Madame la Ministre,

Le Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE) a publié, comme tous les 3 ans, un "check-up": "Performance du système de santé", élaboré par trois institutions fédérales: le KCE, l'INAMI et l'Institut Scientifique de Santé Publique (ISP).

A travers l'analyse de 106 indicateurs, ce rapport dresse la liste des points forts et des points faibles du système et indique également où il serait intéressant de placer les priorités afin de garder un système performant, voire d'améliorer celui-ci. Il ressort de ce rapport que le KCE craint des problèmes dans les soins de première ligne, c'est-à-dire une pénurie de médecins généralistes. Certes, la situation s'est améliorée durant les dernières années mais la disponibilité des généralistes met en question la capacité du système à répondre aux besoin de santé futurs liés au vieillissement de la population. En effet, la proportion de nouveaux médecins généralistes diplômés dans l'ensemble des spécialités médicales n'atteint pas les quotas fixés par la Commission de Planification. Pour ajouter une donnée chiffrée à cette problématique, il faut savoir que la Commission de Planification de l'offre médicale estime que la proportion de généralistes parmi les diplômes devrait atteindre 40 %. Or, ce pourcentage n'était que de 28 % pour l'année 2013, ce qui est largement insuffisant pour renouveler ce secteur où des départs massifs sont annoncés pour ces prochaines années. Ne parlons même pas des zones rurales, qui souffrent davantage de ce problème.

Madame la Ministre,

§  Avez-vous pris connaissance du rapport du KCE? Quelle est votre position à ce sujet?

 

§  Pouvez-vous me dire où en est le travail de la Commission de Planification dans l’analyse du cadastre? Pouvez-vous nous rappeler le timing prévu ?

 

§  Quelles sont les pistes de solutions pour éviter que cette situation persiste et que la proportion de généralistes parmi les diplômés augmente?

 

§  Avez-vous des contacts avec votre collègue, le Ministre Marcourt concernant la distorsion entre sur-diplomation de médecins et pénurie de généralistes?

 

Maggie De Block, ministre: Madame la présidente, je remercie les différents intervenants pour leurs questions. J'ai, bien entendu, pris connaissance du rapport du KCE, auquel l'administration de la Santé publique et de l'assurance maladie ont largement contribué. Ce rapport fait certainement partie des différentes études qui permettront à la Commission de planification de fixer les prochains quotas pour 2022 et les années suivantes ainsi que de formuler les recommandations utiles. Nous attendons d'ailleurs encore la production d'autres données par les analystes de l'administration fédérale. À la suite de la publication du cadastre de l'activité des médecins en juin 2015, la Commission de planification poursuit ses travaux. Le modèle mathématique d'évolution de la force de travail a été redéveloppé sur la base d'un outil statistique et informatique plus puissant afin de permettre des analyses plus pertinentes. Le groupe de travail médecins s'est réuni dans le courant de janvier 2016 au sujet du premier scénario de base. C'est d'ailleurs la médecine générale qui démarre la longue liste de scénarios qui seront développés par les analystes de l'administration. Ensuite, un tel scénario sera développé pour chacune des 34 spécialités médicales. Les scénarios seront finalisés afin que la Commission de planification puisse fixer et valider le quota fédéral qui sera d'application en 2022. Les quotas doivent être validés au plus tard en avril/mai de cette année. Les mêmes travaux sont réalisés pour les dentistes afin de fixer cette année également les quotas pour 2021. Ensuite, la Commission de planification poursuivra son travail d'analyse afin de développer des scénarios alternatifs d'évolution de la force de travail. Pour rappel, le scénario de base est un scénario de continuité qui reproduit pour le futur les mêmes tendances que celles observées par le passé. Seule la démographie évolue et avec elle, la structure de consommation de soins de la population belge. Par contre, les scénarios alternatifs permettent d'envisager des évolutions différentes et de modéliser l'impact de décisions politiques ou de toute autre variation des nombreux paramètres du modèle que le groupe de travail médecins de la commission estimera plausibles. Ces travaux devront être finalisés de manière à définir, en avril/mai 2017, les quotas d'application à partir de 2023. Le niveau fédéral a déjà mis en place plusieurs éléments qui ont déjà contribué à améliorer la proportion de médecins généralistes, même si la revalorisation de la rémunération de la médecine reste critique. (…) les différents fonds Impulseo pour aider à l'installation des médecins généralistes qui ont un suivi au niveau régional. La fixation de quotas minimaux pour certaines spécialités, dont la médecine générale, avait également cet objectif. Avec la sixième réforme de l'État, la plupart des instruments dont disposait le fédéral (le Fonds Impulseo, le seuil minimum) ont été transférés vers les Communautés. Il s'agit entre autres des "subquotas". Les membres de la Commission de planification sont, bien entendu, sensibles à la situation de la médecine générale au regard des autres spécialités. Je vous rappelle que les trois Communautés disposent d'un représentant qui siège avec voix consultative au sein de la Commission de planification et participe à ses travaux. Par ailleurs, le groupe de travail "professions de santé" de la conférence interministérielle Santé planche actuellement sur la rédaction d'un protocole d'accord entre les Communautés et le fédéral afin de résoudre la situation du surnombre d'étudiants. Au sein de ce groupe de travail, lorsque les questions de planification de l'offre médicale sont abordées, les représentants des ministres de l'Enseignement sont aussi invités puisque cette problématique touche à la fois à la santé et aux implications au niveau de l'enseignement. De Franse Gemeenschap heeft in 2015 een decreet goedgekeurd waarbij inderdaad een filter werd geïnstalleerd op het einde van de eerste bachelor. Er werd tevens een aantal overgangsmaatregelen bepaald. Het is niet aan mij om over de inhoud van die maatregelen te oordelen. Die valt enkel en alleen onder de verantwoordelijkheid van de bevoegde minister Marcourt. Ik vertrouw erop dat zowel de Franse als de Vlaamse Gemeenschap zich strikt zullen houden aan de afspraken inzake de naleving van de quota. De tellingen waarnaar wordt verwezen, gebeuren ook niet op federaal niveau, maar op het niveau van de Gemeenschappen. Het zijn de Gemeenschappen die moeten bepalen welke studenten een universitair attest krijgen en dus binnen de federaal behaalde quota vallen. Wij komen van ver. In november laatstleden werd nog een inhaalbeweging gerapporteerd om het historische tekort aan huisartsen proberen weg te werken. In 2009 waren er in Vlaanderen amper 92 afgestudeerde huisartsen. Dat is toch al gestegen, vorig jaar tot 209. Dat is gevoelig beter. Het potentieel zou aanwezig zijn om in Vlaanderen in 2017 285 afstuderende huisartsen te krijgen, wat nog een verbetering is. Ook in Wallonië zien wij dat de richting huisarts weer meer studenten aantrekt. Het is en blijft echter zo dat artsen zelf hun specialiteit kiezen na de algemene vorming. Het is dan ook aan de faculteiten en de beroepsgroepen maar ook aan ons om de aantrekkelijkheid van de beroepen te vergroten, voor geriaters, huisartsen, psychiaters en alle andere artsenberoepen waar zich een tekort voordoet. Madame Fonck, j'entretiens un dialogue permanent avec M. Marcourt, mais ce dernier n'est pas encore prêt à signer le protocole que je propose depuis plusieurs mois. J'ai beaucoup de patience, donc j'attends. Mais je suis également impatiente, parce que je comprends le stress des étudiants et de leurs parents. Et pour les étudiants, cela ne vient que s'ajouter au stress de la réussite des examens. Nous travaillons à trois à la solution. Et, ainsi que je l'ai dit, il me faut un accord politique avec les Communautés. Et vous savez très bien que ce n'est pas simple.

La présidente: Madame la ministre, avant que je donne la parole à mes collègues, pouvez-vous me dire s'il serait possible d'organiser, au sein de notre commission, une réunion avec les membres de la Commission de Planification, avant la validation des scénarios qui doit avoir lieu en avril ou en mai?

Maggie De Block, ministre: Cette décision ne m'appartient pas, mais je peux faire la demande.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Madame la présidente, madame la ministre, je vous remercie pour vos réponses. Il est clair que vous avez hérité de la situation. Au niveau fédéral, différentes mesures ont déjà été prises. Vous les avez mentionnées. Le travail que vous faites en collaboration avec les entités fédérées est important. Mais vous ne pouvez pas décider de tout. Vous avez dit que vous étiez en contact avec le ministre Marcourt, mais que ce dernier n'était pas prêt à signer le protocole. Un travail doit être fait au sein de la Communauté française, Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour ce qui concerne l'attractivité de la profession de médecin généraliste, un travail a déjà été fait. Il s'agit d'un travail de longue haleine. La solution n'est pas évidente. Mais il faut continuer à travailler dans ce sens. Les chiffres que vous nous avez donnés sont positifs. Il faut, en collaboration avec les universités et tous les niveaux de pouvoir, continuer à travailler sur la question. Je vous remercie, en tout cas, pour le travail effectué. Comme vous l'avez dit justement, nous sommes tous inquiets pour les étudiants, les familles. Mais je rappelle qu'il s'agit d'une situation dont vous avez hérité. Reste maintenant à tout mettre en œuvre pour que certaines solutions soient apportées.