Monsieur le Ministre,
Nous vivons une ère où Internet est présent dans la plupart
de nos foyers et bouscule le marché de l’emploi.
Il est incontestable que la quatrième révolution
industrielle exige le développement de nouvelles compétences et que ces dernières
soient très vite acquises tant par les entreprises que par leurs employés pour
tirer profit de la numérisation. L’heure est donc à l’innovation dans des
domaines tels que l’intelligence artificielle, l’impression en 3D, la
robotique, ect
Actuellement, selon le Voka, la Belgique occupe la huitième
place dans le classement des états de l’Union les plus aptes à s’adapter aux
nouvelles technologies.
A ce sujet, je souhaite faire le point avec vous.
Monsieur le Ministre,
-
Comment la robotique s’est-elle implémentée dans
les entreprises belges et à quel rythme ?
-
Combien recense-t-on, sur le territoire belge,
d’entreprises susceptibles de développer la robotique ?
-
Peut-on déjà entrevoir les nouveaux emplois
créés avec l’avènement de ces nouvelles technologies ? Dans l’affirmative,
quels seront les emplois de demain ?
Réponse
1.
Comme dans les autres pays à économie avancée, la robotique s’est
progressivement développée dans l’économie belge, d’abord dans l’industrie
manufacturière avec l’avènement de la robotisation industrielle puis plus
récemment dans certains secteurs des services tels que la logistique et la
finance. Dans l’industrie manufacturière, il s’agit principalement de robots
permettant d’automatiser les processus de production dans les secteurs
intensifs en main d’œuvre. Dans le cadre de la quatrième révolution
industrielle, il s’agit d’une nouvelle génération de robots dotés des capacités
issues de l’intelligence artificielle combinée à l’utilisation des technologies
numériques de pointe comme l’internet des objets, le Big Data, le Cloud
Computing, les nanotechnologies ou encore
l’impression 3D. Pour cette dernière, il s’agit encore d’une tendance émergente
et de ce fait, il n’y a pas assez de recul pour estimer son implémentation au
sein des entreprises belges.
2.
D’après les statistiques disponibles auprès de
l’International Federation of Robotics (IFR), notre pays occupe une position
favorable en matière de pénétration des robots industriels polyvalents au sein
de l’industrie manufacturière. En 2015, il y avait 169 robots industriels pour
10.000 employés dans l’ensemble des branches de l’industrie manufacturière. La
Belgique se classe en quatrième position de l’Union européenne à cet égard.
Elle est devancée par l’Allemagne qui domine la classement européen compte tenu
de sa position de première puissance industrielle de l’UE (avec un ratio de 301
robots ), puis suivent la Suède (212 robots) et le Danemark (188 robots). La
Belgique arrive juste derrière les États-Unis (176 robots) mais se situe
largement au-dessus de la moyenne mondiale qui s’établit à 69 robots
industriels pour 10.000 employés.
Toujours d’après les statistiques de l’IFR, les secteurs qui
concentrent le plus de robots industriels sont, par ordre décroissant,
l’automobile, la fabrication de composants électriques et électroniques, la
métallurgie, l’industrie chimique et l’industrie alimentaire. Ce sont des
secteurs intensifs en main d’œuvre dans lesquels l’automatisation de certaines
tâches permet de réaliser d’importants gains de productivité. En revanche, les
robots de nouvelle génération sont susceptibles d’être implémentés dans d’autres
secteurs et en particulier dans les services. Ces robots intelligents se
développent notamment dans les services financiers, la logistique, les services
de santé, la sécurité, l’inspection et la maintenance, le nettoyage industriel.
C’est un marché émergent qui est en pleine croissance dans le monde, avec une
augmentation de 25% des ventes de robots de services à usage professionnel en
2015 et une valeur cumulée des ventes de
ces robots entre 2016 et 2019 estimée à 23 milliards de dollars.
3.
La révolution numérique permet à la fois de transformer
certains emplois et d’en créer des nouveaux. Dans le secteur des services
financiers par exemple, l’avènement des technologies numériques a entrainé une
mutation profonde de la nature, de la structure et des compétences des emplois.
L’automatisation de la plupart des opérations bancaires simples et le
développement de la banque en ligne s’accompagne d’une diminution progressive
du nombre d’agences bancaires et donc d’une contraction de l’emploi depuis le
début des années 2000. En parallèle, de nouveaux métiers se développent ou se
renforcent au sein des banques notamment dans l’IT, le marketing digital, le
Big Data, les réseaux sociaux et l’expérience utilisateur.
Dans son dernier rapport annuel, le Conseil supérieur de
l’Emploi s’est penché sur la question de l’impact de la numérisation sur
l’emploi et les professions. Il en ressort que les emplois qui ont le plus de
chance de survivre et de se développer à l’ère du numérique sont ceux qui
requièrent des compétences spécifiques difficiles ou coûteuses à convertir en
algorithme. Parmi ceux-ci figurent les emplois nécessitant des capacités
sensorielles et motrices fines, ceux liés à l’éthique, à la moralité et à la
politique à l’interaction sociale et à l’intelligence émotionnelle, à la
créativité, l’inventivité et l’intuition.
Caroline-Cassart.be @ Toute reproduction partielle ou totale est strictement interdite | Propulsé par PSI-WEB