanmoins été informés et ont les moyens de retrouver les patients. Dans le cas auquel je pense, quand la personne présente des symptômes, ce fait sera rapporté.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Madame la ministre, je vous remercie pour le caractère complet de votre réponse. Il n'est pas simple de retrouver tous les patients et de faire le schéma à l'envers. Je compte évidemment sur le dialogue avec les pharmaciens qui pourront eux, à un moment donné, faire passer le communiqué aux patients.

Maggie De Block, ministre: C'est ce qu'ils ont fait.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Je comprends bien que le fait d'avoir arrêté le traitement a des conséquences, mais bénignes. Il faudra simplement recommencer un nouveau traitement pour bénéficier d'une désensibilisation aux allergènes.