Monsieur le Ministre,
L’obsolescence programmée, on en
parle régulièrement. Ces appareils, style téléphones, ordinateurs ou tablettes,
sont préprogrammés pour avoir une durée de vie limitée.
De plus en plus de personnes se
tournent alors vers les objets de seconde main, notamment via des sites
Internet spécialisés. Une autre économie se développe en parallèle, et dans le
même état d’esprit que le « seconde main » : il s’agit de ne pas
gaspiller, d’utiliser au maximum les objets, de les recycler quand cela est
nécessaire. Cela s’appelle l’économie de fonctionnalité. Un exemple concret :
à Bruxelles, il existe un magasin qui loue des vêtements pour bébés et pour
femmes enceintes.
Ainsi, l’idée derrière cette
économie de fonctionnalité, n’est pas d’acheter les objets puis de les jeter ou
de les revendre, mais plutôt d’en payer l’usage. Cela permet aux gens de payer
pour avoir un service, sans devoir se tracasser pour la maintenance, les
pannes, etc. D’ailleurs, au niveau automobile, on se rend compte que de plus en
plus de personnes se tournent vers le leasing privé.
Début juin, le Comité économique
et social de l’UE a planché sur le concept de l’économie de la fonctionnalité,
avec un ensemble d’experts, afin de déterminer les politiques qu’ils seraient
judicieux de mettre en place pour soutenir cette nouvelle économie.
Monsieur le Ministre :
-
Pouvez-vous évaluer le nombre de personnes qui,
en Belgique, travaillent dans l’économie de fonctionnalité ?
-
Quelle sera, selon vous, l’évolution de ce
marché dans les prochaines années et quels secteurs trouveront écho dans cette
nouvelle économie ?
-
Quelles politiques envisagez-vous de mettre en
place pour soutenir cette nouvelle économie ?
Je vous remercie.
Réponse de Kris Peeters à la question n° 13324 de Madame
Caroline Cassart-Mailleux:
L’économie durable n’est pas considérée comme un secteur
particulier de l’économie. Il ne fait donc pas l’objet d’une statistique
particulière. En ce qui concerne la circulaire économie, le potentiel
d’emplois a toutefois déjà été estimé par un certain nombre de secteurs.
Le Plan C a
récemment publié que cela pourrait signifier jusqu’à 3 millions d’emplois au
niveau européen, d’ici 2030. Un exercice
similaire a également déjà été réalisé par un certain nombre d’associations au
niveau national. Cette estimation se situait entre 20.000 et 100.000 emplois en
Belgique. Il est clair que l’économie de la fonctionnalité dépend des usages
des biens.
A priori le
recours à l’économie de la fonctionnalité, dans une première phase au moins,
serait plus facile dans des relations B 2 B. La location d’imprimantes/photocopieuses sur base du nombre d’impressions
est un exemple bien connu dans les environnements bureautiques.
L’économie de la fonctionnalité fait partie des modèles
économiques qui peuvent contribuer efficacement à l’économie circulaire et
durable. L’économie de la fonctionnalité, prise en tant que telle, ne fait pas
l’objet actuellement de mesures à l’étude, toutefois elle intervient parmi les
moyens de favoriser la transition vers une économie circulaire.
Le recours à cette approche devrait devenir plus courant
notamment dans le cadre des appels d’offres publiques, mais sans qu’elle ne
soit imposée.
L’économie durable est toutefois un thème qui me tient
fortement à cœur et auquel je réserve beaucoup d’attention dans ma politique.
Ainsi, un centre de connaissance a déjà été mis en place au sein du SPF
économie.
Ce centre est prêt à recevoir l’input et les questions
des entreprises et, via la CEI (conférence économique intermistérielle), d’en
discuter avec les régions. Ce centre va également, entre autres, développer des
indicateurs afin de mesurer la durabilité de l’économie. L’économie
fonctionnelle y trouvera aussi sa place. Certaines entreprises ont déjà adapté
leur modèle de business en ce sens. C’est une donnée que je ne puis
qu’applaudir et soutenir complètement.
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