Madame la Ministre,

Je vous ai interrogé précédemment au sujet de la prévention contre les morsures de tiques.

Dans votre réponse, vous m’aviez indiqué que « l’étude consistant en un recueil de tiques en vue d’analyser les souches de maladie présentes en Belgique a été lancée en avril 2017. La collecte des spécimens se poursuit jusqu’à fin octobre. Ensuite, les tiques seront analysées pour en déduire l’espèce et seront préparées pour pouvoir faire l’objet d’une extraction d’ADN. L’examen des souches en lui-même est prévu au printemps 2018 au RIVM. Les résultats de l’étude sont attendus dans le courant de l’année 2018. »

À ce sujet, je souhaite faire le point avec vous.

Madame la Ministre,

Les résultats de l’étude menée par l’ISP sont-ils disponibles ?

Qu’en ressort-il ?

  

Réponse de Maggie De Block à la question n° 2508 de Caroline Cassart-Mailleux:

 

L’institut scientifique de Santé publique, Sciensano, a en effet réalisé une étude de prévalence de pathogènes dans des tiques prélevées sur des personnes au cours de la période avril à octobre 2017. Un total de 1 599 tiques prélevées après une morsure chez un être humain, et pour lesquelles un questionnaire a été rempli, ont pu être utilisées pour la recherche d'agents pathogènes.

 

Les constats clés sont les suivants:

 

-       Les personnes étaient principalement mordues par des tiques de l'espèce Ixodes ricinus (ou tique du mouton) (99% des tiques), mais aussi parfois par des tiques Ixodes hexagonus et Dermacentor reticulatus. La majorité des tiques (76 %) étaient au stade de nymphe.

 

-       Environ 14 % des tiques étaient infectées par Borrelia burgdorferi sensu lato (s.l.), la bactérie pouvant causer la borréliose de Lyme. Des tiques infectées ont été trouvées dans toutes les provinces, ce qui signifie que la borréliose de Lyme peut être contractée partout en Belgique. Les espèces les plus communes étaient B. afzelii (52 %) et B. garinii (21 %). Les tiques adultes (20 %) étaient plus souvent infectées que les nymphes (12 %).

 

-       Les autres pathogènes (Anaplasma phagocytophilum, Babesia spp., Borrelia miyamotoi, Candidatus Neoehrlichia mikurensis, Rickettsia helvetica) transmis par les tiques étudiées ont été trouvés chez 1,5 à 2,8 % des tiques, excepté Rickettsia helvetica (dont le potentiel pathogène n'est pas encore clair), qui a été identifié chez 7 % des tiques. Après une morsure de tique, les médecins doivent donc être attentifs à des symptômes éventuels et agents pathogènes autres que la borréliose de Lyme seulement.

 

Les résultats ont été présentés par voie de presse le 18 avril dernier et l’ensemble des résultats sont publiés dans un rapport disponible sur le site TiquesNet.be: https://tiquesnet.wiv-isp.be/reports/Pathog%C3%A8nes%20chez%20les%20tiques%202017.pdf