Madame la Secrétaire d'Etat,

Vous avez indiqué que la lutte contre les violences liées à l'honneur, aux mariages forcés et aux mutilations féminines génitales constitue une composante importante du plan d'action national de lutte contre toutes les formes de violences basées sur le genre.  Une de vos pistes de réflexion est la mise en place d’une étude à propos des mariages forcés sur le territoire belge.

Madame la Secrétaire d'Etat,

§  La NPG prévoit la mise en place d’une étude consacrée aux mariages forcés sur le territoire belge. Pouvez-vous nous indiquer où en est son élaboration?

 

§  Comment concrètement se déroulera cette étude: des contacts ont-ils été pris avec l’institut pour l’égalité entre les hommes et les femmes? Avec votre homologue au Ministère de la Justice?

 

§  Des partenaires académiques seront-ils désignés, si oui de quelle manière?

 

§  Dans quels délais envisagez-vous cette réalisation et son aboutissement?

 

§  Les régions et les communautés seront-elles impliquées ?

 

 

Réponse de Elke Sleurs à la question n° 12224 de Caroline Cassart-Mailleux:

À la suite des études de prévalence publiées en 2012 et 2014 des femmes excisées et des filles à risque d’excision en Belgique, il est essentiel d’avoir une vue plus précise de la problématique des mariages forcés . C’est pourquoi, j’ai inscrit qu’une telle recherche soit menée dans le cadre du plan d’action national de lutte contre la violence basée sur le genre (PAN) 2015-2019.

En effet, différents travaux menés localement nous enseignent que de nombreuses personnes ont été confrontées à un mariage forcé ou  ont eu connaissance d’un mariage forcé dans leur entourage. Ainsi, certaines associations de terrain confient être confrontées à des situations de mariage forcé de manière relativement fréquente. Cependant, il apparaît malaisé d’en tirer des conclusions pour l’ensemble du territoire.

En outre, des études scientifiques telles que celle conduite par l’International Centre for Reproductive Health, intitulée « Les mariages forcés en Belgique : étude qualitative menée auprès des professionnels », mettent en lumière la difficulté de disposer de chiffres fiables concernant un phénomène tel que le mariage forcé. Les résultats de cette étude ont  par ailleurs été présentés à l’occasion d’une journée d’études organisée à l’Institut pour l’Egalité des femmes et des hommes en mars 2015.

Dès lors, il est important de mieux mesurer l’ampleur du phénomène afin d’orienter et d’évaluer plus efficacement notre politique de lutte contre cette problématique complexe. Il convient de s’appuyer sur les partenaires académiques et les institutions qui disposent d’une expertise approfondie en la matière.

A ce jour, des projets de recherches concernant la problématique des mariages forcés ont été introduits dans le cadre d’appels à projets du Service public de programmation de la Politique scientifique fédérale (Belspo) ou du programme Daphné de la Commission européenne. L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a remis différents projets en attend l’éventuel l’attribution de ceux-ci.  

Il apparaît donc prématuré de donner davantage d’informations sur ces projets de recherche dans la mesure où ils n’ont pas encore été accordés. 

Par ailleurs, je tiens à rappeler que le PAN 2015-2019 prévoit également d’avancer sur la question de l’enregistrement des situations de mariages forcés. Il s’agit d’un engagement pris au niveau des Communautés et Régions.