Madame la Secrétaire d'Etat,

Via le Centre de recherche nucléaire (CEN) de Mol qui figure au sommet du classement mondial en termes de recherche sur les applications de l'énergie nucléaire, la Belgique est l'un des plus gros producteurs au monde de radio-isotopes indispensables, entre autres, dans le traitement des cancers. Sur le plan de la physique nucléaire et de la recherche sur les matériaux qui y sont liés, la Belgique occupe aussi une place de leader, notamment au niveau de la production des semi-conducteurs nécessaires pour faire tourner les éoliennes notamment. Pour conserver cette place de leader, le CEN développe actuellement un nouveau type de réacteur nucléaire: MYRRHA (Multi-purpose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications).

Ce projet représente un grand potentiel pour la Belgique (potentiel d'ailleurs reconnu par la Commission européenne). Le CEN veut inscrire le développement de ce réacteur dans un accord international. Vous avez indiqué, dans votre note de politique générale, soutenir ce projet et souhaiter attirer d'autres pays à y participer. Pour y parvenir, la Belgique doit montrer un réel engagement. De plus, vous avez annoncé qu'une évaluation était actuellement en cours et que, sur base des résultats, une décision sera prise quant au financement de ce projet.

Enfin, vous avez annoncé que ce projet présente un retour sur investissement indiscutable et qu'il serait primordial d'avoir d'autres partenaires puisque l'autorité fédérale ne pourra pas assumer seule ce projet actuellement estimé à 1,6 milliard d'euros.

Madame la Secrétaire d'Etat,

§  L'évaluation est-elle terminée? Si oui, pouvez-vous nous communiquer les résultats de celle-ci? A défaut, quand seront disponibles les résultats de cette évaluation?

 

§  Quand sera prise la décision du financement de la première phase du projet Myrrha?

 

§  Lorsque vous évoquez l'arrivée d'autres partenaires dans ce projet, pouvez-vous m'indiquer à qui vous faites référence? Les entités fédérées sont-elles conviées à participer? Avez-vous des contacts avec vos homologues à cet égard?

 

 

 

Réponse de Zuhal Demir à la question n° 718 de Caroline Cassart-Mailleux:

 

1. L'évaluation du projet MYRRHA est en cours de finalisation. L'exécution de cette évaluation se fait principalement sur la base des différents rapports établis par le Centre de recherche nucléaire (CEN) à la demande du Conseil des ministres. Les résultats de cette évaluation devraient être disponibles dans les semaines à venir. C'est sur cette base que le gouvernement se prononcera sur la poursuite de son soutien au projet MYRRHA, et aussi, sur le financement de la première phase. Par ailleurs, j'ai également demandé au Conseil fédéral de la Politique scientifique (CFPS) d'actualiser son avis sur MYRRHA, tout en tenant compte des progrès réalisés durant la phase préparatoire du projet.

 

2. De concert avec mes collègues ministres, en charge de l'Énergie et de l'Économie, je m'efforce de présenter ce dossier au Conseil des ministres d'ici la fin mars. Compte tenu de son impact budgétaire, la décision concernant ce dossier tombera très probablement pendant le conclave budgétaire pour l'ajustement du budget 2018.

 

3. Le CEN a, déjà durant la phase préparatoire, établi différents contacts avec des pays partenaires potentiels. Par exemple, la France, la Suède ou le Japon pourraient être éventuellement intéressés par une participation au projet MYRRHA. Il n'y a pas encore cependant à l'heure actuelle d'engagement formel à ce propos. Les entités fédérées pourraient aussi éventuellement se montrer intéressées et se joindre à ce projet. De ce point de vue, mon homologue flamand, le ministre Philippe Muyters, a demandé au Fonds Wetenschappelijk Onderzoek (FWO) de procéder à une évaluation du projet MYRRHA. Sur la base des résultats, la Flandre pourrait peut-être proposer un cofinancement de l'infrastructure de recherche.