Monsieur le
Ministre,
En cas d’accident de
la route, la rédaction d’un constat est de mise… La version papier, que nous
connaissons encore actuellement, va être remplacée dans les prochains mois par
une application smartphone.
Selon l’Union
Professionnelle des Entreprises d’Assurances (Assuralia), cette possibilité
sera offerte aux citoyens dès la fin de l’année.
·
Monsieur
le Ministre, confirmez-vous cette information ?
·
Pouvez-vous
préciser les modalités pratiques de cette application ?
·
Celle-ci
aura-t-elle la même valeur juridique que la version papier ?
·
Outre
l’aspect pratique, quels sont les avantages résultant de cette mesure, tant
pour les assurés que pour les assureurs ?
·
Cette
application augure-t-elle une fin à moyen terme des constats papiers ?
·
Des
modifications légales sont-elles prévues afin de mettre les textes en
concordance avec l’évolution technologique actuelle ?
Je vous remercie.
Réponse
Voici les
informations que je peux communiquer à l’honorable membre.
1. En effet, le
secteur étudie la possibilité de mettre en place une application mobile pour
compléter un constat d’accident.
2. Je ne dispose
pas d’information quant aux modalités pratiques de cette application,
s’agissant d’une initiative du secteur. Il ne manquera pas de communiquer sur
celles-ci, lorsque l’application sera disponible.
3 et 6. L’e-constat et le constat papier auront la même valeur juridique.
Il n’est pas
légalement requis d’utiliser le constat papier. En effet, l’article 74 de la
loi du 4 avril 2014 relative aux assurances dispose qu’il faut avertir
l’entreprise d’assurance de la survenance du sinistre. L’article 16 du
contrat-type d'assurance obligatoire de la responsabilité en matière de
véhicules automoteurs (l’AR du 14 décembre 1992 relatif au contrat type
d'assurance obligatoire de la responsabilité en matière de véhicules
automoteurs) précise simplement que cette déclaration doit être faite par écrit
et transmise immédiatement à l’entreprise d’assurance, ou au plus tard dans un
délai de 8 jours.
Cet article
reprend également les mentions qu’il convient d’indiquer, dans la mesure du
possible, dans cette déclaration, comme par exemple le nom des témoins, les
circonstances de l’accident, etc.
La théorie de
l’équivalent fonctionnel est consacrée à l’article XII.15, CDE. Il dispose que
:
« Toute exigence
légale ou réglementaire de forme relative au processus contractuel est réputée
satisfaite à l'égard d'un contrat par voie électronique lorsque les qualités
fonctionnelles de cette exigence sont préservées. » et que « l'exigence d'un
écrit est satisfaite par une suite de signes intelligibles et accessibles pour
être consultés ultérieurement, quels que soient leur support et leurs modalités
de transmission ».
L’exposé des
motifs (DOC 50 2100/001, pp. 40-41) précise que « la notion de « processus
contractuel » (…) ne se limite pas à l’étape de la conclusion du contrat, mais
comprend toutes les étapes allant de la période précontractuelle (prospectus
publicitaires, offre par écrit, autres documents de la période
précontractuelle, etc.), à sa modification, à son enregistrement, à son dépôt
éventuel, etc ». Il faut donc en déduire que l’exécution du contrat est
également visée.
Dès lors, il ne
sera pas nécessaire de modifier la législation pour qu’il puisse être fait
usage de l’e-constat.
4 et 5. La volonté des entreprises d’assurance est de permettre aux clients qui
le souhaitent d’utiliser les moyens technologiques en leur possession pour
déclarer leur sinistre. Il n’est pas question de voir disparaître le constat
papier.
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