Madame la Secrétaire d'Etat,

Dans votre éditorial du magazine « Science connection » consacré au programme FED-tWIN, vous annoncez que 125 profils de recherche communs seront créés sur une période de 7 ans (2017-2023). En effet, le nouveau programme FED-tWIN sera mis en œuvre en cinq vagues successives et, à chacune de celle-ci, 25 profils de fonction seront créés. Vous indiquez encore que « de nouvelles vagues peuvent être envisagées par le biais d’arrêtés royaux à partir de 2024 ».

Sachant qu’au cours des 5 premières années, le gouvernement fédéral finance le profil à 100 %, que de la sixième à la dixième année incluse, l'autorité fédérale financera le profil à concurrence de 50 % du coût annuel tandis que l'ESF et l'université verseront 25 % du coût chacun de leur côté et qu’à partir de la onzième année, le coût du profil sera entièrement supporté par l'ESF et l'université, je m’interroge sur la durabilité de ces 125 engagements.

De plus, vous indiquez que « le programme FED-tWIN offrira à de jeunes talents de décrocher plus rapidement un poste de travail dans un des ESF ». En effet, seuls 23 % des chercheurs travaillant dans les ESF ont moins de 35 ans.

Madame la Secrétaire d’Etat,

§  Comment pouvez-vous assurer le financement de ces 125 profils de recherche sachant que les règles vont changer en cours de route?

 

§  Comment assurer la pérennité de la recherche si le chercheur n’a pas le financement pour accomplir sa mission jusqu’au bout?

 

§  Favoriser l’emploi des jeunes au sein des ESF, c’est une bonne initiative mais, concrètement, comment allez-vous faire? Quelles solutions seront mises en place pour y parvenir?

 

 

Réponse de Zuhal Demir à la question n° 18633 de Caroline Cassart-Mailleux:

Le programme FED-tWIN créera au total 125 nouvelles fonctions pour les chercheurs à un niveau postdoctoral. L'innovation majeure est qu’il s’agit ici de fonctions partagées entre un ESF et une université. Cela ouvrira également de nouveaux domaines de recherche.

Le gouvernement fédéral interviendra durant 10 ans en ce qui concerne les salaires et coûts de fonctionnement des chercheurs en question, les 5 premières années pour un montant de 125.000 € par chercheur et par an; les 5 années suivantes pour un montant de 62.500 € par chercheur et par an. Ensuite les ESF et les universités devront pleinement assumer le financement des chercheurs. Cet accord est clair et connu par toutes les institutions impliquées. Il n’est donc pas question de changer les règles en cours de route.

Pour info: les 125 fonctions qui sont actuellement prévues signifient pour le pouvoir fédéral un engagement financier de plus de 117 millions!

Un tel modèle de financement n’est pas nouveau non plus:

-          En Flandre on connaît un système analogue par le biais dudit financement BOF/ZAP. Ici les chercheurs perçoivent tout d’abord un financement de 5 à 10 ans imputé sur le BOF (= Fonds spécial de recherche) et sont ensuite pris en charge par les universités dans le cadre de leur financement structurel, comme ZAP (= personnel académique indépendant)

 

-          Au niveau européen, le Conseil européen de la recherche (ERC) délivre deux bourses: les Starting Grants et les Consolidator Grants. Celles-ci servent à financer des chercheurs durant 5 ans. Ensuite il est supposé (mais ce n’est pas obligatoire!) que le financement de ces chercheurs soit repris par les universités.

Dans FED-tWIN, une réduction progressive est prévue. Je voudrais également souligner ici qu’il est possible de transférer les crédits de fonctionnement non utilisés à l’année suivante de sorte à pouvoir couvrir les coûts salariaux.

Par après cependant, les ESF et les universités devront eux-mêmes supporter les coûts salariaux, selon les deux possibilités que voici:

-          L’ESF et l’université prévoient le financement des chercheurs dans leur plan stratégique de personnel. Ce sera souvent le cas lorsque le sujet du chercheur FED-tWIN relèvera de la recherche fondamentale des institutions concernées.

 

-          L’ESF et l’université cherchent des moyens supplémentaires pour garantir à long terme le financement du chercheur FED-tWIN. Ces moyens supplémentaires peuvent être par exemple un financement externe. Ce sera le cas lorsque le chercheur FED-tWIN lancera une nouvelle ligne de recherche.

Une perspective de 10 ans offre suffisamment du temps aux ESF et aux universités de libérer les ressources nécessaires dans leurs budgets existants, via par exemple les départs à la retraite.

Le programme FED-tWIN s’applique aux chercheurs postdoctoraux ayant obtenu leur doctorat depuis moins de 12 ans à compter à partir du moment du dépôt de leur candidature. Cette période correspond par exemple aux Consolidator Grants de l’ECR. La correction que j’ai fait apporter prévoit une indemnisation pour les périodes de grossesse, de congé parental ou de maladie de longue durée.

Avec ceci nous répondons également au problème des jeunes chercheurs, en particulier dans le domaine des sciences humaines et culturelles, qui, après l’obtention de leur doctorat, ont peu ou pas de possibilités de carrière.

Je suis également convaincue que le nouveau programme FED-tWin créera une situation de gagnant-gagnant tant pour les établissements scientifiques fédéraux et les universités que pour les jeunes chercheurs.