Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le président, monsieur le ministre, comme vous le savez, le secteur agricole me tient à cœur. Il a subi pas mal de crises sans précédent en ce qui concerne le lait, le bœuf, le porc et les céréales. L'objet de ma question concerne le secteur du porc, qui a particulièrement souffert de l'embargo russe. En juin 2015, je vous interrogeais sur la signature d'un mémorandum visant à développer les exportations de viande de porc belge vers la Chine. Je soulignais déjà que c'était une bonne nouvelle pour le secteur. La Chine représente 1,5 milliard de consommateurs de viande de porc. Ce mardi, je me suis réjouie de lire dans la presse que ce mémorandum se concrétisait enfin et qu'une première entreprise belge avait reçu l'autorisation d'exporter en Chine. Monsieur le ministre, combien d'entreprises pourraient-elles être autorisées à exporter de la viande de porc en Chine? Quels seront les volumes d'exportation? Un mémorandum a été signé l'an passé. Y en aura-t-il d'autres du même type avec d'autres pays ou pour d'autres produits? Le prix de la viande de porc dépend de l'offre et de la demande. Le fait de pouvoir exporter est évidemment un bon signal. Pouvez-vous nous donner de plus amples explications ainsi que quelques chiffres concernant cette bonne nouvelle?

Willy Borsus, ministre: Monsieur le président, madame la députée, dans le cadre des efforts déployés pour soutenir le secteur agricole, outre les efforts menés au niveau européen et au sein de la concertation Chaîne, qui recèle un chapitre important en matière de porc, le soutien à l'exportation via la conclusion de protocoles sanitaires est un élément très important de notre action. Dans ce contexte, nous avons doublé l'équipe de l'AFSCA chargée de mener à bien ces négociations sanitaires, de sécurité alimentaire et de traçabilité des produits concernés. À la suite d'efforts antérieurs, de ma visite en Chine l'année dernière et de contacts suivis avec les partenaires chinois, nous avons pu concrétiser ce memorandum of understanding avec l'exportation, par un deuxième groupe d'entreprises, de volumes significatifs de viande de porc vers la Chine. Sont aujourd'hui concernés les deux plus grands groupes en Belgique, le Belgian Pork Group et Noordvlees Van Gool. Ces deux groupes sont importants car ils représentent plusieurs abattoirs et, à eux seuls, plus de la moitié de la production et de l'abattage de porcs en Belgique. En termes de chiffres – vous les sollicitiez –, les perspectives d'exportation sont de 150 000 tonnes à l'horizon 2018, ce qui multiplierait par plus de cinq les exportations actuellement possibles. D'autres mémorandums sont effectivement en préparation, d'une part, avec la Chine concernant le 5e quartier, soit les abats et, d'autre part, concernant l'extension de la liste autorisée à exporter. Ceci résulte aussi d'un travail très approfondi de l'AFSCA que je remercie. Nous étudions également d'autres pays ainsi que d'autres spéculations, puisque tant la viande de bœuf que la volaille sont concernées. Enfin, vous le savez, à la suite de la maladie de Schmallenberg, nous avons dû interrompre les contacts avec la Chine concernant le sperme de bovin et singulièrement de Blanc-Bleu. Ici aussi, nous déployons un certain nombre d'efforts. Soutenir l'exportation à côté de toute une série d'autres actions politiques fait partie de ce que l'on doit faire dans un pays comme le nôtre tourné aussi vers l'extérieur, notamment en ce qui concerne ses productions agricoles et les produits transformés.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le ministre, je vous remercie pour le caractère tout à fait complet de votre réponse. Il est clair qu'on a parfois collé une étiquette sur l'AFSCA vis-à-vis du secteur agricole. Je me réjouis de la mise en œuvre de ces mémorandums et de la collaboration de l'AFSCA afin que ce dossier puisse aboutir. Je me réjouis aussi des chiffres, c'est-à-dire du tonnage d'ici à 2018. Ce n'est pas rien! L'offre et la demande pourraient donner lieu à une augmentation de prix. Vous me dites que d'autres entreprises pourraient aussi contribuer à ces exportations pour d'autres produits. Ce ne sont que des bonnes nouvelles!