QE - K. Peeters - Le commerce belge
Publié le 01/01/1970 à 01:00
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Monsieur le Ministre,
La fédération du commerce et des services en Belgique
(Coméos), constate que, depuis 2014, les commerçants de Belgique enregistrent
une baisse de leur chiffre d’affaires.
Selon Coméos, en 2016, le chiffre d’affaires dans le domaine
alimentaire était en baisse alors que dans les pays voisins, il était en
hausse. Même constat dans le domaine de la mode qui enregistre une baisse du
chiffre d’affaires de 4,4%.
La fédération pointe les achats transfrontaliers qui
connaissent une croissance annuelle en hausse, depuis 2009, de 3,2% alors que
pour la même période, en Belgique, le secteur enregistre une croissance
annuelle de 0,1%.
Rien que pour l’année 2017, Coméos indique que 2,7 milliards
d’euros ont passé la frontière belge, ce qui représente une perte de 16.000
emplois. Pour ce qui touche à l’e-commerce, c’est 2,5 milliards d’euros qui
partent à l’étranger.
Monsieur le Ministre,
- Quelles sont vos
observations à ce sujet ? Quelles sont les secteurs les plus concernés ?
- Où nous
situons-nous par rapport aux pays frontaliers ?
- Quelles sont les faiblesses sur lesquelles nous devons
travailler ? Quels sont les projets en cours à ce sujet ?
Réponse
de Kris Peeters à la question n° 1978 de Caroline Cassart-Mailleux:
1. Selon les statistiques du chiffre d’affaires établies
par l'office belge de statistique (Statbel),
le commerce de détail pris dans son ensemble a enregistré une hausse des ventes
en 2016. Toutefois, certains types de commerce tels que le commerce de détail
de boissons en magasins spécialisés et le commerce de détail de l’habillement
et des chaussures ont vu leur chiffre d’affaires se réduire.
En 2017, le commerce de détail a
enregistré dans son ensemble une hausse des ventes sur les neufs premiers mois
de l’année par rapport à la période correspondante de l’année précédente. C’est
toutefois la grande distribution qui tire le secteur vers le haut.
Les commerces spécialisés en
alimentation ont toutefois vu leurs ventes reculer sur la même période de
référence. La baisse la plus prononcée concerne le commerce de détail de
boissons en magasins spécialisés où les ventes ont reculé de près de 20 %.
Les
ventes dans le commerce de détail de l’habillement et des chaussures se sont
cependant accrues sur les neufs premiers mois de l’année 2017 par rapport à la
période similaire de 2016.
Selon la comptabilité
nationale, le volume d’emploi (en milliers de personnes, indépendants compris)
dans le commerce de détail reste stable sur les 5 dernières années autour de
310.000 personnes. Bien que les chiffres de l’année 2017 ne soient pas encore
disponibles, il ne devrait pas y avoir de changements fondamentaux. Toutefois,
l’emploi réagit avec un certain retard aux évolutions conjoncturelles.
Selon les derniers chiffres établis
par Statbel, il y a eu une hausse du nombre de faillites des magasins
généralistes à prédominance alimentaire ainsi que des magasins d’habillement
sur les neufs premiers mois de l’année 2017 en comparaison avec la période
similaire de l’année précédente. Cela concerne quelques dizaines d’entreprises
supplémentaires (passant de 385 à 449 sur le même horizon).
2.
Sur la base des données de la
Commission européenne, nous constatons que parmi la population belge,
37,4 % des résidents ont réalisé des achats en ligne dans d’autres pays de
l’UE en 2017. Les acheteurs en ligne des pays voisins consomment en revanche
beaucoup moins dans les autres pays de l’UE : 27,2 % au Pays-Bas,
22,4 % en France, et 17,9 % en Allemagne. La moyenne dans l’Union
européenne se situe à 19 %. La Belgique dépasse donc largement la moyenne
européenne. Ce phénomène fait perdre du chiffre d’affaires aux entreprises
belges et implique probablement un impact néfaste sur l’emploi ainsi que sur
les recettes fiscales.
Par ailleurs, nous constatons qu’un
distributeur important souhaite investir 2,8 milliards d’euros dans des
activités digitales en France au cours des 5 prochaines années. L’objectif du
groupe est de pouvoir réaliser un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros
dans le e-commerce de denrées alimentaires d’ici 2022[1].
3. Si
l’e-commerce est en pleine expansion, notons que les contraintes réglementaires
relatives au travail de nuit et du dimanche constituaient un handicap pour la
Belgique et le développement de ce dernier. C’est pourquoi je me suis attelé à
assouplir cette législation. Cela permettra ainsi aux entreprises présentes sur
le territoire d’être compétitives en termes de réaction à la commande et de
délai de livraison. Il s’agit de l’exécution de tous les services de logistique
et de soutien associés au commerce électronique de marchandises comme, par exemple,
le traitement des commandes, l’emballage et l’expédition des colis, voire le
service après-vente téléphonique.
Dans un cadre plus vaste, la réforme
fiscale en cours vise l’abaissement du taux de l’impôt des sociétés. Ce taux
sera progressivement diminué en deux phases entre 2018 et 2020, tout en
simplifiant le système. Par ailleurs, cette réforme s’attaquera également à la
concurrence fiscale entre la Belgique et les pays voisins, ce qui devrait
rendre notre pays plus attractif et ouvrir les portes à davantage de
multinationales, souvent source d’innovation.
[1] Carrefour supprime
2400 emplois en France. Pour la Belgique, des clarifications arriveront
jeudi. VRT.be, 23 janvier
2018
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