Monsieur le Ministre,

La loi du 11 juillet 2013 modifiant le Code Civil en ce qui concerne les sûretés réelles mobilières et abrogeant diverses dispositions en cette matière instaure le registre national de gage.

Le 26 février 2014, la Commission de la protection de la vie privée a donné son avis et, à présent, il revient au SPF Finances de régler les modalités de fonctionnement du registre des gages. Malheureusement, à ce jour, c'est-à-dire trois ans après la publication de la loi, l'arrêté royal d'exécution n'a pas encore été publié. La réforme du gage reste donc en attente...

En effet, la réforme de la réglementation du gage est fondée sur la suppression de la dépossession du débiteur comme condition de constitution du gage. En conséquence, l'opposabilité du gage aux tiers sera désormais réalisée par l'inscription du gage dans le futur registre de gage. Le débiteur restera ainsi en possession des biens grevés et il pourra continuer à les exploiter afin d'apurer la créance garantie.

Pour faire le lien avec le monde des finances et le souci de rendre l'économie plus performante, il faut rappeler qu'actuellement, les banques forment une grande partie des créanciers payés par priorité, envers qui le gage peut justement être constitué pour sûreté de la créance. Un système de gage moderne et efficace est dès lors intéressant pour les fournisseurs de crédits, mais également pour les parties de l'autre côté, soit les petites entreprises et les nombreuses familles dépendantes d'un financement externe.

L'importance du lancement du registre de gage ne peut être sous-estimée. Je rappelle qu'initialement, le registre devait être opérationnel pour le 1er décembre 2014, avant que l'entrée en vigueur de la loi ne soit postposée au 1er janvier 2017 "au plus tard".

Monsieur le Ministre,

§  Quel est l'état d'avancement de ce dossier? Pouvez-vous indiquer quand sera publié l'arrêté royal d'exécution, et plus concrètement, quand sera opérationnel le registre de gage?

 

§  La date proposée pour l'entrée en vigueur de la loi (le 1er janvier 2017) pourra-t-elle être respectée ou doit-on s'attendre à un nouveau report?

 

§  Pouvez-vous expliquer les raisons justifiant le retard de la mise en oeuvre de la loi et du registre?

 

§  D'autres instances ne pourraient-elles pas réaliser ce projet de façon plus rapide et plus efficace?

Je pense, par exemple, à la corporation des huissiers de justice vu leur devoir d'information en tant que mandataires de justice. Ils sont donc directement concernés et constituent, en quelque sorte, le partenaire logique pour ce projet. De plus, il me semble qu'ils disposent des possibilités techniques et de l'expérience requise.

Réponse de Johan Van Overtveldt à la question n° 14027 de Caroline Cassart-Mailleux:

Avant toute chose, il convient de remarquer que la question concerne la modification de diverses dispositions relatives aux sûretés réelles, pour lesquelles un avant-projet de loi contenant une modification de la loi du 11 juillet 2013 est actuellement en préparation. Ce projet sera déposé au Parlement par mon collègue le Ministre de la Justice. La question relève donc principalement de sa compétence.

La date d'entrée en vigueur de la loi du 11 juillet 2013 est actuellement fixée au 1er janvier 2017. Dans l'avant-projet, il est proposé de fixer la date d'entrée en vigueur au plus tard au 1er janvier 2018, délai nécessaire pour permettre le développement et l'opérationnalisation à l'optimum du registre. Les participants aux consultations sur la nouvelle règlementation avaient constaté quelques aspects gênants pour la pratique. De plus, les objectifs du législateur étaient insuffisamment atteints sur certains points.

Il va de soi que les modifications législatives proposées ont un impact significatif sur le projet de l'arrêté royal en exécution de la loi. Il ne peut être finalisé qu'après le vote au Parlement.

La création du registre des gages est effectuée au sein du SPF Finances, conformément à la loi. A cet effet, les adjudications nécessaires ont eu lieu, et le registre électronique est déjà réalisé en grande partie. A ce stade, la question de savoir qui développe le registre n'est plus à l'ordre du jour et n'est pas un facteur de nature à accélérer la réalisation du projet.