Monsieur le Ministre,

Dans « L’Invité » du 30 novembre, émission dominicale présentée par Pascal Vrebos, vous avez évoqué l’informatisation de la justice.

A l’heure actuelle, le budget « papeterie » représente une part conséquente au sein de la justice. Des papiers, des timbres, des enveloppes qui, bien souvent, reviennent pour cause de fermeture de boite palais, par exemple. Dès lors, à l’heure des nouvelles technologies et d’un effort budgétaires non négligeable, l’informatisation de la justice est une excellente initiative et je vous encourage dans cette voie là.

Cependant, l’informatique a parfois ses limites et il n’est pas rare de lire dans la presse qu’un site internet a fait l’objet de piratage ou, qu’il y a eu un bug conséquent. Il est pourtant nécessaire d’assurer la sécurité nécessaire afin que les dossiers puissent rester confidentiels et ne fassent donc pas l’objet de piratage ou de bug.

De plus, l’informatisation de la justice est un travail conséquent qui demande des experts en la matière. Il faudra donc, je suppose, faire appel à une firme spécialisée dans l’informatique afin qu’elle puisse au mieux, réaliser l’installation. Il s’agit là d’un investissement important et il faut veiller à un retour économique et une rentabilité la plus maximale possible.

Dès lors, Monsieur le Ministre,

§  Pouvez-vous me communiquer le calendrier des différentes étapes pour la réalisation de ce gros chantier ?

 

§  Pouvez-vous me dire ce que vous allez mettre en œuvre afin d’éviter des bugs informatiques et d’éventuels piratages ou, du moins, que les répercussions soient les plus faibles possibles ?

 

§  Pouvez-vous m’expliquer comment vous allez sélectionner l’entreprise responsable de ce chantier ?

 

§  Pouvez-vous me confirmer que l’investissement conséquent aura un retour positif sur l’économie ?

 

Réponse de Koen Geens à la question écrite de Caroline Cassart-Mailleux:

L'informatisation de la justice est un processus qui présente des difficultés depuis plusieurs décennies déjà. Des projets concrets doivent être réalisés. Depuis le début de la législature, la base légale a déjà été créée en ce qui concerne la procédure de recouvrement des créances incontestées, la signature électronique des fonctionnaires, la vidéoconférence pour les comparutions devant la chambre des mises en accusation, la plate-forme électronique des significations, la signification par voie électronique, la communication électronique entre les acteurs de la justice, le dépôt électronique de conclusions par les avocats. Les textes de loi instaurant la base légale de la procédure de règlement collectif de dettes, des procédures de faillite, du casier judiciaire des personnes morales, de la banque de données des détenus (la plate-forme SIDIS), de la banque de données des dossiers pro déo, de la procédure électronique devant le tribunal de commerce, etc. seront bientôt déposés au Parlement.

Bien entendu, il ne suffit pas de créer dans chaque cas une base légale, même si celle-ci est indispensable. Le service d'encadrement ICT et les gestionnaires désignés par la loi travaillent actuellement à tous ces projets informatiques nécessaires. Chaque fois qu'un projet aura été mené à bien, un arrêté royal sera pris et mettra la loi en vigueur. Il sera ainsi possible de suivre ce qui est réalisé.

L'élimination des bugs fait partie intégrante du processus de développement des logiciels et incombe aux fournisseurs. Les groupes de test des utilisateurs et des collaborateurs ICT assurent à cet égard une mission de contrôle critique. En ce qui concerne la sécurisation contre des intrusions ou piratages éventuels, le service d'encadrement ICT a jusqu'à présent réussi à gérer ce problème de façon satisfaisante.

En ce qui concerne les services informatiques, de nombreuses entreprises informatiques interviennent en fonction de leurs compétences spécifiques. Ces contrats sont attribués via les procédures d'adjudication publique habituelles.

En l'absence des données de base nécessaire, il n'est pas possible de faire apparaître de façon détaillée et chiffrée le rendement en termes d'économies de ces investissements informatiques. Pour ceux qui ont une vue d'ensemble des projets concrets, elles ne font toutefois aucun doute et devraient ressortir à terme des chiffres budgétaires et comptables.