En 3 ans, les titres-services périmés ont coûté à leurs utilisateurs distraits près de 7 millions d’€. Cette somme est partie dans les caisses de la Région. 

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Le 1 er janvier 2024, le prix des titres-services en Wallonie est passé de 9 à 10 euros. Mais que sont devenus les milliers de titres-services achetés en 2023. Eh bien, les acheteurs de ces titres-services pouvaient encore les utiliser jusqu’en août 2024. C’est-à-dire jusqu’à la date de péremption de ces titres, qui est de 8 mois, à partir de la date d’émission.

Validité limitée

Mais ensuite, que deviennent les titres-services périmés et, surtout, l’argent que les utilisateurs ont dépensé pour les acquérir ?

En tout cas, pour les acheteurs, ils sont perdus. En fait, pendant la durée de validité du titre-service (huit mois après le mois de son émission), l’utilisateur peut bien entendu l’utiliser pour payer une prestation à une entreprise agréée. Ou il peut l’échanger contre de nouveaux titres-services, avec une nouvelle date de validité. Mais il ne peut pas échanger des titres périmés. Pas question donc de demander un remboursement ou un échange de titres périmés. Pour l’utilisateur, cet argent est perdu.

Mais où va-t-il ? Dans un premier temps, l’argent a été versé à Pluxee (anciennement Sodexo), la société émettrice des titres-services. Mais le bénéficiaire final est la Région wallonne, comme l’a expliqué au parlement wallon le ministre de l’Emploi, le MR Pierre-Yves Jeholet, à une question de la députée MR Caroline Cassart. « Les montants restés sur les comptes de la société émettrice sont déduits des sommes versées par le Forem à la société émettrice en guise d’intervention régionale dans la valeur des titres-services », répond le ministre.

750.000 chèques périmés en trois ans

Et la valeur des titres-services n’est pas négligeable. En 2021, précise le ministre, on avait dénombré 188.901 titres-services périmés. Un chiffre qui redescendait à 171.989 en 2022 pour regrimper à 397.151 en 2023. Le chiffre important de 2023 s’explique principalement « par l’effet des mesures Covid de 2021 et 2022 », précise le ministre. « En effet, l’année 2023 équivaut à 18 mois de notes de crédit pour les titres-services périmés au lieu de 12, couvrant les titres-services émis entre mars 2021 et août 2022. » La validité de ces titres avait en effet été prolongée.

Si l’on additionne le nombre de titres-services périmés de ces trois années, de 2021 à 2023, on obtient le chiffre de 758.041. À 9 euros pièce, ce sont 6.822.369 euros qui ont été perdus par les utilisateurs.