Monsieur le Secrétaire d’Etat,
L’année 2015 a été marquée par
l’arrivée de nombreux candidats-réfugiés sur le sol européen, et par extension,
sur le sol belge. Il s’agit principalement de Syriens, qui fuient la guerre,
mais aussi d’Afghans ou d’Irakiens.
Selon les chiffres du Commissariat
Général aux Réfugiés et aux Apatrides, plus de la moitié des demandeurs d’asile
en 2015 ont reçu une protection subsidiaire. En janvier, l’Office des Etrangers
a enregistré 2.842 demandes d’asile en Belgique. En février, 1.523 personnes
ont demandé l’asile dans notre pays. On peut déceler une nette diminution du
nombre de demandes depuis début 2016.
Monsieur le Secrétaire
d’Etat :
-
Disposez-vous des chiffres pour mars 2016 ?
-
Comment expliquez-vous cette nette diminution du
nombre de demandes d’asile depuis le début de l’année ?
-
Des mesures sont-elles envisagées, comme la
diminution des places d’accueil, voire la fermeture de certains centres
d’accueil ?
-
En 2015, vous avez augmenté le personnel du
Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides ainsi que celui de l’Office
des Etrangers. Ce personnel risque-t-il d’être obsolète suite à la diminution
du nombre de demandes d’asile ?
-
Vous attendez-vous à une diminution continue du
nombre de demandes, ou plutôt une nouvelle augmentation comme celle que nous avons
connue en 2015 ?
Je vous remercie.
Réponse de Théo Francken à la
question écrite n° 724 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:
1) Il est difficile d’évaluer dans l’immédiat quels sont les facteurs les
plus déterminants dans la baisse du nombre de demandes d’asile au cours du 1er
trimestre 2016. Plusieurs facteurs sont en effet susceptibles d’expliquer cette
diminution : période hivernale, fermeture des frontières dans plusieurs pays
européens ou les premiers effets éventuels de l’accord avec la Turquie.
Outre les conditions météorologiques, la fermeture des
frontières par plusieurs pays européens a également entravé l’entrée des
demandeurs d’asile. Par ailleurs, la campagne d’information que nous menons
activement a contribué à réduire sensiblement le nombre de demandeurs d’asile
originaires de pays pour lesquels les demandes
d’asile ont peu de chances d’avoir une issue positive.
Nous observons aussi une diminution similaire dans
d’autres pays, notamment aux Pays-Bas.
2) La baisse du nombre des
arrivées au cours du 1er semestre 2016 a entraîné une réduction du nombre de
personnes accueillies dans le réseau d’accueil de Fedasil (partenaires
compris). Ce nombre est aujourd’hui de 27.688 personnes (au 27/06/2016) contre
33.000 personnes à la fin du mois de janvier. Compte tenu de cette évolution à
la baisse, le Conseil des Ministres restreint a par conséquent approuvé le 3
juin un plan de réduction de 10.00 places d’accueil, tout en prévoyant la mise
en place de 7.500 « places tampons » afin de répondre efficacement à
toute éventuelle nouvelle hausse des arrivées.
3)
En ce qui concerne l’OE: la baisse du nombre de nouveaux
demandeurs d’asile permet de résorber plus rapidement l’arriéré accumulé. Nous
ne procéderons pas à certains renforts en personnel supplémentaires qui se
seraient avérés indispensables si le flux entrant s’était maintenu ou accru.
4) Le niveau
atteint des arrivées en mai (1.193 personnes ayant demandé l’asile) est bas non
seulement en comparaison avec les derniers mois mais aussi avec les arrivées au
début de l’année 2015 et les années précédentes. Il est peu probable qu’il y
ait encore une réduction importante des demandes d’asile dans les prochains
mois. Quant à une éventuelle augmentation, comme déjà indiqué, elle n’est pas
exclue.
Cela est difficile à estimer dès lors que les mesures
prises au niveau européen doivent encore produire leurs effets. Actuellement,
le flux entrant est très bas, mais une recrudescence, limitée, n’est pas à
exclure à l’approche de l’été. En outre, la Belgique honorera ses engagements
en matière de réinstallation et de relocalisation.
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