Le Conseil supérieur de la santé avait émis un avis qui conseillait de distribuer des pastilles d’iode à toute la population dans un rayon de 100 km autour des centrales nucléaires, c’est-à-dire sur tout le territoire de la Belgique, plutôt que dans un rayon de 20 km comme c’était le cas jusque maintenant.

Vous avez décidé de suivre cet avis.

Madame la Ministre :

-          Comment cette distribution va-t-elle se concrétiser ?

-          Chacun devra-t-il se rendre à la pharmacie lui-même pour obtenir ses pastilles d’iode ou seront-elles distribuées d’une autre manière ?

-          Quelle est la durée de validité de ces pilules ?

-          Faudra-t-il organiser des campagnes de distribution à échéances régulières pour être certain que la population dispose d’iode non périmée ?

-          Qui va prendre en charge le coût de cette distribution ?

Je vous remercie.

 

Réponse à la question parlementaire n° K864 du 4/05/2016 de madame Cassart-Mailleux

 

L’Honorable Membre trouvera ci-après la réponse à sa question.

 

La définition de la future stratégie de prédistribution de comprimés d'iode figure en effet parmi les points prioritaires dans le cadre de l'actualisation du Plan d'urgence nucléaire. Suite à l'accident de Fukushima, un groupe de travail international d'experts nucléaires européens, les organisations HERCA-WENRA, le Conseil supérieur de la santé et le Conseil scientifique des Rayonnements ionisants ont réévalué la question des zones de planification d'urgence et ont conclu que la mise à l'abri et l'administration d'iode non radioactif peuvent se révéler nécessaires pour les personnes du public cible prioritaire à des distances allant jusqu'à 100 km, voire plus. Pour notre pays, cela signifie une extension à l'ensemble du territoire. Les enfants, les adolescents, les femmes enceintes et les femmes allaitantes constituent les groupes cibles les plus vulnérables.

En vue de la poursuite de l'élaboration des avis relatifs à la protection de la thyroïde, un groupe de travail interdépartemental Intérieur/Santé publique a également été créé. Ce groupe de travail examine actuellement quelle stratégie serait judicieuse et réalisable.

 

On pourrait envisager d'étendre l'actuelle prédistribution autour des sites nucléaires par le biais des pharmacies. Cette approche présenterait l'avantage d'un circuit établi, connu et accessible permettant un enregistrement correct et un bon encadrement ainsi que la communication d'informations par le pharmacien. D'autres possibilités sont également examinées. L'intention est de mettre en œuvre d'un commun accord une stratégie actualisée lors de la prochaine campagne d'information nucléaire en 2017. À cet égard, communiquer régulièrement et développer une capacité suffisante de réaction (par exemple, conserver soigneusement les comprimés d'iode) sont des aspects essentiels.

S'agissant de la durée de conservation des comprimés d'iode, on considère qu'elle est supérieure à 10 ans lorsque les comprimés sont bien à l'abri dans leur emballage d'origine. Une légère décoloration jaune brun des comprimés peut survenir, mais elle n'altère en rien l'efficacité des comprimés. On peut l'observer au moyen de tests scientifiques.

Les coûts sont pris en charge par le Fonds des risques d'accidents nucléaires.