QE - Z. Demir - La deuxième évaluation de la loi relative aux sanctions administratives communales
Publié le 01/01/1970 à 01:00
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- La deuxième évaluation de la loi relative aux sanctions administratives communales
Madame la Secrétaire d’Etat,
Je vous ai interrogé précédemment au sujet de la deuxième
évaluation de la loi du 24 juin 2013 relative aux sanctions administratives
communales (SAC).
Dans votre réponse, vous m’aviez indiqué que les données de
la deuxième évaluation SAC qui porte sur la période 2016-2017 n’étaient pas
encore analysées.
A ce sujet, je reviens vers vous.
Madame la Secrétaire d’Etat,
-
Que ressort-il de l’analyse des données de la
deuxième évaluation SAC qui porte sur la période 2016-2017?
-
Toutes les communes ont-elles répondu au
questionnaire qui leur a été envoyé ?
- Les résultats de cette deuxième évaluation révèlent-ils une grande disparité entre les zones urbaines et les zones rurales en ce qui concerne la problématique des nuisances ?
Il ressort des données que possède mon
administration sur l’application de la médiation SAC, pour la période 2016 –
2017 que :
·
La majorité des communes
belges prévoit la procédure de médiation SAC dans leur règlement communal de
police et prévoit la possibilité de recourir aux services des médiateurs SAC
subventionnés par mon administration. Sur les 124 communes répondantes au questionnaire,
114 prévoient la procédure de médiation SAC dans leur règlement communal de
police.
Les rapports d’activités des villes subventionnées par mon
administration permettent de compléter cette constatation et il en ressort in
fine que plus de 380 communes prévoient en effet dans leur règlement la
procédure de médiation SAC ce qui montre que l’intérêt pour cette mesure
alternative continue de grandir et souligne sa plus-value. Nous avons pu
constater, en nous basant sur les chiffres de la période 2016-2017 et sur les
rapports d’activités envoyés par les villes subventionnées par le SPP IS, que de
plus en plus d’administrations communales manifestent un intérêt pour la
procédure de la médiation SAC. « La volonté de combattre les incivilités par le
dialogue plutôt que par la répression est donc de plus en plus ancrée dans les
esprits ».
• 92 des 114 communes
répondantes qui prévoient une procédure de médiation dans leur règlement
communal de police proposent en pratique cette alternative au contrevenant.
• Certaines communes
proposent des médiations pour 100% des dossiers d’autres pour 3%. Les résultats
sont très variés et montrent encore les disparités dans l’application de la
procédure de médiation SAC en fonction des communes. Cette disparité est due au
fait que l’application de la médiation SAC dépend de manière générale des
politiques locales. L’analyse qualitative des rapports d’activités envoyés par
les villes subventionnées par le SPP IS a permis de mettre en avant un frein
important à l’application de la médiation SAC. Nous pouvons lire dans les Actes
du colloque sur les 10 ans de médiation dans le cadre des SAC qu’une médiatrice
précise que « chaque service est différent. Et cela pour trois raisons : il
dépend de la zone, de la politique locale et des relations avec le
fonctionnaire sanctionnateur ». Etant
donné qu’il revient au fonctionnaire sanctionnateur de décider si un dossier
peut faire l’objet d’une médiation, l’attitude de ce dernier peut parfois
constituer un frein à la bonne application de la médiation SAC dans certaines
communes. Il arrive que le fonctionnaire sanctionnateur ait le désir de juger
seul de la situation et n’ait pas encore toute à fait confiance en la
médiation. Certains fonctionnaires sanctionnateurs refusent de mettre en place
une stratégie de collaboration avec les médiateurs. Dans d’autres cas, même si
une stratégie est mise en place sur papier, les dossiers envoyés en médiation
sont rares voir nuls.
• Dans 89.5% des cas où la médiation est effectivement proposée, un accord est conclu, cet accord est exécuté jusqu’à la fin dans plus de 90% des cas. Les raisons qui bloquent la conclusion d’un accord sont pour la plupart des raisons d’ordre pratique.
Réponse à la question
2 : Nombre de communes ayant répondu au questionnaire :
Mon administration était chargée pour l’évaluation 2016-2017 d’envoyer un questionnaire relatif à l’application de la médiation SAC aux 589 communes belges. 124 communes ont répondu au questionnaire. L’évaluation a également été rédigée , dans une moindre mesure, sur base de l’analyse qualitative des données issues des 14 rapports d’activités 2016-2017 envoyés par les villes subventionnées par mon administration. Le taux de réponse au questionnaire relatif à l’application de la médiation SAC envoyé par mon administration est donc de 21,05%.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi ce taux est plus faible que la
précédente évaluation pour laquelle 336 communes avaient répondu au questionnaire
envoyé auparavant par le ministre de l’Intérieur.
- Il semblerait que le
questionnaire n’aie pas toujours été transféré par les bourgmestres aux
services compétents.
- Compte tenu du timing «
serré », certaines communes n’ont pas eu le temps de récolter les données dans
les temps impartis.
- Si une grande partie des
communes prévoit des SAC dans leur règlement communal de police, toutes ne
prévoient pas la possibilité de recourir à une procédure de médiation. Cela
peut avoir suscité un désintérêt de la part de certaines communes qui, ne
sentant pas concernées, n’ont en conséquence pas renvoyé le questionnaire.
Réponse à la question
3 :
La réponse à cette question est rédigée avec les données que détient mon
administration c’est-à-dire les données fournies par les 124 communes
répondantes et les rapports d’activités.
Il existe certaines disparités entres les zones urbaines et rurales.
• En ce qui concerne les
problématiques rencontrées dans les zones rurales et urbaines
Les zones urbaines et rurales ne sont pas toujours confrontées aux même
type de problématiques. L’analyse des données permet de constater que des zones
plus rurales sont confrontées à des problématiques telles que la divagation
d’animaux qui est une problématique que l’on retrouve moins dans des zones
urbaines. En revanche, des problématiques comme les nuisances sonores, la
consommation d’alcool sur la voie publique, les mictions sauvages, sont surtout des problématiques que nous
retrouvons dans des zones plus urbanisées. Les campagnes de prévention des
nuisances dans les zones rurales sont très souvent axées sur les infractions
liées aux déchets et à l’environnement alors que les campagnes dans les zones
urbaines concernent un plus large panel d’infractions et sont orientées suivant
la politique locale. Enfin, certaines
nuisances comme de dégradations ou les infractions liées aux déchets touchent
les zones urbaines comme les zones rurales.
• Les zones rurales semblent moins recourir au système SAC et partant, à la médiation SAC. Au-delà de l’argument purement mathématique, s’ajoute une autre explication à cette constatation (dressée par la médiatrice SAC de la ville de Tournai) : certaines communes plutôt rurales n’appliquent que très peu le régime des SAC bien que certains règlements communaux les prévoient. Le rapport de proximité avec et entre les citoyens dans ces communes permet de régler certaines problématiques à l’amiable par l’intervention d’un agent de quartier. La médiatrice n’a pas de contact avec les communes n’ayant pas signé de convention de collaboration. » . L’utilité d’appliquer la procédure SAC et partant la médiation est donc moindre dans ces zones. Ce n’est pas une explication qui vaut pour toutes les communes rurales.
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