Monsieur le Ministre,

L'overbooking, c'est-à-dire la surréservation, est une pratique commerciale qui consiste à vendre en réservation un nombre de places (d'hébergement, de transport, etc) supérieur à la quantité réellement disponible. Cette technique tient compte du fait que, très souvent, un certain nombre de places ne sont pas occupées. Cela permet donc aux compagnies aériennes ou à un groupe hôtelier de prendre en charge les consommateurs initialement en surnombre et dégager des revenus plus importants, à capacité identique. Malheureusement, dans la pratique, cela ne se déroule pas souvent comme cela. En effet, il arrive souvent qu'aucune annulation ne soit enregistrée et que l'ensemble des consommateurs se présentent au comptoir d'embarquement et/ou à l'accueil de l'hôtel. Et là, c'est la catastrophe vu qu'il n'y a pas de place pour tout le monde.

Evidemment, il existe des indemnités de dédommagement pour les clients que cette pratique prive de place mais ces derniers ne sont pas toujours informés de leurs droits et cela mène parfois à des situations désastreuses.

Monsieur le Ministre,

§  Pouvez-vous me dire combien de cas d'overbooking ont été recensés sur les trois dernières années? Ces plaintes ont-elles abouties?

 

§  Comment pouvons-nous assurer au mieux la protection des consommateurs dans ces situations-là?

 

§  Pouvez-vous me rappeler quels sont les droits du voyageur en cas d'overbooking?

 

§  Pouvez-vous me dire si, au niveau européen, les choses évoluent dans le bon sens? Ne pourrions-nous pas être plus proactifs dans nos revendications vis-à-vis de l'Union Européenne?

 

Réponse de François Bellot à la question n° 14901 de Caroline Cassart-Mailleux:

La DGTA n’est pas spécialement compétente sur les pratiques commerciales d’overbooking. Elle est cependant compétente en ce qui concerne les conséquences de l’overbooking, c’est-à-dire un refus d’embarquement puisqu’elle est responsable de la bonne application de la législation européenne établissant notamment les règles communes en matière d’indemnisation et d’assistance des passagers en cas de refus d’embarquement et d’annulation ou de retard important d’un vol.

Ni la DGTA, ni la direction générale statistique du SPF Economie ne disposent de statistiques sur l’overbooking dans le transport aérien.

Je peux cependant vous indiquer que l’overbooking dans le domaine du transport aérien est une pratique commerciale autorisée tant qu’elle respecte les conditions de l’article 4 du règlement 261/2004. En pratique, en cas d’overbooking, la compagnie fait d’abord appel à des volontaires, donc il y a peu de plaintes.

Il convient de rappeler les droits des passagers en cas de refus d’embarquement:

Lorsqu’un transporteur aérien effectif prévoit raisonnablement de refuser l’embarquement sur un vol, il fait d’abord appel aux volontaires acceptant de renoncer à leur réservation en échange de certaines prestations. Lorsque le nombre de volontaires n’est pas suffisant pour permettre l’embarquement, le transporteur aérien peut refuser l’embarquement de passagers contre leur volonté en indemnisant les passagers.

Les transporteurs aériens donnent la priorité aux personnes à mobilité réduite et à toutes les personnes qui les accompagnent.

En cas d’annulation ou de refus d’embarquement d’un vol, les passagers concernés ont:

·         le droit au remboursement du billet dans un délai de sept jours, ou un vol retour vers leur point de départ initial ou un réacheminement vers leur destination finale;

 

·         le droit à une prise en charge (des rafraîchissements et des possibilités de se restaurer, un hébergement à l’hôtel, le transport depuis l’aéroport jusqu’au lieu d’hébergement, la possibilité d’effectuer gratuitement deux appels téléphoniques ou d’envoyer gratuitement deux télex, deux télécopies ou deux messages électroniques);

 

·         le droit à une indemnisation dont le montant est fixé à: 250 € pour tous les vols de 1500 km ou moins; 400 € pour tous les vols intra-UE de plus de 1500 km et pour tous les autres vols de 1500 à 3500 km; 600 € pour tous les vols qui ne relèvent pas des points précédents.

A notre connaissance, il n’y a pas de volonté d’interdire les pratiques d’overbooking au niveau européen.