Monsieur le Ministre,

Fin mars, un cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée vache folle, a été détecté dans un élevage de Givron, dans les Ardennes françaises, soit à une quarantaine de kilomètres de la frontière belge. Le cas semble isolé, mais le cheptel de cet élevage a été entièrement abattu par mesure de précaution.

L’inquiétude est belle et bien présente chez nos éleveurs, particulièrement ceux dont les exploitations se situent non loin de la frontière avec la France. La Fédération Wallonne de l’Agriculture a d’ailleurs informé ses éleveurs de la situation.

Si la maladie n’est pas transmissible entre animaux, ni vers l’homme, par contact, il n’en reste pas moins que la prudence est de mise. D’autant qu’on ne connait pas la cause de cette découverte isolée. Dans les années 1990, c’était les farines animales qui avaient été mises en cause, et elles sont désormais interdites.

Monsieur le Ministre :

-          Connaissez-vous à l’heure actuelle la cause de la maladie détectée chez un animal d’un élevage des Ardennes françaises ?

-          L’AFSCA a-t-elle déjà pris des mesures ? Dans l’affirmative, lesquelles ?

-          Quelles sont les recommandations qui ont été faites auprès de nos éleveurs ?

-          L’achat de bêtes, de carcasse, ou de viande, à des éleveurs français est-il interrompu, ou fait-il l’objet de mesures particulières ?

Je vous remercie.

 

 

 

Réponse de Willy Borsus à la question écrite n°10698 de Madame Caroline Cassart-Mailleux

Madame Cassart,

1. La cause du récent cas d'ESB en France n'a pas encore été établie. Comme vous l'avez déjà mentionné vous-même, l'ESB classique se transmet via les aliments pour animaux et n'est pas directement transmissible d'un animal à l'autre. Les autorités françaises ont initié une enquête complémentaire en collaboration avec la Commission européenne afin d'identifier la cause de ce récent cas d'ESB. A priori, il s’agirait bien de la forme classique d’ESB qui correspond à la maladie d’origine alimentaire et non pas d’une forme atypique considérée comme sporadique, c’est-à-dire sans origine identifiée…

2+3. L'AFSCA n'a pris aucune mesure particulière et aucune directive spécifique n'a été donnée aux éleveurs puisque la maladie n'est pas directement transmissible d'un animal à l'autre. Pour rappel, la Belgique n’a plus connu de cas depuis 2006 et a obtenu de l’OIE le statut de pays à risque négligeable à l’égard de l’ESB, c’est-à-dire le statut le plus favorable existant, et ce depuis le 22 mai 2012. La surveillance de l’ESB est cependant encore bien présente en Belgique puisqu’en 2015 pas moins de 1031 bovins ont été testés en abattoir et 23658 au clos d’équarrissage et tous se sont révélés négatifs. Pour janvier et février 2016 cumulés, les chiffres sont respectivement de 155 et 3979, tous négatifs également.  En outre, les mesures spécifiques de retrait des carcasses, de la moelle épinière et du cerveau, sont toujours d’application en vue d’apporter une sécurité maximale au consommateur.

4. Ce cas a fait perdre à la France son statut de pays à « risque négligeable d'ESB ». C'est pourquoi chez les bovins provenant de France, davantage de tissus doivent être enlevés à l'abattoir et détruits en tant que matériel à risque spécifié (MRS). Il s’agit des amygdales, intestin et mésentère des bovins de tout âge et de la colonne vertébrale des bovins de plus de 30 mois. Ceci s’ajoute à la moelle et au crâne des bovins de plus de 12 mois qui sont toujours enlevés systématiquement et détruits. Dans ce cadre, la Commission européenne prépare une adaptation de la législation européenne qui entrera probablement en vigueur d'ici quelques semaines.  Des mesures supplémentaires ne sont pas envisagées et dans ces conditions les échanges intracommunautaires de bovins vivants et de viande ne sont pas interrompus.