Monsieur le
Ministre,
PUMA remplit les
besoins actuels en ce qui concerne la solution mail. En effet, PUMA offre un
contact national à tous les membres du personnel de la police intégrée, permet
la gestion d'un agenda de manière partagée et bénéficie d'un accès à internet à
la discrétion des zones de police. De plus, PUMA était gratuit, ce qui n'est
pas négligeable! Pourtant, cela risque de ne plus durer.
En effet, PUMA va
être remplacé par "Microsoft ECS", acheté par le Fédéral dans le
cadre de son projet Newmail. Le problème, c'est que celui-ci ne répond
visiblement pas aux besoins (et encore moins aux moyens) des zones de Police.
De plus, le financement de cette solution n'est pas garanti dans le futur. Et c'est
la que cela devient dramatique. En effet, d'après mes informations, il est
presqu'assuré que "Newmail ECS" serait proposé gratuitement en
remplacement de PUMA jusqu'en 2019. Par la suite, il faudra probablement payer
une licence par utilisateur. Cela reviendra, il me semble, à discriminer les
petites zones de police au profit des plus grandes.
Monsieur le
Ministre,
§ Avez-vous rencontré les zones de police concernant le remplacement de
PUMA? Sont-elles favorables au projet?
§ Pouvez-vous me dire ce qu'il en ressort dans les petites zones de
police?
§ Que répondez-vous aux zones de police qui disent que Newmail ne répond
pas aux besoins et aux moyens des zones? Une alternative est-elle envisageable?
Si oui, laquelle?
§ Quid du logiciel pour le nouveau système? Un accord est-il déjà conclu?
Avez-conscience du poids que cela représente pour les petites zones de police?
§ Ne pensez-vous pas qu'il serait plus opportun de trouver une autre
solution?
Réponse de Jan Jambon à la question
écrite n° 1461 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:
Le logiciel PUMA a été mis à la disposition
des zones de la police locale de tout le pays voici près de 10 ans. Cette mise à disposition a permis à toutes
les zones de police du pays de pouvoir communiquer non seulement entre elles
mais également avec les différentes directions de la Police fédérale qui
utilisaient quant à elles principalement un autre logiciel, à savoir
Teamware. L’interopérabilité entre les
différentes solutions n’est pas apportée par PUMA mais une solution spécifique
dénommée eGap qui est en fait une porte vers le monde internet.
PUMA est basé sur un logiciel « open
source » qui a dû être adapté et maintenu pour répondre aux besoins de la
police locale, ce qui a nécessité et nécessite toujours un investissement en
ressources budgétaires et humaines fédérales.
Si PUMA est une solution gratuite pour les pouvoirs locaux, il n’en va
donc pas de même pour le niveau fédéral.
Dans le respect de l’autonomie locale voulue
par le législateur lors de la réforme des polices, l’utilisation de PUMA n’a
jamais été rendue obligatoire pour les zones de police.
A ceci, il convient d’ajouter que, dans le
domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication, 10
ans constituent déjà un temps de vie plus que significatif. On ne peut raisonnablement considérer qu’il
s’agisse d’une solution moderne couvrant les besoins actuels au regard de
l’évolution des diverses solutions plus récentes disponibles.
Les options stratégiques pour l’évolution de
l’informatique de la police (logiciel, matériel et réseau) ont été prises dans
le cadre du Plan National de Sécurité précédent. Ces options ont été validées par les
différentes instances policières et politiques.
L’analyse qui avait précédé ces choix a mis en lumière la nécessité d’un
changement.
C’est dans ce contexte que la police intégrée
a opté pour des solutions partagées par l’ensemble des clients du service
informatique de la Chancellerie du Premier Ministre, ce qui permet bien
évidemment des économies d’échelle.
Certaines de ces solutions, notamment le mail, sont déjà utilisées par
la Police fédérale, mais également par certaines zones de la police locale
suite à l’offre de service qui leur a été proposée fin 2015.
Le Microsoft ECS dont vous parlez n’est pas
un logiciel mail mais un nouveau modèle de licence qui autorise une personne à
utiliser une suite de logiciels parmi lesquels Outlook, le logiciel mail de
Microsoft. Ce modèle est moins cher que
la somme des licences séparées. Ce
modèle est également moins cher car la licence d’une personne l’autorise à
utiliser les logiciels sur tous ses appareils : ordinateur fixe, portable,
tablette ou smartphone, ces derniers moyens devant permettre au policier de
terrain d’être beaucoup plus mobile et donc plus efficace dans son travail. Par
ailleurs, les licences comprises dans cette suite ECS couvrent bien plus de
besoins que le simple mail.
Il en va ainsi des besoins en matière de
communication (Outlook Web Application)/collaboration (Sharepoint), de suite
bureautique (Office 365), de travail (mobile) sécurisé et de gestion du parc
informatique. Ces besoins étant ceux rencontrés par toutes les organisations
confrontées aux défis du nouveau monde de travail
1. J’ai
personnellement rencontré une délégation des chefs de corps de la police locale
qui est venue explicitement me demander de trouver une solution budgétaire
fédérale afin de pouvoir disposer de la solution ECS et de ses avantages au
sein de la police locale.
2. On peut comprendre que vu les difficultés financières dans lesquelles
certaines petites zones se débattent, il leur est très difficile de franchir
seules le pas de la modernisation de leurs systèmes de communication. Raison
pour laquelle j’ai introduit au Gouvernement un dossier de prise en charge
budgétaire du besoin financier pour l’ensemble des zones de la police locale.
3. Sur le plan des fonctionnalités, le « new mail », à savoir
Outlook ou sa version web Outlook Web Application, apporte tous les avantages
d’une solution véritablement moderne en réponse aux défis du nouveau monde du
travail. Les deux solutions, la nouvelle et l’ancienne, ne sont à ce titre pas
comparables entre-elles. En guise d’exemple, la nouvelle solution permet un
accès flexible aux messages, quels que soient l’appareil utilisé et l’endroit
où vous vous trouvez, alors que l’ancienne exige une présence obligatoire au
bureau derrière un PC relié au réseau policier interne.
En ce qui concerne les coûts, bien conscient
que la communication intégrée est une condition sine qua non pour le bon
fonctionnement de la police intégrée, et comme je l’ai déjà exposé à la réponse
précédente, un dossier a été introduit dans le cadre des budgets IDP 2016 et
vise à couvrir gratuitement l’ensemble de la police locale avec les licences
nécessaires jusqu’en 2019. Ce dossier a été approuvé en Conseil des Ministres.
4. Comme dit lors de mon introduction contextuelle, le choix du nouveau mail a
été pris dans le cadre du Plan National de Sécurité précédent, et ce sur avis
de toutes les autorités policières et politiques concernées. La prise en charge
budgétaire des licences est assurée par le niveau fédéral au moins jusqu’en
2019.
5. Compte tenu de ce j’ai dit précédemment,
notamment le fait qu’il s’agisse d’une décision prise dans le cadre de Plan
National de Sécurité précédent et d’une solution moderne et optimale sur le
plan budgétaire, je ne pense pas qu’il soit opportun de rechercher une autre
solution aujourd’hui.
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