Monsieur le Ministre,

J'ai appris par la presse que, depuis deux ans, l'Inspection économique mène des contrôles au Salon de l'Auto afin de s'assurer que les marques respectent les règles en matière de vente et d'affichage. En 2015, 42 % des contrôles effectués ont permis d'épingler des anomalies en matière de prix et de crédit à la consommation. Bien que la situation se soit considérablement améliorée au cours des dernières années, ces contrôles restent plus que jamais nécessaires afin de garantir aux consommateurs une protection la plus forte possible.

En 2015, des avertissements et des procès-verbaux ont été rédigés principalement pour des indications de prix ou des méthodes de calcul mais également pour des crédits non conformes. En tant que Ministre compétent pour la défense des consommateurs, vous avez annoncé de nouveaux contrôles au Salon de l'Auto 2016 afin de lutter contre les infractions en matière de crédit et de prix. Le Salon étant terminé, je souhaite faire le bilan avec vous.

Monsieur le Ministre,

§  Pouvez-vous me dire si les avertissements et les procès-verbaux rédigés les années précédentes ont connu une suite? Des sanctions ont-elles été prises? Si oui, lesquelles?

 

§  Quel est le bilan des contrôles de l'édition 2016? Constatez-vous une diminution des infractions?

 

§  Que peut espérer le consommateur lésé suite aux nombreuses infractions constatées? Quelles sont les règles applicables dans ce cas?

 

§  Pouvez-vous me dire s'il existe des mesures pour aider le consommateur à y voir plus clair? (brochure explicative, etc.)

 

§  Existe-t-il une collaboration avec la FEBIAC? Sous quelle forme? Le cas échéant, quel bilan tirez-vous de cette collaboration?

 

Réponse de Monsieur Kris Peeters à la question écrite n° 771 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:

1. En raison du manque de transparence au niveau des prix lors de l’offre et de la publicité, le SPF Economie s’est concerté avec la Febiac. Cette concertation s’est concrétisée en septembre 2014 par la rédaction d’une série de recommandations que la Febiac s’est engagée à faire respecter par les marques de voiture.

Lors du Salon de l’Auto 2015, l’Inspection économique a effectué des contrôles sur l’ensemble des stands. Ces contrôles se concentraient sur le respect de diverses réglementations économiques dont l’indication des prix, les annonces de réduction de prix, les mentions de consommation de carburant et d’émissions de CO2, le crédit à la consommation.

Sur les 49 marques contrôlées, 28 étaient tout à fait en ordre, ce qui témoignait déjà d’une réelle progression par rapport au Salon de 2014 et à l’impact réel des recommandations conclues avec la Febiac. Les autres marques ont fait l’objet soit d’un procès-verbal d’avertissement (pour les infractions légères) soit d’un Pro Justitia avec proposition d’une transaction administrative.

Cependant, le nombre d’infractions en matière de crédit à la consommation restait fort élevé : 8 procès-verbaux d’avertissement et 11 Pro Justitia ont été dressés en ce domaine.

C’est la raison pour laquelle le SPF Economie a lancé une nouvelle concertation, cette fois-ci avec la Febiac et le secteur du crédit. Celle-ci a conduit à la publication d’une guideline intitulée « Publicité pour le crédit à la consommation – Secteur automobile » le 20 novembre 2015.

 

2. Au Salon 2016, l’Inspection économique a renouvelé ses contrôles sur 37 stands :

- 4 Pro Justitia ont été dressés pour infraction au Livre VI du Code de droit économique (information trompeuse sur la réduction octroyée, prix du modèle exposé fautif, indication de prix de façon équivoque) ; au niveau de l’indication des mentions obligatoires sur les émissions de CO2 et de la consommation de carburant, aucune infraction n’a été relevée

- en matière de crédit à la consommation en revanche, la situation ne s’est pas encore fondamentalement améliorée : 14 Pro Justitia ont été rédigés pour infraction au Livre VII du Code de droit économique ainsi que 5 procès-verbaux d’avertissement (la façon de mentionner l’exemple représentatif ou le slogan obligatoire « emprunter de l’argent coûte aussi de l’argent »).

Ici aussi, des transactions administratives sont proposées aux marques en infraction et, en cas de non-paiement, les dossiers seront communiqués aux différents Parquets compétents pour suite voulue.

Cette situation pourrait éventuellement s’expliquer par le fait que les recommandations en matière de crédit à la consommation ont été communiquées tardivement. On peut donc présumer qu’une grande partie du matériel promotionnel était déjà en voie d’impression.

 

3. Si les recommandations conclues avec la Febiac tant en matière d’indication des prix qu’en matière de crédit à la consommation sont scrupuleusement appliquées par le secteur automobile, le consommateur peut espérer une amélioration très nette de la situation.

Elles sont consultables via la rubrique « Guidance » sur le site internet du SPF Economie.

 

4. Le consommateur lésé peut s’adresser à la Commission Conciliation AutoMoto. Cette entité qualifiée intervient dans les litiges relatifs à l’achat d’une voiture (neuve ou d’occasion) et à la garantie. La rubrique « consommateurs » du site du SPF Economie ne contient pas de renseignements axés spécifiquement sur l’achat de voitures. Par contre, il s’y trouve beaucoup d’informations générales qui peuvent lui être utiles lors d’achats, donc aussi lors d’un achat d’une voiture.

 

5. A mon initiative, une concertation s’est tenue en avril dernier à mon cabinet entre les représentants de la Febiac et l’Inspection économique afin d’expliquer et de clarifier les points qui posent réellement problème dans l’application de la législation relative au crédit à la consommation en matière publicité pour la vente de véhicules neufs.

La Febiac s’est engagée à organiser de nouvelles sessions d’informations et journées d’études en ce domaine à destination de l’ensemble de ses membres afin d’arriver à une situation qui devrait nettement s’améliorer.