QE - De Block - Le moustique tigre
Publié le 01/01/1970 à 01:00
- Articles
- Questions parlementaires
- Le moustique tigre
Madame la Ministre,
Les autorités sanitaires françaises ont appelé à la
vigilance envers le moustique tigre vecteur potentiel de plusieurs maladies
graves comme la dengue, le chikungunya et la fièvre jaune.
Le moustique tigre reconnaissable aux rayures noires et
blanches qu’il présente sur ses pattes et sur son corps, serait, d’après
Direction générale de la santé, présent en France dans 42 départements.
Madame la Ministre,
La présence de moustiques tigres a-t-elle été détectée en
Belgique ?
La piqûre d’un moustique tigre est-elle différente de celle
d’un moustique ordinaire ? Par quoi les distingue-t-on ?
Que faut-il faire en cas de piqûre par un moustique
tigre ?
Quels sont les traitements en cas de piqûre ?
Que faut-il mettre en place pour se prémunir de ces
piqûres ?
Réponse de Maggie De Block à la question n° 2404
de Caroline Cassart-Mailleux:
1. À ce jour, les moustiques tigres (Aedes albopictus) ne sont pas installés
en Belgique, mais des petits foyers sont sporadiquement retrouvés de manière
circonscrite en Belgique. En effet, le
moustique a notamment été capturé en 2013 dans un conteneur avec des plantes
Lucky-bambou dans le port d'Anvers et chez un commerçant de pneus en Flandre
orientale.
En 2014, des larves du moustique
ont été détectées dans une cargaison de plantes Lucky-bambou à Anvers, et à la
même période, des œufs de moustiques ont été retrouvés chez un commerçant de ces
plantes en Flandre orientale. En 2015, autour d’une entreprise d’importation de
lucky bambou en Flandre orientale et en 2016, dans deux entreprises de pneus
usagés (une dans la province du Hainaut et l’autre en Flandre orientale), ainsi
que dans la même entreprise
d’importation de lucky bambou.
Dans tous ces cas, des mesures de
contrôle (mécaniques et chimiques) ont été mises en place avec succès et par
conséquence, les foyers de moustiques éliminés.
En 2017 et jusqu’en en avril
2018, aucun foyer de moustique tigre (Aedes albopictus) n’a été détecté en
Belgique.
Actuellement, il existe en
Belgique, un projet de trois ans financé par les autorités fédérales et
régionales pour la surveillance des moustiques exotiques, dont les moustiques
tigres, sur des sites à risque d'importation en Belgique. Ce projet a démarré
en 2017 sur tout le territoire et a pour objectif de surveiller activement les
moustiques exotiques afin de détecter l'introduction éventuelle de ces
moustiques et mettre en place rapidement des mesures de contrôle pour
l’élimination des foyers. Ce projet est mené par l'Institut de Médecine Tropicale
(IMT) en collaboration avec l'Institut royal des Sciences naturelles de
Belgique et le BopCo (Barcoding of Organisms and Tissues of Policy Concern), et
s’inscrit dans le cadre de l'accord de coopération national portant sur les
domaines de la politique de l'environnement et de la santé (NEHAP).
2. Il n’y a pas de différence entre la piqûre
d’un moustique tigre et celle d’une autre espèce de moustique. La piqûre d’un moustique tigre est en général
totalement inoffensive. Elle peut être
ressentie lorsqu’il pique et démange comme celle de tout moustique. Une piqure
de moustique peut cependant provoquer, chez certaines personnes, des réactions
inflammatoires ou allergiques (parfois plusieurs centimètres de diamètre avec
éventuellement un œdème chaud et douloureux ou fortes démangeaisons).
3. La piqûre du moustique tigre est semblable à
celle d’un autre moustique mais celle-ci ont lieu généralement pendant la
journée et de préférence à l'extérieur. Actuellement, dans les pays Européen où
les moustiques tigres sont installés (en Italie, le sud de la France et en
Espagne), Aedes albopictus est
considéré comme une nuisance grave pour les humains car il réduit
considérablement la qualité de vie dans les zones infestées.
4. Aucune mesure particulière n’est à prendre
après la piqure d’un moustique excepté l’application de topiques
antiprurigineux ou de froid (ex. : poche froide, glaçons) sur la zone de
la piqûre pour soulager les démangeaisons.
Les moustiques tigres sont des
vecteurs de maladies comme le chikungunya, la dengue ou le Zika. Des foyers de
ces maladies ont déjà été décrits dans les pays où le moustique est installé.
Il faut pour ce faire que le moustique ait préalablement été en contact avec
une personne malade. Après piqures de moustiques tigres lors d’un séjour en
Italie, sur le pourtour méditerranéen de la France ou de l’Espagne,
l’apparition de fièvre doit amener le patient à consulter un médecin. En cas de
suspicion, le médecin vérifie l’existence de foyers dans les zones incriminées
et pourra si nécessaire, demander confirmation du diagnostic auprès du Centre
National de Référence (Institut de médecine tropicale, Anvers
https://nrchm.wiv-isp.be/fr/centres_ref_labo/west_nile_virus_arbovirussen/default.aspx).
La Belgique dispose en effet de
la capacité diagnostique de ces maladies.
A l’heure actuelle, ni le
moustique tigre ni ces maladies ne sont installés en Belgique.
5. Tant pour les piqûres de
moustiques tigre comme pour les piqûres de moustique ordinaire il est possible
d’utiliser les remèdes classiques pour calmer/soulager les démangeaisons. Dans
certains cas (chez des personnes allergiques), les piqûres peuvent nécessiter
un traitement à base de cortisone pour soulager les fortes démangeaisons.
6. A l’heure actuelle, il n’y a pas
de moustique tigre installé en Belgique. Toutefois la progression de
l’installation de cette espèce en Europe, démontrant aussi sa capacité à
survivre sous de conditions climatiques moins favorables, laisse penser que ce
moustique pourrait apprécier nos contrées et y devenir un jour un espèce endémique.
Actuellement, en cas de voyage en
zone infestée, la prévention/réduction des piqûres de moustiques est la même
quel que soit le type de moustique. Pour ce faire, l’application de mesures de
prévention individuelles est indispensable et repose principalement sur:
- le port de
vêtements limitant au maximum l’exposition de surface cutanée comme par
exemple: chemises à manches longues et pantalons;
- porter de
préférence des vêtements blancs, clairs;
-
l’application de répulsifs;
-
l’utilisation d’une moustiquaire (imprégnée) pendant la nuit/pour dormir;
- la
diminution d’activités à l’extérieur entre le coucher du soleil et l'aube,
moment d’activité le plus importante des moustiques en général, mais aussi en
matinée et fin d’après-midi;
Eliminer toute
source d’eau stagnante dans l’entourage.
Références:
- European Center for Disease prevention and
Control (ECDC). Aedes albopictus - Factsheet for experts. Available on line: https://ecdc.europa.eu/en/disease-vectors/facts/mosquito-factsheets/aedes-albopictus
- Paupy C, Delatte H, Bagny L, Corbel V,
Fontenille D. Aedes albopictus, an arbovirus vector: from the darkness to the
light. Microbes Infect. 2009 Dec;11(14-15):1177-85.
- Scholte EJ, Schaffner F. Waiting for the
tiger: establishment and spread of the Aedes albopictus mosquito in Europe. In:
Takken W, Knols BGJ, editors. Emerging pests and vector-borne diseases in
Europe. 1. Wageningen, The Netherlands: Wageningen Academic Publishers, ; 2007.
p. 241-60.
- Benedict MQ, Levine RS, Hawley WA, Lounibos
LP. Spread of the tiger: global risk of invasion by the mosquito Aedes
albopictus. Vector Borne Zoonotic Dis. 2007 Spring;7(1):76-85.
- Curcó N, Giménez N, Serra M, Ripoll A, García
M, Vives P. Asian tiger mosquito bites: perception of the affected population
after Aedes albopictus became established in Spain. Actas Dermosifiliogr. 2008 Nov;99(9):708-13.
Caroline-Cassart.be @ Toute reproduction partielle ou totale est strictement interdite | Propulsé par PSI-WEB