Je vous ai interrogé récemment sur la controverse des conséquences de la crise de la dioxine sur la santé. Suite aux déclarations du professeur Van Larebeke, affirmant que la crise de la dioxine serait responsable de cas de cancer chez les femmes, de diabète et d’hypertension, vous avez, conjointement avec la ministre de la santé Maggie de Block, demandé un avis au Conseil supérieur de la Santé le 23 avril 2015.

En réponse à ma question, vous m’avez indiqué que l’avis avait été adopté et que vous en attendiez la réception rapidement.

Monsieur le Ministre :

-          Quels sont les résultats de cet avis ?

-          Quelle est votre analyse de l’avis du Conseil Supérieur de la Santé ?

-          Que recommande le Conseil Supérieur de la Santé ?

-          Allez-vous prendre des mesures spécifiques au vu de ces éventuelles recommandations ?


Je vous remercie.

 

Caroline CASSART-MAILLEUX

 

 REPONSE:

 

Le Conseil Supérieur de la Santé et le Comité Scientifique de l’Agence pour la sécurité de la chaine alimentaire ont rendu un avis commun, publié le 7 décembre 2015 sur les sites internet de ces deux organes.

 

Dans cet avis, les 2 organes d’avis constatent que l’article du Prof. Van Larebeke ne fait pas allusion à la « crise belge de la dioxine » de 1999, contrairement à ce qui a été rapporté en avril 2015 dans les médias. L’avis ne remet pas non plus en question l'article précité mais conclut que : « Bien que les résultats apportent un complément d’information, ils ne fournissent pas de nouvel éclairage sur les constats qui étaient à la base des avis précédemment émis par le CSS… Le CSS et le SciCom comprennent que les remarques du Prof. Van Larebeke, qui ont été rapportées dans la presse, étaient une expression de son inquiétude quant à l’augmentation de la charge en polluants de l’homme et de l’environnement et quant au nombre croissant de résultats scientifiques selon lesquels des effets néfastes sur la santé sont déjà constatés pour une faible exposition à ces polluants. »

 

Un précédent avis de 2001, basé sur une estimation de la charge corporelle en « dioxine » réalisée à partir d’une évaluation de l’ingestion de ces composés, avait conclu « qu’il était invraisemblable que des effets sur la santé soient décelés au sein de l’ensemble de la population».  Vu ces conclusions, et en concertation avec ma collègue la Ministre Maggie De Block, nous considérons qu’aucune mesure supplémentaire de protection de la santé publique n’est donc nécessaire.

 

En terme de recommandations, ces organes d’avis souhaitent que les conséquences pour la santé de « la crise belge de la dioxine de 1999 » soient réexaminées à l’occasion d’études qui tiendraient compte d’un possible effet des dioxines à très faibles doses, comme cela a été envisagé pour d’autres perturbateurs endocriniens. Ils notent dans ce contexte que l’Autorité européenne pour la sécurité de la chaîne alimentaire (l’EFSA) travaille sur un projet d’avis qui devrait être finalisé le 30/06/2017. Ils envisagent également un projet commun pour réaliser une évaluation du risque adaptée au contexte belge, complémentaire aux travaux en cours à l'EFSA, projet que je soutiens évidemment.

 

 

 

 

 

Willy BORSUS