Le vendredi 18 mars était la 16ème journée du sommeil. Un sommeil qui semble de plus en plus perturbé chez les Belges. Si l’on sait que les écrans (TV, ordinateur, smartphone, etc.) ne font pas bon ménage avec le sommeil en provoquant des troubles importants comme l’insomnie, de plus en plus d’objets connectés ou d’applications proposent d’aider à dormir (ou à se réveiller, d’ailleurs).

Par exemple, il existe des bracelets qui analysent le rythme circadien et qui vous réveillent au meilleur moment de votre cycle de sommeil ; ou encore, des objets qui permettent de réveiller les bébés avant même que leurs cauchemars ne commencent, pour éviter pleurs et hurlements. Quelle révolution, on a peine à y croire !

Et pourtant les troubles du sommeil empêchent de nombreuses personnes de fonctionner correctement durant la journée : problèmes de concentration, fatigue extrême,… En outre, nous ne sommes pas égaux face au repos : certains récupèrent plus vite que d’autres, certains sont plus « du matin » et certains « du soir », certains ronflent. Le mécanisme devrait pourtant être simple : notre horloge interne règle notre rythme, notamment selon la lumière, mais aussi d’autres paramètres comme le travail ou la vie sociale.

En Wallonie, une start-up a développé un implant qui permettrait de soigner l’apnée du sommeil, une maladie grave qui crée de l’hypertension et entraine des maladies cardiovasculaires pouvant mener à la mort. Une technologie qui renverra au placard les dispositifs à fils très invasifs ou encore les masques de respiration, que les patients ne supportent de toutes façons généralement par longtemps.

Madame la Ministre :

-          Combien de Belges souffrent d’insomnie ou, plus généralement, de troubles du sommeil ?

-          Ces troubles sont-ils traités par l’administration de médicaments type somnifères ?

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-          Quel est le rôle des nouvelles technologies et de nouveaux outils tels que les applications smartphones ou les objets connectés dans le traitement des troubles du sommeil ?

-          Ces nouvelles technologies sont-elles fiables ou sont-ce ni plus ni moins que des gadgets ?

-          Combien de Belges souffrent d’apnée du sommeil ?

-          Avez-vous pris connaissance de la technologie développée par cette start-up wallonne pour soigner l’apnée du sommeil ?

Je vous remercie.

 

Maggie De Block, ministre: Madame Cassart, je vous remercie pour votre question concernant les troubles du sommeil des Belges. Nous avons bien conscience que les troubles du sommeil touchent un grand nombre de personnes et engendrent des conséquences négatives les empêchant de fonctionner correctement et entravant leur qualité de vie. Mes équipes travaillent à favoriser un usage rationnel des médicaments psychoactifs. En effet, il est important de sensibiliser les médecins et d'ainsi éviter que ces médicaments soient prescrits trop vite ou pour une trop longue période. Des alternatives non médicamenteuses existent et doivent, si la symptomatologie le permet, être privilégiées. Selon l'enquête de santé par interview réalisée par l'Institut scientifique de la Santé publique en 2013, les troubles du sommeil touchent 21 % de la population âgée de 15 ans et plus, soit 24 % des femmes et 18 % des hommes. Les problèmes de sommeil évoluent de manière significative avec l'âge puisqu'ils sont présents chez 15 % des plus jeunes et concernent pas moins de 29 % des personnes âgées de 75 ans et plus. Selon la même enquête, 13 % de la population a consommé un sédatif au cours des deux semaines qui ont précédé l'interview. Entre 2004 et 2013, l'utilisation de sédatifs, soit des somnifères, soit des tranquillisants, est restée stable chez les Flamands et a même reculé chez les Bruxellois et les Wallons. Au vu des données dont nous disposons, nous ne pouvons pas déterminer la part des personnes souffrant de troubles du sommeil traitées par l'administration de somnifères. Les technologies (smartphone, objets connectés) utilisées dans le traitement des troubles du sommeil sont nouvelles sur le marché. Elles peuvent combiner des lacunes ou faciliter des actions mais il est difficile d'évaluer leur fiabilité à l'heure actuelle. Je n'ai pas spécifiquement pris connaissance de la technologie développée par cette start-up mais mes équipes ne manqueront pas de nous tenir informés sur les avancées scientifiques pertinentes en matière de traitement des troubles du sommeil. Nous assistons à une explosion d'initiatives à travers le monde. Dès que nous en aurons connaissance, nous prendrons contact avec les initiateurs.


Caroline Cassart-Mailleux (MR): Madame la ministre, je vous remercie pour votre réponse complète, ainsi que pour l'intérêt que vous portez à ce dossier important. En effet, comme vous l'avez souligné, les conséquences face aux problèmes du sommeil sont considérables et quotidiennes. En outre, je vous remercie de nous tenir informés de toutes les initiatives qui pourraient être pertinentes et intéressantes en la matière.