Le mercredi 24 février, La Libre Belgique publiait un reportage consacré aux conséquences du démantèlement de la partie Sud de la « Jungle » de Calais par le gouvernement français sur la Belgique, et plus précisément à la côte. Plusieurs bourgmestres des villes bordées par la mer du Nord se sont en effet inquiétés d’une arrivée importante de migrants, avec pour crainte, une « jungle » belge.

Cet article mettait en évidence, entre autres, la collaboration qui existe entre les agents de la SNCB et la police. En effet, il a été demandé aux agents de signaler à la police la présence de migrants dans les gares, particulièrement celles de la côte, au vu des événements récents dans le Nord de la France. Si une telle collaboration ne peut être qu’encouragée pour faciliter le travail de la police, les témoignages y ajoutés ont quelque peu semé le trouble : l’un d’eux relatait les mésaventures d’un migrant qui, après avoir acheté son billet de train, a directement été dénoncé par le guichetier à la police, et ce, à deux reprise. Pourtant, le guichetier aurait pu le dénoncer avant de lui vendre un ticket.

Madame la Ministre :

-          Quelles sont les directives qui ont été communiquées au personnel de la SNCB quant à la collaboration attendue de leur part avec la police au sujet des migrants ?

-          Existe-t-il une convention de collaboration entre la SNCB et la Police à ce sujet ?

-          Si oui, quels en sont les termes ?

-          Si non, est-ce envisagé afin de définir formellement les devoirs de chacun ?

-          Avez-vous pris connaissance de ce reportage et du témoignage y exposé ?

-          Avez-vous demandé une enquête interne afin que ce type de comportement ne se reproduise pas, pour autant qu’il soit le reflet d’une réalité ?

Je vous remercie.

Jacqueline Galant, ministre: Madame Cassart-Mailleux, la SNCB me communique les informations suivantes. Le personnel de la société ferroviaire a reçu pour consigne de signaler au Security Operations Center (SOC) toute présence de groupes de migrants dans les gares. Le SOC en informe à son tour les Centres d'information et de commandement (CIC) de la police. Cette pratique existe pour tout rassemblement qu'il peut être nécessaire de canaliser. C'est le cas des supporters de football ou des manifestants. Les accompagnateurs de train doivent, quant à eux, signaler uniquement les resquilleurs. Par ailleurs, le Corporate Security Service a renforcé la présence de ses experts de terrain dans les gares de la côte. Ceux-ci ont notamment pour mission d'aider les personnes en errance à prendre contact avec les services d'aide adéquats. Les consignes évoquées ont été décidées lors d'une réunion entre les services de police et le Corporate Security Service. Elles prévoient une collaboration intensifiée de toutes les parties, chacune agissant en fonction de ses compétences et sur son territoire. Le reportage publié dans La Libre Belgique ne soulève qu'un aspect de la situation actuelle dans les gares des villes concernées par la question des migrants. Au demeurant, il ne s'agit pas d'une dénonciation, mais d'une approche générale de la sécurité dans les gares et dans les trains. La suite apportée à la communication au CIC de la présence de groupes de migrants n'est pas connue a priori par le guichetier. La vente de tickets était donc légitime.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Madame la ministre, je vous remercie pour vos informations.