Publié le 13/03/2023 à 13:45

994 des 5.851 ponts et murs de soutènement seraient concernés. Dont 41 qui présenteraient des défauts importants.

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Il y a bientôt cinq ans, un terrible drame avait touché la région de Ligurie, en Italie. Le pont Morandi, enjambant le Val Polcevera, s’effondrait brutalement, emportant la vie de 43 automobilistes circulant sur l’ouvrage. Ce dramatique accident avait rappelé l’importance d’une inspection des ponts également en Belgique. À l’époque, la Région wallonne communiquait que 40 ponts étaient considérés comme “dangereux, à réparer immédiatement” et 150 autres souffraient de dommages importants et évolutifs.

Cinq ans après l’effondrement du pont Morandi, la députée wallonne Caroline Cassart a interpellé le ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry. Avec une réponse qui n’a rien de rassurante : 41 ouvrages classés A souffriraient de défauts très importants et 188 (B) de défauts importants et évolutifs. Soit davantage qu’il y a cinq ans, selon les chiffres communiqués par le ministre.

Par ailleurs, 765 ponts (C) présenteraient des défauts mineurs. Au total, un peu plus de 17 % des 5.851 ponts et murs de soutènement gérés par la Région wallonne seraient donc problématiques. Soit près d’un sur cinq !

Les autres sont ventilés de cette manière : 126 ouvrages (D) nécessitent une surveillance rapprochée, 4.110 (E) sont dans un état de service “satisfaisant” nécessitant toutefois quelques travaux d’entretien, et 332 (F) seulement ne nécessitent aucuns travaux.

Selon le ministre Henry, le suivi accordé aux ouvrages classés en A ou en B diffère en fonction de la raison qui a conduit en ce classement et de l’importance de l’ouvrage vis-à-vis du trafic. “Certains nécessitent d’être remplacés et dans l’attente du nouvel ouvrage, la circulation est réduite ou interdite (exemple : pont de Prayon sur la Vesdre, pont Capitte à la Louvière). D’autres nécessitent des réparations importantes, mais leur état ne nécessite pas de mettre en place une circulation limitée.”

Cependant, indique le ministre Henry, ces ouvrages font l’objet d’inspection annuelle de l’évolution des défauts et d’une réévaluation éventuelle des actions à prendre. “Avec une programmation budgétaire qui détermine les ouvrages prioritaires à traiter. Plusieurs éléments interviennent dans ce choix : l’intérêt de l’ouvrage vis-à-vis de la quantité de véhicules qui l’empruntent ; l’analyse de l’intérêt des réparations par rapport au remplacement de l’ouvrage ; le coût des travaux ; le temps d’études des diverses solutions ; le traitement du dossier d’études en interne ou en externe ; l’analyse de l’impact des travaux sur le trafic et sur les autres chantiers proches ; et l’intérêt du regroupement de travaux pour plusieurs ponts.”