Monsieur le Ministre,
Selon une étude de la société de
consultance PwC, 73% des TPE et des PME non-exportatrices envisageraient de se
lancer dans l’exportation à moyen terme. Toutefois, ce pas est difficile à
franchir, notamment parce que ces entreprises n’ont pas les moyens suffisants
pour engager un expert à l’exportation. Or, le rôle de cet expert est
primordial lorsqu’une petite ou moyenne entreprise décide d’exporter : il
s’agit d’aider et d’accompagner l’entreprise dans sa démarche.
Vous avez annoncé vouloir
encourager les exportations via un incitant fiscal. Celui-ci consisterait en
une dispense de versement du précompte professionnelle pour une période de 3 à
18 mois. Je salue votre proposition, qui, selon moi, devrait aider de
nombreuses TPE et PME à sauter le pas et à faire connaître leur entreprise et
leur pays à l’étranger. Nous avons de nombreux talents, et je pense qu’il est
nécessaire de le rappeler sur la scène internationale.
Monsieur le Ministre,
-
Cette proposition fait-elle partie d’un plan
global discuté avec les Régions, et principalement, leurs agences à
l’exportation ? Dans l’affirmative, que contient ce plan ? Comment
a-t-il été discuté avec les Régions ?
-
Quels seraient les critères à remplir pour
bénéficier de cet avantage fiscal ?
Je vous remercie.
Réponse de Willy Borsus à la
question n° 12719 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:
Monsieur le président, chers collègues, je vous remercie
sincèrement pour vos réactions et vos questions, ainsi que pour leur tonalité
globalement positive, tant du côté de la majorité que de l'opposition. Je salue
aussi votre volonté de nous voir poursuivre notre travail.
M. Janssen a dû nous quitter, mais je transmettrai tous les
documents chiffrés pour que chacun puisse en disposer. Si vous avez des
questions après les avoir lus, n'hésitez pas à me les poser.
Monsieur le président, moi qui prends toujours mes collègues
comme modèle, je pourrai, la prochaine fois, me doter d'un powerpoint.. Je vais
essayer de répondre aux questions.
En ce qui concerne les premiers engagements, les chiffres
dont je dispose actuellement se basent sur une projection de l'Union des
secrétariats sociaux. Cette projection consacre, pour le premier semestre 2016,
comparé au premier semestre 2015, une augmentation d'un peu plus de 24 % du
nombre de primo-employeurs. Un primo-employeur est quelqu'un qui, pour la
première fois, engage un travailleur.
Cela veut donc dire qu'il y avait, en ce qui concerne le
premier semestre 2015, 7 893 primoemployeurs et qu'il y en avait, pour le même
semestre de 2016, 9 805, soit 1 912 primoemployeurs en plus. Ces chiffres se
basent sur une projection des secrétariats sociaux. On m'annonce incessamment
une confirmation de ces chiffres par l'ONSS; je pourrai alors disposer de
chiffres complètement validés par l'ONSS. Il y a – et c'est légitime – un léger
décalage dans le temps. L'ONSS, suivant les informations que j'ai, va
tendanciellement confirmer ces chiffres, qui devraient même être encore un peu
plus positifs. Je disposerai alors des chiffres par Région, par province. Je
vous les communiquerai évidemment dès qu'ils seront disponibles et
exploitables.
Ensuite, vous avez raison en ce sens que l'on peut considérer
qu'une forme de concurrence pourrait s'exercer par rapport aux personnes qui
ont engagé, avant ces mesures, un premier travailleur, un deuxième ou un
troisième travailleur.
Il faut savoir que des réductions étaient déjà prévues sur un
total de treize trimestres précédemment (cinq trimestres, puis deux fois
quatre): 1 550 euros de réduction par trimestre pour les cinq premiers
trimestres, 1 050 pour les quatre suivants et 450 pour les quatre derniers. On
ne part donc pas d'une situation dans laquelle il n'y avait rien avant et où
maintenant il y a tout. L'évolution tient compte du fait qu'il y avait déjà
quelque chose.
Pour 2015, une mesure transitoire prévoit qu'il n'y a pas de
cotisation patronale principale pour les trimestres qui restent à courir
jusqu'à un maximum de treize trimestres calculé suivant l'ancien régime.
Supposons que M. Vanden Burre ait engagé quelqu'un au dernier trimestre de 2015.
Il avait donc droit, pour son premier travailleur engagé sous l'ancien régime,
à treize trimestres de réduction. La mesure transitoire prévoit qu'on calcule
les trimestres qu'il reste à partir de début 2016. Un trimestre s'est écoulé en
2015 puisque l'engagement a été fait au cours du dernier trimestre de cette
année-là; il reste donc douze trimestres. Pendant ces douze trimestres,
c'est-à- dire pendant trois ans, il va pouvoir bénéficier de la mesure zéro
cotisation. Elle n'est donc pas à durée indéterminée mais elle dure quand même
trois ans.
Il existe donc une mesure transitoire pour les premiers
engagements en 2015. On ne pouvait pas revenir plus loin en arrière parce que
notre but est d'essayer d'influencer le présent et l'avenir, pas de réécrire le
passé. On souhaitait plutôt consacrer le budget au soutien à l'engagement, aux
diminutions de cotisations sociales, pour le futur et pas pour le passé. Je
comprends partiellement cette remarque. Mais dans les faits, je n'observe pas
de basculement d'activités économiques tel que certains en ont exprimé la
crainte.
Dans quelque temps, je demanderai au SPF Économie d'en faire
une analyse très approfondie.
Je voudrais maintenant m'adresser à M. Werner Janssen.
Monsieur, j'estime que votre remarque est exacte. La mesure n'est pas encore
assez connue, même si les médias en ont parlé, même si vous m'avez interpellé
au parlement, même si les chiffres ont été diffusés. La mesure doit donc encore
faire l'objet d'efforts en termes de communication, d'explications.
De surcroît, j'ai également entendu beaucoup de choses. Selon
certains, elle porterait sur cinq ans. Mais cela n'est pas exact puisque cette
mesure portera sur une durée indéterminée. Toutefois, elle concerne le premier
engagement jusqu'au 31 décembre 2020. En effet, il a été décidé qu'elle ne
serait pas en vigueur pour l'éternité car il faut évaluer son impact
budgétaire. Il est donc question de tous les premiers engagements depuis le
mois de janvier 2016 et jusqu'au 31 décembre 2020.
Pour ce qui me concerne, je ne prends pas d'engagement – qui
serais-je, d'ailleurs, pour ce faire? – quant à ce qui sera proposé aux
nouveaux engagés à partir de 2021.
En résumé, cette mesure ne sera pas d'application durant cinq
ans, mais durant une durée indéterminée pour les premiers emplois durant cinq
ans. Je vous transmettrai les chiffres de l'ONSS dans les prochains jours.
Nous allons donc mobiliser les secrétariats sociaux, les
médias spécialisés, les experts comptables, les fiscalistes qui ont aussi des
publications spécialisées, etc. Nous allons revenir à l'offensive de manière à
ce que la mesure soit plus largement connue.
Nous allons également voir ce que deviennent les
primo-employeurs. Je suis convaincu, pour ma part, qu'un certain nombre d'entre
eux procèderont à un deuxième, un troisième, voire un quatrième engagement.
Avec le Bureau du Plan, nous veillerons à bien isoler la
mesure. Je ne prétends pas que c'est cette mesure zéro cotisation qui justifie
tout. Mais nous disposons de chiffres depuis quatre ans. Nous avons pu
constater que le nombre de primoemployeurs variait très peu. Il est question
d'une variation de moins de mille d'une année à l'autre depuis cinq ans.
Subitement, ils ont augmenté de 24 %. Selon les chiffres de
l'ONSS, ce serait encore un peu plus. Un effet déclencheur s'est donc produit.
Nous souhaitons des engagements supplémentaires. J'y insiste: les réductions de
cotisations sociales ont glissé du deuxième au sixième travailleur. En clair,
ce qui était d'application du premier au cinquième jusqu'à la fin 2015 a glissé
simplement du deuxième au sixième travailleur de manière à approfondir les
réductions de cotisations et à inclure ce dernier. Dans la majorité des cas,
ces dispositions s'ajoutent aux mesures régionales. Disons-le ensemble aux PME
et aux indépendants: il n'y a jamais eu autant de mesures aussi favorables à
l'engagement. Je parle du cumul des dispositions. Je suis ouvert et tiens
compte des initiatives prises par mes homologues. Si on n'engage pas
maintenant, je ne vois pas quand on le fera si on est un indépendant ou un
patron de PME et qu'on se trouve dans une situation économique qui le permette.
Ensuite, j'en viens à la disposition relative à la loi sur le
financement et à son évaluation. À ce propos, je voudrais tout d'abord indiquer
que les interprétations de la loi varient. En ce qui concerne notamment la
compréhension de ces six mois d'indemnité de réemploi et le million d'euros que
vous avez évoqué, il est prévu que la loi comporte des règles relatives aux
modalités de fixation de la prime de réemploi que le prêteur est en droit
d'exiger de l'emprunteur lorsque ce dernier décide de rembourser
anticipativement le crédit.
Voici donc ce qui s'applique: pour les crédits dont le
montant initial ne dépasse pas 1 million d'euros, l'indemnité de réemploi ne
peut excéder six mois d'intérêts. C'est donc le montant initial qui est
concerné. Si on modifie ensuite le crédit, c'est toujours le montant initial
qui est concerné. L'indemnité de six mois se calcule suivant le montant d'intérêts
qui était prévu dans les dispositions contractuelles.
La loi prévoit, dans son article 16, toute une série de
clauses abusives qui sont considérées comme nulles si elles se trouvaient dans
le contrat. Je ne vais pas vous les lire toutes mais ces clauses sont, par
définition, considérées comme inapplicables. En ce qui concerne cette
disposition, quelle est mon approche? Mon approche est de dire qu'on va évaluer
complètement. On prend tous les avis concernés, notamment compte tenu de votre
expérience. S'il y a d'autres parlementaires qui ont un avis sur la loi de
2013, qu'ils m'envoient leur analyse, leur avis. Si tel cercle de réflexion est
en train de mener ou a mené à une réflexion, n'hésitez pas à nous alimenter. On
a rencontré Febelfin sur le sujet. Effectivement, une vaste étude a été menée à
laquelle ont participé 10 000 PME. Sur cette base, nous viendrons avec une
proposition pour avancer dans le sens de la protection des entreprises mais –
je ne suis pas naïf, je vois bien comment on peut évoluer dans le cadre de
certaines règles – en évitant de faire des pas trop loin, me semble-t-il.
Toute l'évaluation de la loi a fait l'objet d'un arrêté
publié au Moniteur. Une procédure légale très claire a été fixée.
Le deuxième volet concerne le tax shelter. Le but est aussi
que les entreprises aient des alternatives. Werner, vous avez raison. Je ne
vais évidemment pas citer tous mes collègues mais nous travaillons sur ce
dossier avec le pilotage de mon collègue et ami, le ministre des Finances.
Le but, c'est aussi d'avoir une alternative, une autre
possibilité. Si on est insatisfait de ce que les organismes bancaires
classiques, les organismes parapublics et autres offrent, je peux aussi me
tourner vers des financements alternatifs.
Je rappelle que ne sont d'application aujourd'hui que la
participation directe dans le capital d'une entreprise. Suivant les
déclarations 2016 et les codes du ministère des Finances, il y a au total 851
déclarations ayant repris des montants pour bénéficier de la déduction fiscale pour
participation au capital. Celle-ci est de 45 % à l'impôt si l'on prend une
participation dans le capital d'une très petite entreprise; 30 % si c'est déjà
une petite entreprise au sens de l'article 15 du Code des sociétés.
Je trouve normal qu'il y en ait 851. Le dispositif plein sera
là - la loi est partie, je l'ai signée avec Johan Van Overtveldt – quand tous
les véhicules, plates-formes de Crowdfunding, fonds starters, etc. auront leurs
statuts agréés par la FSMA. Je pense qu'avec M. Van Overtveldt et d'autres
collègues, nous ferons vraiment une campagne de promotion de l'outil, nous
pourrons dire qu'une mobilisation du capital privé est possible vers les
projets d'investissements privés, vers les indépendants qui se constituent un
capital.
Je voudrais aussi signaler qu'il est possible de faire un
prêt pour les indépendants à travers la disposition qui permet de prêter
jusqu'à 15 000 euros avec une neutralisation du revenu des intérêts pour le
prêteur.
Dès que la loi est en ordre, il faut encore que les statuts
des plates-formes de financement et des fonds starters soient agréés par la
FSMA.
La FSMA dispose de six semaines pour valider des dossiers
introduits par les plates-formes. Je m'attends à ce que les plates-formes
soient opérationnelles tout début 2017. La participation directe est
opérationnelle.
Il n'est pas possible d'investir dans le capital d'un
indépendant car son capital n'existe pas. Donc il faut qu'une société existe,
qu'elle soit dotée d'une personnalité juridique, pour pouvoir prendre des
actions ou des parts dans le capital et bénéficier de cette mesure. Nous avons
pris d'autres mesures concernant les indépendants.
Nous avons un chantier important concernant la réforme de
l'impôt des sociétés. Nous n'allons pas en parler maintenant car il nous
faudrait une nouvelle commission avec des slides. Mais dans la proposition de
Johan, que je soutiens fortement, et dans la délibération du gouvernement, il y
avait singulièrement les éléments de soutien et d'avantages complémentaires
pour les PME.
Dans les discussions, est aussi introduite une dimension
emploi, qui me paraît extrêmement importante, que je soutiens fortement, comme
la dimension PME.
Je serais d'un manque de courtoisie total si je venais
maintenant mettre, sur la table de notre commission, l'état des lieux de ce
matin de la discussion sur l'impôt des sociétés. L'impôt des sociétés, c'est 14
milliards de recettes, je le rappelle. C'est un basculement, c'est une réforme
très importante. C'est un des rendez-vous très importants en ce qui concerne le
soutien de l'activité économique et le basculement d'une politique de niche,
qui était pour l'essentiel actuellement notre politique, vers un basculement de
diminution de taux nominal mais avec un certain nombre de leviers, emplois,
starters, petites entreprises et aussi le maintien de certaines déductions pour
investissements. C'est un dossier très important, et complexe évidemment,
dossier majeur de la législature dont je soutiens la réalisation.
On m'a posé la question du plan Juncker. Je vous avoue que ce
n'est pas moi qui pilote ce dossier, mais je dispose ici de certains chiffres.
Je crois que c'est Mme Winckel qui m'avait posé des questions. Je ne sais pas
si elle est toujours ici, mais je propose que ces chiffres lui soient transmis.
Le président: Mme Winckel est partie poser ses questions en commission de
la Santé publique.
Willy Borsus, ministre: Plusieurs membres m'ont informé du fait qu'ils
devaient nous quitter. Je n'ai pas de problème avec cela. Les chiffres liés au
plan Juncker lui seront transmis.
En ce qui concerne l'internationalisation des PME, il est
clair que les exportations sont une compétence régionale. Je ne vais évidemment
pas aller me mêler d'une compétence qui n'est pas la mienne. Nous avons du
travail à faire notamment pour les jeunes entreprises et les plus petites
entreprises. J'ai notamment proposé la mise en œuvre d'une action de promotion importante
du Ducroire. Nous préparons une tournée à travers tout le pays pour faire
connaître le Ducroire aux PME, pour mobiliser des petites entreprises qui
viendront expliquer leur travail à l'international, ce que cela leur a apporté.
J'ai aussi mis sur la table la possibilité de modifier les
dispositions aujourd'hui en vigueur, notamment concernant les travailleurs
dédiés à l'international; ou même l'instauration d'une déduction fiscale pour
l'engagement d'un travailleur lié à l'international. Nous verrons tout cela
dans le cadre de l'ISOC. Je pense qu'il y a vraiment là un gros travail de
mobilisation, que bien sûr nous devons faire en concertation avec certains
collègues.
En ce qui concerne les délais de paiement, notons qu'il y a
eu un gros effort à la Justice pour résorber les arriérés de paiement. Il y en
avait pour un peu plus de 100 millions d'euros, dont une bonne partie était
antérieure au début de cette législature. Nous devons hélas constater que nous
continuons à ne pas faire partie des meilleurs élèves de la classe européenne.
Une réforme de la loi de 2002 concernant le retard de paiement des transactions
commerciales est nécessaire. Elle doit surtout apporter une solution par
rapport au délai réglementaire actuel, de manière à ce qu'il soit concrètement
respecté.
Cette matière est de la compétence de pas moins de six
ministres! Ici aussi, une concertation s'impose!
Monsieur de Lamotte, nous avons fait un gros travail sur les
groupements d'entreprises avec Kris Peeters. Notre proposition est que le
groupement d'employeurs puisse aussi bénéficier aux entreprises qui
ressortissent plus du secteur économique au sens strict mais aussi de
l'économie sociale. Nous avons une vision large de la définition de l'économie
pour pouvoir y appliquer les groupements d'employeurs. Notre objectif est de
faire sauter la limite de dix travailleurs. La limite de durée d'autorisation
est actuellement limitée à douze mois et nous souhaitons qu'elle ne soit plus
retenue. Le renouvellement ou l'agrément d'un groupement d'employeurs ne devra
plus être préalable et il sera contrôlé a posteriori par les services du
ministère. Nous travaillons sur ce dossier avec Kris Peeters.
La réforme des cotisations est un dossier que nous manions
avec beaucoup de prudence car nous parlons de montants financiers importants,
environ 4 milliards. Je ne voudrais pas revenir devant vous en disant qu'on a
été imprudent dans la gestion de ces volets financiers. Nous travaillons en
étroite collaboration avec le Comité de monitoring. Il y a deux choses que je
veux absolument régler. Une partie des indépendants sont victimes du passage
d'une réforme à l'autre puisqu'ils n'ont pas pu voir leurs cotisations adaptées
à la chute de leurs revenus.
Je proposerai d'ici quelques jours au gouvernement une mesure
transitoire permettant aux personnes concernées de bénéficier d'une réduction
de leurs cotisations sociales.
La BC a été consultée à ce sujet. J'ai, en outre, consulté de
nombreuses fois l'UNIZO, l'UCM et les structures représentatives. Je propose
d'ajouter quatre seuils dans le but d'adapter au mieux ses cotisations sociales
au montant présumé de ses revenus. Aujourd'hui, nous ne proposons que deux
seuils et l'on peut être encore assez loin du dispositif. Nous recevrons d'ici
peu des indications sur les régularisations suite à la réforme. Nous aurons des
chiffres robustes sur lesquels nous baser. Nous avons une proposition de régime
transitoire et nous proposons d'ajouter quatre seuils afin que les indépendants
soient parfaitement satisfaits.
L'ondersteuner, l'entrepreneur de soutien, est un point
repris dans l'entreprenariat féminin. Je rappelle que dans l'enquête réalisée
au sujet de l'entreprenariat féminin, la première des revendications est de
pouvoir mieux concilier vie familiale et vie professionnelle. Pour ce faire,
les mesures en matière de congé de maternité entrent en vigueur à la fin de
cette année. L'autre élément, c'est ce régime d'aidant, mon objectif est de
créer un statut spécifique d'entrepreneur de soutien, un tout nouveau statut, comme
celui de l'étudiant-entrepreneur, si je puis dire. Cette personne pourrait
intervenir aux côtés de l'indépendante concernée soit pour des tâches
professionnelles soit pour des tâches domestiques pour que l'indépendant
parvienne à concilier les deux.
C'est une très belle réforme. Je sais que plusieurs
organisations et familles politiques y sont attachées. Nous allons donc avancer
dans notre réflexion à cet égard. Autorisez-moi à ne pas trop me dévoiler à ce
stade, parce que je sais que c'est un peu délicat.
En tout cas, le statut de l'étudiant-entrepreneur et celui de
l'ondersteuner, ainsi que la réflexion concernant l'entrepreneuriat de la
diversité font partie de nos priorités suivantes. Nous voulons tout d'abord
faire entrer en vigueur tout ce qui est actuellement sur la table, notamment le
droitpasserelle dont je vais vous rappeler les différents principes.
Pour le droit-passerelle, l'indemnité de 1 460 euros ou de 1
168 euros – selon que l'indépendant ait ou non charge de famille - sera valable
pour une période de douze mois maximum. J'ajoute que les droits seront
préservés. Pourquoi une durée de douze mois? Parce qu'elle est fonction du
nombre de trimestres pendant lesquels on a été indépendant avant. Je voulais
éviter une situation où le candidat s'inscrivait comme indépendant peu de temps
pour bénéficier presque automatiquement du droit-passerelle pour cause de
cessation économique. Cette situation prévaudra si l'on a bénéficié d'une
dispense de cotisations sociales, si l'on a disposé de revenus inférieurs à un
seuil de 13 000 euros ou encore si l'on a été bénéficiaire partiel d'un revenu
d'intégration.
Nous avons reçu l'avis du Conseil d'État. Nous allons donc
bientôt nous revoir, monsieur le président, pour discuter de ce tout nouveau
droit, qui me paraît constituer une avancée importante pour les indépendants.
Vous savez que ma politique est celle du stap voor stap. Je n'exclus pas
d'élaborer un droit-passerelle "plus" quand nous aurons bien évalué
le premier.
Quelqu'un m'a posé une question sur le chômage
complémentaire. On a la possibilité de cumuler avec les allocations de chômage,
avec un maximum, mais il y a un élément important sur lequel je voudrais
attirer votre attention. Le statut est limité à douze mois. Cette autorisation
est véritablement een overbrugginsperiode. Douze mois, puis c'est terminé. Soit
on est indépendant à titre complémentaire – et donc, plus d'allocation –, soit
l'activité n'est pas confirmée et dans ce cas, on ne peut pas continuer à
cumuler.
En ce qui concerne la Commission des dispenses de
cotisations, l'objectif est de donner la réponse dans les trois mois.
Actuellement, on traite les dossiers en un peu moins de six mois (cinq mois et
deux tiers). Mais on doit aussi faire du redesign entre nos administrations et nos
instituts, élément qui sera aussi à prendre en considération.
Au sujet de la deeleconomie, je suis entièrement d'accord.
Des arrêtés doivent être finalisés par mon collègue le ministre des Finances.
On a essayé de trouver quelque chose d'équilibré en ce qui concerne
l'aspiration à reconnaître la nouvelle économie et – comme vous l'avez très
justement dit – le fait de ne pas défavoriser les indépendants classiques, si
je puis dire. C'est la raison pour laquelle on a limité à 5 000 euros, qu'il y
a quand même un prélèvement de 25 % et que, par ailleurs, dans la notification
de la décision du gouvernement, mandat m'a été donné pour venir avec une mesure
supplémentaire au bénéfice des indépendants classiques.
Je dois encore vous dire qu'on est en train d'analyser le
statut d'indépendant complémentaire. Entre 250 000 et 270 000 indépendants
exercent leur activité à titre complémentaire. La BCE est chargée de toute une
série d'évaluations sur le statut d'indépendant complémentaire. Ici aussi, on
va vous soumettre un certain nombre de propositions.
Par ailleurs, j'ai bien pris note de la proposition
concernant le congé de paternité. Vous me l'aviez annoncée lorsque vous m'aviez
interrogé en questions d'actualité, il y a quelques mois.
En ce qui concerne le baromètre, en toute sincérité, nous
avons reçu une proposition de baromètre de notre administration. Comme il ne
nous semblait pas au point, nous avons donc demandé de le retravailler. Je
pense qu'au plus tard début novembre, nous devrions pouvoir vous le proposer.
Concernant l'étudiant entrepreneur, vous avez raison. J'ai
pris un peu de retard par rapport à mes espoirs. Je le confesse, monsieur le
président, il m'arrive quelquefois d'avoir du retard par rapport à mes espoirs.
Je ne sais si c'est parce que j'ai vraiment pris du retard ou si c'est parce
que j'ai trop avancé mes espoirs. Ici, ce retard ne sera que de quelques
semaines. Les amis, je compte sur vous! Je lis ou je vois que dans un certain
nombre d'universités à Gand, à Liège, etc., ou dans des écoles supérieures,
beaucoup d'initiatives sont prises concernant l'entrepreneuriat, le cours, la
mise en place de structures avec le monde économique en dehors de l'école, etc.
Je suis sûr qu'on va avoir plusieurs centaines d'étudiants entrepreneurs et que
dans ce grand groupe d'étudiants entrepreneurs, certains vont avoir le goût de
rester étudiant un certain temps et surtout de devenir entrepreneur par la
suite. Si les autres choisissent une autre carrière, c'est très bien aussi, et
c'est tout à fait honorable. Je les félicite également. Mais à travers cette
pépinière d'étudiants entrepreneurs, je suis convaincu qu'on va avoir à
l'avenir un certain nombre d'entrepreneurs.
Je ne sais pas si l'on va refaire le bilan tous les six mois,
mais je suis à la disposition du parlement. En tout cas, si on se revoit dans
dix ans, monsieur le président, je suis sûr que l'on retrouvera parmi ces
étudiants entrepreneurs, l'un ou l'autre patron d'entreprise qui aura vraiment
créé une belle entreprise en termes d'activité, d'innovation dans un secteur
classique, ou présentant une dimension sociale, et qui aura fait de bonnes
choses pour la société et pour l'économie. Et cela sera mon plus grand bonheur.
Je nous engage donc mutuellement à faire la promotion de ce statut d'étudiant entrepreneur.
Nous venons de recevoir l'avis du Conseil d'État. Nous allons tout vous
transmettre. Nous avons là un beau travail collectif à partager si vous êtes
d'accord.
J'avais dit dans le contrat de co-entrepreneur, dans la fiche
17, que je chargeais le Comité général de gestion pour le statut social des
travailleurs indépendants de me transmettre une étude. C'est pour 2017. Un
grand merci à tout le monde. Je suis disponible évidemment pour d'autres
questions, pour des remarques, des idées et autres.
Le président: Merci beaucoup au ministre des Bonnes
Nouvelles, qui nous donne rendez-vous dans dix ans! Mais dans l'immédiat, y
a-t-il des demandes de répliques? (Non) Je clos donc cet échange de vues en
vous remerciant, monsieur le ministre, pour les nombreuses réponses détaillées
que vous avez données.
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