L’année 2015 a vu l’arrivée de nombreux candidats réfugiés, principalement venant de Syrie, d’Iraq, d’Afghanistan et d’Iran. Certains d’entre eux ont été déboutés, mais d’autres auront eu plus de chances.

Une fois qu’ils ont reçu le statut de réfugié politique, ils ont 8 semaines pour quitter le centre d’accueil qui les héberge. Ils doivent donc trouver un logement, chose qui n’est pas évidente puisque, sans domicile, ils ne reçoivent pas l’aide du CPAS – même si dans certaines grandes villes, les CPAS sont habitués à ces situations et aident les réfugiés à trouver un  logement dans la ville en question, avant qu’ils y soient domiciliés.

Fedasil s’occupe de la transition entre l’aide matérielle reçue par les réfugiés dans les centres d’accueil et l’aide financière qu’ils reçoivent des CPAS. Mais il semblerait qu’un arrêté royal doive encore régler l’encadrement. Cela pose problème, car il y a un risque que des réfugiés se retrouvent sans logement, et donc à la rue, ce qui n’est évidemment pas le but, une fois que leur a été attribué le statut de réfugié politique.

 

Monsieur le Ministre :

-          L’arrêté royal permettant de régler les modalités d’encadrement des réfugiés entre leur vie en centre d’accueil et leur vie en dehors est-il prêt ?

-          Quand sera-t-il publié ?

-          Quelles sont les modalités d’encadrement stipulées dans cet arrêté royal ?

 

Je vous remercie.

 

Theo Francken, secrétaire d'État: Monsieur le président, madame Cassart-Mailleux, l'arrêté royal auquel vous faites référence est destiné à fixer les modalités de la transition de l'aide matérielle vers l'aide sociale. Le fait qu'il n'ait pas été adopté depuis 2007 n'a toutefois aucunement empêché Fedasil d'assurer cette continuité de l'aide sociale aux réfugiés reconnus. L'adoption de cet arrêté, dont le projet doit encore être finalisé, fait partie des objectifs poursuivis au cours de cette législature. Je vais présenter ce projet au gouvernement, mais je peux déjà vous dire que nous sommes flexibles sur le délai de deux mois (c'est neuf semaines normalement, mais cela peut être huit et demi). Lorsqu'une personne est reconnue comme protégé subsidiaire ou réfugié reconnu, il est clair que nous sommes flexibles si, après deux mois, elle n'a vraiment pas trouvé de logement et qu'elle peut prouver qu'elle a fourni beaucoup d'efforts pour en trouver un, ainsi que le CPAS. C'est la deuxième condition. Mais Fedasil prévoit des exceptions: 10 % des réfugiés reconnus sont dans les centres de Fedasil, ou ceux de ses partenaires, ou dans les ILA, depuis plus de deux mois. Ils ont motivé leur demande: "J'ai tout fait mais je n'ai pas trouvé d'autre solution. Puis-je rester un mois de plus?" Ils peuvent alors rester trois mois. Ils peuvent même rester quatre mois, mais seulement avec une demande motivée. Après quatre mois, c'est fini. Fedasil peut dire oui ou non. C'est possible. Cela l'a toujours été. Je peux dire qu'on l'accorde à 90 % de ceux qui le demandent. In 90 % van de aanvragen staan wij een en ander ook toe.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le secrétaire d'État, il était intéressant de faire le point sur cet arrêté. Il date de 2007; cela fait effectivement déjà un certain temps. Ce gouvernement travaille et viendra avec des solutions. Comme vous l'avez dit, il n'y a pas de problème sur le terrain car, à partir du moment où on fait une demande motivée, une possibilité de prolongation existe. Il est clair que cette prolongation ne peut pas durer non plus ad vitam aeternam. À partir du moment où on arrive ici, qu'on a un statut, il faut aussi avoir une volonté de trouver un logement.

Theo Francken, secrétaire d'État: C'est la responsabilité des entités fédérées.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Tout à fait, chacun son rôle. Je demanderai éventuellement à quelques collègues des entités fédérées de poser des questions sur ces dossiers.