Madame la Ministre,

De plus en plus de petits commerces alimentaires disposent de caisses hygiéniques, permettant aux clients de déposer l’argent directement dans la caisse sans passer par les mains de l’employé. La raison principe réside dans la multitude de bactéries transférées par l’échange d’argent liquide de main à main.

Une étude de l’Université d’Oxford a évalué à 26.000 le nombre de genres de bactéries contenues dans les billets de banque en Europe.

Madame la Ministre,

-          Les paiements en liquide de main à main sont-ils à ce point peu hygiéniques ?

-          Les caisses hygiéniques sont-elles une solution « miracle » à la propagation de bactéries dans les commerces alimentaires ?

-          Avez-vous connaissance de maladies spécifiques étant véhiculées par le transfert d’argent liquide de main à main ?

-          L’Institut de Santé publique encourage-t-il les paiements électroniques ou via caisses hygiéniques plutôt que les paiements en liquide pour des raisons d’hygiène ?

Je vous remercie.

 

 

Réponse de Maggie De Block à la question n° 11970 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:

Les germes sont présents de manière naturelle dans l'environnement et l'être humain en est porteur.

Par définition, toute surface peut donc être contaminée par des germes et pas seulement les billets et les pièces de monnaie mais aussi les touches du clavier du terminal de payement électronique, rampes, poignées de porte, téléphone portable, clavier d'ordinateur, chariot de supermarchés, bouton d'appel des ascenseurs, emballages de denrées alimentaires, surfaces de travail... Certains sont des pathogènes pour l'homme et vont surtout induire des maladies de type gastro-intestinal.

L'enquête nationale de consommation alimentaire de l'Institut scientifique de Santé publique (WIV-ISP) a aussi pour but d'évaluer les connaissances, attitudes et comportements de la population en matière de sécurité alimentaire. Leur 2e rapport sur la sécurité alimentaire a été publié récemment. Il nous apprend que globalement, seul 10 % de la population belge possède une attitude correcte vis-à-vis de l'ensemble des risques de contamination croisée, à savoir le fait de se laver les mains et de nettoyer les ustensiles de cuisine après manipulation de produits crus. Cette enquête nous apprend également que moins de la moitié de la population décongèle la viande, la volaille et/ou le poisson de manière sûre, seule une personne sur cinq nettoie son réfrigérateur au moins une fois par mois comme recommandé, etc.

La contamination des aliments peut intervenir aux différentes étapes de la chaîne alimentaire. Pour lutter contre celle-ci, des règles d'hygiène existent pour tous les niveaux de la chaîne et l'AFSCA veille à leur application sous la tutelle de mon collègue, le Ministre Borsus de l'Agriculture. Le WIV-ISP voudrait surtout se placer à l'échelle des consommateurs et encourager l'application de mesures d'hygiène de base qui peuvent contribuer à réduire l'impact des infections gastro-intestinales. A commencer par le lavage des mains (en rentrant chez soi, avant de préparer la nourriture, ...), le nettoyage régulier des surfaces de travail et le respect de la chaîne du froid.