Monsieur le Secrétaire d’Etat,

Durant l’été 2015, nous avons dû faire face à un afflux massif de candidats-réfugiés en provenance notamment d’Afghanistan, d’Irak et bien sûr de Syrie. Cette crise a sollicité de nombreux acteurs dans notre pays, à commencer par vous-même, de manière à organiser un accueil rapide et digne de ce nom.

Face à cette crise, il a été demandé aux CPAS de prévoir des logements pour les personnes qui obtiendraient le statut de réfugié. Or, force est de constater qu’aujourd’hui, seuls 65% de ces logements sont effectivement occupés. Cela signifie donc que 35% des logements dont disposent les CPAS pour l’accueil de réfugiés sont inoccupés. Cela coûte cher aux CPAS qui, puisque ces logements sont inoccupés, ne perçoivent pas la totalité des subsides de Fedasil. La raison est que, depuis plusieurs mois, les demandes d’asile en Belgique se sont effondrées : il n’y a donc plus de besoin en terme de logements.

 

Monsieur le Secrétaire d’Etat,

-          Vous avez lancé un plan de diminution du nombre de places d’accueil il y a plusieurs mois. Où en êtes-vous ? Combien de places, notamment en ILA, avez-vous supprimés ?

-          Quel est le phasage mis en place pour accompagner cette diminution des places ?

-          Fedasil a présenté avant la crise son plan Accueil basé sur le fait que l’accueil collectif devant le modèle standard et l’accueil en ILA était réservé à certains publics et à des personnes avec de fortes chances d’être reconnues comme des demandeurs syriens. Pouvez-vous nous indiquer si Fedasil envisage d’autres mesures afin d’améliorer son réseau en terme de souplesse et de flexibilité pour répondre au mieux aux flux entrants de demandeurs ?

 

Je vous remercie.

 

Réponse de Théo Francken à la question n° 14779 de Caroline Cassart-Mailleux:

Madame la présidente, madame Cassart-Mailleux, le plan de réduction de places d'accueil, suite à la décision du Conseil des ministres restreint du 3 juin, prévoyait 10 000 places en moins.

Entre le début de juin 2016 et le début novembre, la capacité d'accueil totale est passée de 35 197 à 28 277 places d'accueil, soit une réduction nette de près de 7 000 places.

Pour ce qui concerne les ILA et les CPAS, je rappelle que, jusqu'à présent, aucune décision visant à réduire la capacité d'accueil existante n'a été prise. La décision vise seulement à ne pas activer le plan de répartition.

Comme certaines communes avaient déjà fait des efforts pour créer des places ILA supplémentaires, on a décidé de rémunérer ces places lorsque des mesures avec des conséquences financières avaient déjà été prises. Par conséquent, grâce aux CPAS qui avaient des projets concrets d'ouverture et qui les ont fait connaître à Fedasil avant le 30 juin, 1 897 places supplémentaires ont pu être mises en œuvre.

La réduction des places actuelles se fait graduellement. Pour chaque structure d'accueil concernée, un planning adapté de réduction progressive est établi. Ce planning comporte, dans un premier temps, l'arrêt de la désignation des primo-arrivants à la structure d'accueil, puis, dans un second temps, le départ naturel des résidents accueillis, par exemple suite à l'obtention d'un titre de séjour, ou l'organisation de leur transfert vers une autre structure d'accueil adaptée.

Les places d'accueil en ILA sont également prévues pour accueillir transitoirement les personnes qui obtiennent un titre de séjour de plus de trois mois. Dès qu'un demandeur d'asile accueilli au sein d'un centre d'accueil obtient ce statut, il peut en effet être transféré vers une ILA afin d'être accompagné dans une recherche de logement en dehors du réseau d'accueil.

Par ailleurs, un autre élément important du modèle d'accueil, précisément prévu pour anticiper au mieux les éventuelles hausses soudaines des arrivées, est la mise en place d'une capacité d'accueil tampon de 7 000 à 8 000 places d'accueil au sein du réseau d'accueil. Cette capacité pourra être rapidement activée en cas de besoin.