Monsieur le Ministre,
L’argent liquide est sale, au
sens propre. Se transmettre des pièces et des billets véhicule des milliers de
bactéries : 26.000 genres de bactéries, selon des scientifiques de
l’Université d’Oxford. C’est pourquoi de plus en plus de petits commerces
alimentaires sont équipés de caisses hygiéniques, ces caisses dans lesquelles
le client glisse directement l’argent, sans passer par les mains du commerçant
ou d’un employé. La démarche est plus propre, en plus d’être pratique : on
évite les erreurs de caisse.
Le Syndicat National des
Indépendants nous apprend qu’environ 6% des petits commerces alimentaires sont
équipés d’une telle caisse. Pourtant, l’investissement n’est pas
négligeable : 15.000€ par caisse hygiénique, soit un budget relativement
important pour des petits indépendants.
Monsieur le Ministre :
-
L’utilisation de caisses hygiéniques est-elle
plus propre que les paiements en liquide classique, de main à main ?
-
L’AFSCA encourage-t-elle l’acquisition de ce
type de caisses ?
-
Ces caisses permettent-elles réellement de
diminuer les erreurs de caisse ainsi que les vols commis par le
personnel ? Selon quelles proportions ?
-
Vous attendez-vous à une augmentation du nombre
de caisses hygiéniques dans les petits commerces alimentaires ?
Je vous remercie.
REPONSE du 1
juin 2016
Willy Borsus, ministre: Merci madame la députée. Je ne vous cache
pas qu'à titre personnel, faisant régulièrement les courses, j'ai été
interpellé par le déploiement de ces caisses, pas les célèbres caisses
enregistreuses dans l'horeca, mais ces caisses 'hygiéniques' dans les petits
commerces; on pourrait leur trouver un plus beau nom d'ailleurs. Indépendamment
de mes questionnements personnels, je vais tenter de répondre à votre question.
Pour ce qui relève votre troisième et quatrième sous-question, je vous invite à
solliciter plutôt mes collègues liés à l'économie, notamment M. Peeters.
En ce qui concerne vos points 1
et 2 concernant la sécurité de la chaîne alimentaire, de façon générale,
l'utilisation de ces caisses offre une meilleure garantie, paraît-il, en termes
de propreté et d'hygiène, que les paiements de la main à la main. Il faut
cependant savoir que les contaminations qui pourraient être engendrées par ces
contacts peuvent être prévenues par de bonnes pratiques d'hygiène simples, bien
connues des opérateurs, telles que l'hygiène général bien sûr, le lavage
régulier des mains, ou les bonnes pratiques dans le secteur alimentaire que
l'AFSCA rappelle régulièrement.
En ce qui concerne votre deuxième
question, à savoir si l'AFSCA encourage l'acquisition de ce type de caisses: la
réglementation européenne précise qu'il faut bien sûr éviter les contaminations
des denrées alimentaires par le personnel, par l'infrastructure, par les
équipements, par les comportements. Tout moyen mis en œuvre pour réduire au
maximum les risques de contamination est en soi positif. L'AFSCA considère
cependant que les prescriptions d'hygiène existantes sont suffisantes pour
garantir la sécurité alimentaire et ne compte donc pas entreprendre d'action ni
pour contraindre ni pour encourager l'acquisition de ces fameuses caisses. Et
pour le reste, chacun en pense ce qu'il veut. Je trouve que ça a aussi du
charme de donner son billet et de reprendre ses pièces, sa monnaie. Mais c'est
peut-être mon caractère trop attaché au commerce de proximité qui me joue des
tours. Ceci ne fait pas partie de ma réponse officielle.
Caroline Cassart-Mailleux (MR): Je remercie le ministre. Ça m'avait
interpellée aussi quand j'avais lu l'article et que j'avais constaté la
présence accrue de ce caisses dans commerce. Je vous rejoins tout à faut,
monsieur le ministre, sur votre analyse. Laisser la liberté à chacun de faire
ce qu'il souhaite est évidemment indispensable dans ce genre de cas.
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