Déjà 7 années se sont écoulées depuis la crise économique et financière qui a fait trembler le monde en 2008. Si le spectre de cette période traumatisante sur le plan économique est toujours en filigrane dans les esprits entrepreneuriaux, il semblerait que l’optimisme refasse surface auprès des PME belges. C’est en tous cas ce qui ressort d’une étude du groupe Deloitte et de l’Union des Classes moyennes, parue mi-novembre, selon laquelle le chiffre d’affaires de nos petites et moyennes entreprises a augmenté de 17% sur les quatre dernières années, traduisant leur bonne santé.

C’est bien sûr une excellente nouvelle. Une augmentation des chiffres d’affaires, une bonne santé de nos entreprises, sont nécessaires à la croissance économique de notre pays et à la création d’emplois. Cette bonne nouvelle a des raisons : l’innovation des dirigeants de nos PME, l’utilisation d’outils informatiques à la pointe de la technologie, l’amélioration de la productivité des travailleurs, la diversification des investissements (crowdfunding, par exemple)… Sans oublier les nouvelles mesures gouvernementales, communément appelées « tax shift », qui vont permettent à nos entreprises d’être plus compétitives sur les marchés européen et mondial.

Monsieur le Ministre :

-          Avez-vous pris connaissance des résultats de cette étude ?

-          Qu’en avez-vous retenu ?

-          La confiance des entrepreneurs belges vis-à-vis du gouvernement est-elle enfin restaurée ?

-          Vous attendez-vous à une évolution encore plus importante des chiffres d’affaires des entreprises belges dans les prochaines années ?

-          Quelles sont les mesures que vous proposez aux PME qui, malheureusement, ne peuvent pas se vanter d’une aussi bonne santé ?

Je vous remercie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Willy Borsus, ministre: Merci madame Cassart. Je confirme avoir pris connaissance avec beaucoup d'attention du baromètre PME 2015 de Deloitte mais également de toute une série d'autres études. Les médias se sont fait l'écho d'une série d'études, telles que le baromètre trimestriel indépendants et chefs PME ou 'Wallonie-Bruxelles' de l'UCM, le baromètre PME de l'UNIZO, les enquêtes de conjoncture de la Banque nationale de Belgique, les enquêtes de conjoncture de la Banque publique d'investissement et d'autres encore, notamment l'enquête semestrielle sur l'accès des PME au financement dans la zone euro publiée par la BCE, et tout récemment, un rapport annuel de Graydon sur la santé financière et économique des PME, réalisé en collaboration avec l'UNIZO et avec l'UCM, qui présente des résultats encourageants puisque 73,3 % des PME du pays se déclarent ou sont considérées comme se trouvant dans une situation financière positive, ont peu de chances de faire faillite et envisagent de croître à l'avenir. Il y a toutefois des nuances concernant Bruxelles qui mérite vraiment toute l'attention. Pour en revenir au baromètre PME 2015 de l'UCM, celui-ci rapporte que les indépendants et chefs de PME attendent avec impatience les effets des mesures décidées dans le cadre du tax shift par la majorité gouvernementale fédérale. D'autre part, il y a manifestement un retour de la confiance des entrepreneurs et des indépendants ainsi qu'une adhésion et une assez large confiance par rapport aux mesures récemment décidées dans le cadre du tax shift ou dans celui de son volet PME-indépendants. Selon les dernières prévisions de la Banque nationale, la croissance devrait revenir à environ 1,3 % en 2016 avec, nous l'espérons, des perspectives de croissance jusqu'à 1,6 % en 2017. Les entreprises bénéficient d'une amélioration de leur compétitivité, singulièrement, pour celles qui sont confrontées à la concurrence internationale, à la suite des mesures visant à réduire les coûts salariaux et celles se rapportant aux normes salariales, au saut d'index. Par ailleurs, on sait que l'on bénéficie globalement d'un contexte influencé favorablement, notamment par le taux de change euro-dollar qui devrait lui aussi soutenir nos exportations tout en continuant à contribuer au rétablissement de la rentabilité de nos entreprises. Suivant cette étude, la relance des investissements des entreprises se renforcerait également. Ces informations ne peuvent que nous inciter à un vrai volontarisme, à de l'optimisme et à de la volonté concernant le soutien aux PME et la croissance de leur chiffre d'affaires et à celle, bien sûr, de l'emploi. En ce qui concerne les nouvelles pistes de travail, nous devons, dans le contexte de l'accord du gouvernement et du plan PME, travailler de façon déterminée à la simplification administrative, souvent citée comme toujours problématique, à l'évaluation du financement des PME, à la diversification des sources de financement. Par ailleurs, en ce qui concerne le marché du travail, la disponibilité du personnel compétent et de managers expérimentés constitue une piste de travail intéressante. En ce qui me concerne, je pense que des réflexions supplémentaires concernant la flexibilité du travail sont importantes pour encourager nos PME à engager. À cet égard, je ne manquerai pas de revenir avec un certain nombre de propositions dans les tout prochains jours. Par ailleurs, il y a toute une série de compétences qui relèvent aussi des collègues responsables dans les entités fédérées. Je tiens vraiment à ce que nous puissions garder un contexte positif de collaboration avec tous les niveaux. De plus, il faut que nous n'hésitions pas à combiner et articuler des synergies entre les mesures prises à tous les étages de notre structure institutionnelle. Je le dis franchement, je souhaite que cette législature soit celle des PME, des indépendants, des entreprises car à travers elles, c'est l'emploi, et donc la société, qui sont en jeu. C'est ce à quoi je m'emploie.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le ministre, je vous remercie pour vos réponses. Je vous rejoins tout à fait car mon souhait est aussi que cette législature soit celle des entreprises et des initiatives du gouvernement parce que, par ce biais, l'économie ira mieux ainsi que les travailleurs. C'est l'ensemble de la société qui se porte mieux.