Question écrite.

Caroline Cassart: C'est un fait avéré, il faut faire des économies. Et notre Défense nationale n'échappe malheureusement pas à ce principe-là. Le montant de ces économies s'élève à 225 millions d'euros et touchera à tout. En effet, il n'y aura pas d'investissement logistique futur, les entraînements seront réduits, tout comme les recrutements et, certaines opérations seront même annulées. Ce fut le cas début novembre 2014 pour une mission de l'Union européenne en Centrafrique et il ne s'agit pas ici d'un cas isolé.

Je suis parfaitement consciente de la situation économique et j'encourage votre politique, néanmoins, je souhaiterais des éclaircissements. Vous savez tout comme moi que le montant des investissements au sein de l'armée belge frôle le zéro. Dès lors, les économies à réaliser porteront, je suppose, principalement sur l'entraînement, le recrutement ainsi que les opérations.

1. Pouvez-vous me communiquer selon quel(s) critère(s) vous envisagez de choisir les opérations auxquelles notre armée participera?

2. a) Pouvez-vous communiquer comment vous envisagez de réaliser des économies dans l'entraînement?

    b) En ne ciblant que quelques entraînements (et donc en privilégier d'autres) ou en rabotant un peu partout?


Réponse de Steven Vandeput, Ministre de la Défense

1. Les conditions pour participer à une opération internationale sont complexes et variées. De plus, dépendant de la spécificité de la mission, des critères supplémentaires peuvent se présenter. En général, il est tenu compte au minimum des éléments suivants:

le cohérence de l'opération avec la politique internationale belge (accord politique), la légitimité (par exemple couverture par une résolution de l'ONU) et le cadre légal, l'analyse de risques, l'impact budgétaire (y compris l'éventuelle participation financière de la part de l'organisation internationale), le balancement de nos divers engagements envers la Nation, l'ONU, l'UE ou l'OTAN et pour terminer, la disponibilité des moyens militaires. De plus, la préférence est donnée aux opérations qui valorisent la Défense, offrent une plus-value claire et disposent d'un cadre bien défini y compris une stratégie de sortie. 

2. a) Les coûts liés à l'entraînement sont principalement générés par la durée de l'activité et le nombre de participants. Pour les activités d'entraînement à l'étranger, la location des installations d'entraînement et le transport du matériel militaire s'y ajoutent. La rationalisation se réalise principalement en modifiant ces paramètres de façon judicieuse. Les coûts peuvent être diminués en réduisant le ration d'appui (encadrement) par rapport au personnel exécutant et en réduisant la durée de l'activité. En outre, chaque entraînement est évalué selon le principe: "bénéfice/coût", et si ce rapport est négatif, une solution moins coûteuse offrant un rendement en entraînement similaire est recherchée.

b) Compte tenu du fait que la Défense devrait être en mesure de déployer ses capacités rapidement, il n'est pas possible, pour certaines capacités, de ne pas s'entraîner pendant une longue période. Les économies seront donc réparties entre l'ensemble des capacités.