Madame la Ministre,

Le samedi 18 mars prochain, c’est la journée mondiale du sommeil. Les troubles du sommeil touchent un grand nombre de personnes et engendrent des conséquences négatives les empêchant de fonctionner correctement et entravant leur qualité de vie.

Lors d’une précédente question, vous m’avez affirmé ne pas pouvoir déterminer, au vu des données en votre possession, la part des personnes souffrant de troubles du sommeil. Je souhaite savoir s’il y a une évolution à ce niveau-là.

Enfin, en Wallonie, une start-up a développé un implant qui permettrait de soigner l’apnée du sommeil, une maladie grave qui crée de l’hypertension et entraine des maladies cardiovasculaires pouvant mener à la mort. Une technologie qui renverrait au placard les dispositifs à fils très invasifs ou encore les masques de respiration, que les patients ne supportent généralement pas longtemps.  

Madame la Ministre,

§  Disposez-vous d’une enquête plus récente à propos des troubles du sommeil que celle datant de 2013? A défaut, ne serait-il pas intéressant que l’Institut scientifique de la Santé publique en réalise une plus récente?

 

§  Pouvez-vous désormais me dire combien de Belges souffrent de troubles du sommeil? A défaut, étant une maladie grave, ne serait-il pas intéressant de pouvoir disposer de chiffres en la matière?

 

§  Avez-vous pris connaissance de la technologie développée par cette start-up wallonne pour soigner l’apnée du sommeil?

 

§  Avez-vous connaissance d’autres initiatives qui pourraient être pertinentes et intéressantes en la matière? Si oui, lesquelles?

 

 

 

 

 

 

Réponse de Maggie De Block à la question n° 1431 de Caroline Cassart-Mailleux:

1. Les enquêtes nationales de santé sont organisées tous les 5 ans en Belgique, comme dans la plupart des pays européens. La dernière enquête menée par l’Institut scientifique de Santé publique date en effet de 2013 et la prochaine enquête, qui aura lieu en 2018, est actuellement en cours de préparation. Il n’est pas nécessaire de disposer de données plus rapprochées dans le temps: ainsi, les fluctuations annuelles sont gommées au profit de tendances claires qui se dessinent à plus longue échéance (5 ans).

 

2. Selon les résultats de l’enquête de santé de 2013, 30 % de la population âgée de 15 ans et plus (soit 33 % des femmes et 26 % des hommes) déplorent souffrir de troubles du sommeil. Il ne s’agit pas ici des cas particuliers de l’apnée du sommeil, mais de personnes qui rapportent à la fois des problèmes d’endormissement, de réveil prématuré et de qualité du sommeil. Les motifs sous-jacents à ces troubles ne sont pas connus.

 

On voit que les troubles du sommeil sont plus courants parmi les femmes (33 %) que parmi les hommes (26 %) ainsi que chez les personnes de plus de 45 ans, comme le montre la figure ci-dessous:

 

Figure 1: Prévalence des troubles du sommeil par âge et par sexe, Belgique 2013

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  

 

 

La prévalence des troubles du sommeil a augmenté en 2013 au niveau national et dans chacune des trois régions du pays, comme illustré ci-dessous. Cette augmentation est toutefois à mettre en parallèle avec une progression récente (2013 par rapport aux enquêtes précédentes) des troubles anxieux et dépressifs et d’un certain mal-être psychologique global.

 

 

 

Figure 2 : Prévalence des troubles du sommeil par année et par région, Belgique 2001-2013

                                                                                                                                                                                                                    

D’autres données issues de l’enquête de santé 2013 peuvent s’avérer intéressantes pour la question qui nous préoccupe.

·         Tout d’abord, l’utilisation de sédatifs (somnifères ou tranquillisants sous prescription) au cours des 2 semaines précédant l’enquête, qui concerne 13 % de la population âgée de 15 ans et plus (20 % des femmes et 12 % des hommes) et augmente de façon linéaire avec l’âge, partant de 3 % des jeunes de 15-24 ans jusqu’à 38 % des personnes âgées de 75 ans et plus (44 % des femmes et 30 % des hommes de cet âge). La proportion d’utilisateurs de sédatifs n’a pas augmenté quant à elle depuis l’enquête de 2004 (15-16 % en 2004-2008).

 

·         Ensuite, la prévalence de la fatigue chronique, qui tourne autour de 4 à 5 % de la population (de 15 ans et plus) entre 2001 et 2013, et qui concerne cette dernière année 6 % des femmes et 4 % des hommes. Cette affection encore peu commune chez les jeunes de 15-24 ans (1,6 %) augmente à partir de 25-34 ans (4 %) et au-delà (6 %).

 

3. et 4. A notre connaissance, le seul produit développé par une entreprise belge active dans ce domaine n’en est qu’au début de son développement clinique, il est donc trop tôt pour pouvoir évaluer son apport dans la pratique clinique. Par ailleurs, plusieurs dispositifs implantables partageant la même approche, à savoir l’électrostimulation du nerf hypoglosse sont déjà disponibles sur le marché belge.

 

Ils sont positionnés en cas de difficultés d’emploi ou d’échec avec les masques à pression positive continue qui demeurent le traitement de référence.