Monsieur le Ministre,

Nous vivons une ère où Internet est présent dans la plupart de nos foyers et bouscule le marché de l’emploi.

Il est incontestable que la quatrième révolution industrielle exige le développement de nouvelles compétences et que ces dernières soient très vite acquises tant par les entreprises que par leurs employés pour tirer profit de la numérisation. L’heure est donc à l’innovation dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, l’impression en 3D, la robotique, ect

Actuellement, selon le Voka, la Belgique occupe la huitième place dans le classement des états de l’Union les plus aptes à s’adapter aux nouvelles technologies.

A ce sujet, je souhaite faire le point avec vous.

Monsieur le Ministre,

-      Comment la robotique s’est-elle implémentée dans les entreprises belges et à quel rythme ?

-      Combien recense-t-on, sur le territoire belge, d’entreprises susceptibles de développer la robotique ?

-      Peut-on déjà entrevoir les nouveaux emplois créés avec l’avènement de ces nouvelles technologies ? Dans l’affirmative, quels seront les emplois de demain ?

 

 

Réponse de Alexander De Croo à la question n° 907 de Caroline Cassart-Mailleux:

1.      Comme dans les autres pays à économie avancée, la robotique s'est progressivement développée dans l'économie belge, d'abord dans l'industrie manufacturière avec l'avènement de la robotisation industrielle puis plus récemment dans certains secteurs des services tels que la logistique et la finance. Dans l'industrie manufacturière, il s'agit principalement de robots permettant d'automatiser les processus de production dans les secteurs intensifs en main d'oeuvre. Dans le cadre de la quatrième révolution industrielle, il s'agit d'une nouvelle génération de robots dotés des capacités issues de l'intelligence artificielle combinée à l'utilisation des technologies numériques de pointe comme l'internet des objets, le Big Data, le Cloud Computing, les nanotechnologies ou encore l'impression 3D. Pour cette dernière, il s'agit encore d'une tendance émergente et de ce fait, il n'y a pas assez de recul pour estimer son implémentation au sein des entreprises belges.

 

2.      D'après les statistiques disponibles auprès de l'International Federation of Robotics (IFR), notre pays occupe une position favorable en matière de pénétration des robots industriels polyvalents au sein de l'industrie manufacturière. En 2015, il y avait 169 robots industriels pour 10.000 employés dans l'ensemble des branches de l'industrie manufacturière. La Belgique se classe en quatrième position de l'Union européenne à cet égard. Elle est devancée par l'Allemagne qui domine le classement européen compte tenu de sa position de première puissance industrielle de l'UE (avec un ratio de 301 robots), puis suivent la Suède (212 robots) et le Danemark (188 robots). La Belgique arrive juste derrière les États-Unis (176 robots) mais se situe largement au-dessus de la moyenne mondiale qui s'établit à 69 robots industriels pour 10.000 employés. Toujours d'après les statistiques de l'IFR, les secteurs qui concentrent le plus de robots industriels sont, par ordre décroissant, l'automobile, la fabrication de composants électriques et électroniques, la métallurgie, l'industrie chimique et l'industrie alimentaire. Ce sont des secteurs intensifs en main d'œuvre dans lesquels l'automatisation de certaines tâches permet de réaliser d'importants gains de productivité. En revanche, les robots de nouvelle génération sont susceptibles d'être implémentés dans d'autres secteurs et en particulier dans les services. Ces robots intelligents se développent notamment dans les services financiers, la logistique, les services de santé, la sécurité, l'inspection et la maintenance, le nettoyage industriel. C'est un marché émergent qui est en pleine croissance dans le monde, avec une augmentation de 25 % des ventes de robots de services à usage professionnel en 2015 et une valeur cumulée des ventes de ces robots entre 2016 et 2019 estimée à 23 milliards de dollars.

 

3.      La révolution numérique permet à la fois de transformer certains emplois et d'en créer des nouveaux. Dans le secteur des services financiers par exemple, l'avènement des technologies numériques a entraîné une mutation profonde de la nature, de la structure et des compétences des emplois. L'automatisation de la plupart des opérations bancaires simples et le développement de la banque en ligne s'accompagne d'une diminution progressive du nombre d'agences bancaires et donc d'une contraction de l'emploi depuis le début des années 2000.

 

En parallèle, de nouveaux métiers se développent ou se renforcent au sein des banques notamment dans l'IT, le marketing digital, le Big Data, les réseaux sociaux et l'expérience utilisateur. Dans son dernier rapport annuel, le Conseil supérieur de l'Emploi s'est penché sur la question de l'impact de la numérisation sur l'emploi et les professions. Il en ressort que les emplois qui ont le plus de chance de survivre et de se développer à l'ère du numérique sont ceux qui requièrent des compétences spécifiques difficiles ou coûteuses à convertir en algorithme. Parmi ceux-ci figurent les emplois nécessitant des capacités sensorielles et motrices fines, ceux liés à l'éthique, à la moralité et à la politique à l'interaction sociale et à l'intelligence émotionnelle, à