Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Les hotspots tant en Italie et en
Grèce continuent d’accueillir des candidats réfugiés même si depuis l’accord
avec la Turquie les arrivées ont fortement diminué en Grèce.
Lors d’une précédente question
sur ce sujet, vous m’aviez indiqué mi-mai qu’il existait des problèmes de
sécurité dans les hotspots. En effet, les collaborateurs travailleraient dans
des conditions d’insécurité. Un expert allemand a procédé à un audit dont les
résultats devaient vous être connus très prochainement.
Monsieur le Secrétaire
d’Etat :
-
Pouvez-vous me donner plus d’informations sur la
question du respect de la sécurité dans les hotspots ? Quels sont les résultats de l’audit mené par
l’expert allemand à ce sujet ?
-
Le cas échéant, des mesures particulières
ont-elles prises afin d’assurer la sécurité des équipes et du personnel y
travaillant ?
Je vous remercie.
REPONSE DU 1 JUIN 2016
Theo Francken, secrétaire d'État (en néerlandais): La Belgique,
tout comme l’EASO et la Commission européenne, considère que la sécurité des
experts en Grèce constitue une priorité absolue. Les autorités grecques doivent
assurer leur sécurité sur le terrain. Les mesures de sécurité ont été accrues
dès lors que plusieurs incidents se sont produits et la police grecque assure
une surveillance permanente. Les services belges concernés suivent la situation
de près. Des collaborateurs de l'Office des Étrangers étaient présents au
moment où des incidents sont survenus à Lesbos et Chios. Le 26 avril, une
petite rébellion a éclaté au camp Moria à Lesbos et la police a finalement dû
utiliser des gaz lacrymogènes.
La majeure partie du personnel de
l’EASO se trouvait alors dans l’enceinte fermée de l’EASO, où les interviews
avaient lieu, et qui n’a pas été assaillie à ce moment-là. Plusieurs assistants
sociaux de l’EASO présents dans l’enceinte des mineurs d’âge ont par contre été
incommodés par les gaz lacrymogènes et plusieurs collaborateurs à l’intérieur
du complexe étaient sous le choc voire franchement paniqués. À Chios, le camp
Vial a été évacué par précaution le 27 avril, à la suite de tensions. Là aussi
se posait le même problème de sous-capacité de la police grecque et de
l’absence d’issue de secours pour les collaborateurs. Du 28 avril au 4 mai, les
collaborateurs n’étaient pas dans le camp, et le 4 mai, le travail a repris. À
Lesbos, l’issue de secours est opérationnelle. Les effectifs de police
supplémentaires promis étaient en poste à partir du 4 mai et ce, pour le reste
de la semaine. Par la suite, il n’y a plus eu de gros incidents. À Chios, il a
été décidé le 4 mai de ne pas reprendre le travail. Le 7 mai, les
collaborateurs étaient à nouveau au travail dans le camp Vial, mais il y avait
des problèmes entre Afghans et Syriens. Des conteneurs ont été installés et la
présence policière est plus marquée. Dans la semaine du 9 mai, le travail s’est
poursuivi normalement. Un espace plus vaste et mieux protégé a été attribué aux
experts de l’EASO. Le 26 mai, de nouveaux troubles impliquant principalement
des demandeurs d’asile afghans ont éclaté dans le hotspot de Chios. Le
personnel de l’EASO a tout de suite été évacué et mis en sécurité, et tous les
États membres concernés ont ensuite été rapidement avertis et des mesures de
sécurité supplémentaires ont été annoncées.
À la suite de ces incidents, un
expert belge est rentré au pays car il ne se sentait plus en sécurité. Le 11
mai, l'EASO a informé les États membres du lancement d'un monitoring
hebdomadaire du fonctionnement des hotspots, en ce compris les aspects liés à
la sécurité. Nos services suivent très attentivement la situation et une
concertation constante a lieu pour assurer une sécurité maximale. Il va de soi
que la situation sur place est loin d'être idéale en raison des tensions et des
altercations qui s'y produisent. Des Syriens et des Irakiens ont dû protéger le
personnel qui se faisait agresser par des Afghans.
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