Monsieur le Secrétaire d’Etat,

 

Durant l’été 2015, l’Europe a connu une vague migratoire particulièrement intense. Suite à cela, les Etats membres de l’Union européenne ont décidé de mettre en place des hotspots aux frontières de l’Europe, soit des centres avancés chargés de recevoir et identifier les candidats-réfugiés, afin de les relocaliser ensuite vers les Etats.

L’opérationnalisation de ces hotspots ne s’est pas faite en une phase et a rencontré quelques problèmes. En mars dernier, seuls 8 hotspots sur les 11 prévus étaient opérationnels. Ensuite, en mai dernier, des problèmes de sécurité ont été pointés dans ces hotspots, entrainant notamment le retour de certains collaborateurs.

Suite à ces problèmes, l’EASO, le bureau européen d’appui en matière d’asile, a lancé un monitoring hebdomadaire de la situation des hotspots, concernant de nombreuses problématiques dont la sécurité.

 

Monsieur le Secrétaire d’Etat,

-          Qu’en est-il de la situation sécuritaire dans les hotspots ? Qu’elle a été la situation durant l’été ?

-          Pouvez-vous faire le point sur l’organisation des hotspots ? Sont-ils tous fonctionnels ? Quels sont les problèmes rencontrés actuellement, pour autant qu’il y en ait ?

-          Combien de personnes ont été relocalisées depuis les hotspots ? Pouvez-vous ventiler ces chiffres par Etat membre ?

Je vous remercie.

 

Réponse de Théo Francken à la question n° 14724 de Caroline Cassart-Mailleux:

Chère collègue, effectivement, nous avons connu un certain nombre d'incidents relatifs à la sécurité. Le hotspot situé à Moria a fait l'objet d'un grave incendie en septembre. De manière générale, la plupart des hotspots en Grèce ont fait l'expérience d'évacuation, de suspension des opérations, avec des manifestations, des protestations des migrants. Bien que l'EASO soit présent dans les hotspots, les questions relatives à la sécurité sont une prérogative de l'État hôte, à savoir la Grèce.

L'EASO s'est engagé à apporter son soutien aux autorités grecques, dans l'implémentation de mesures liées à la sécurité. En effet, l'EASO a organisé des gaps analysis et a mis en place un certain nombre de mesures: extincteurs, plan d'évacuation plus performant, augmentation des sorties de secours, etc. Toutefois, il semble que la principale lacune soit le manque de personnel policier grec dans les hotspots. À plusieurs reprises, j'ai souligné la problématique de la sécurité dans les hotspots, aussi bien au niveau européen que directement auprès de mon collègue grec, M. Mouzalas.

La sécurité de nos experts sur le terrain passe avant tout. J'ai écrit une lettre à M. Mouzalas et je lui ai parlé. J'ai fait une intervention au sein du JAI. J'ai à nouveau écrit une lettre hier – vous en avez copie, je pense. J'ai écrit aussi une lettre à l'EASO, et l'EASO a écrit une lettre à M. Mouzalas. Le CGRA a écrit une lettre.

Je ne comprends vraiment pas pourquoi la sécurité n'est pas optimalisée. Je ne suis pas du tout d'accord. J'ai une réunion informelle ministers only demain soir et le dirai encore à M. Mouzalas. Il doit optimaliser la situation directement et immédiatement, de manière urgente.

Il y a cinq hotspots fonctionnels en Grèce et quatre en Italie. Deux hotspots n'ont pas été mis en place en Italie car l'Italie possède des centres d'enregistrement nationaux et il est également question de mettre en place des hotspots mobiles pour plus d'efficacité. On peut dire que les hotspots sont globalement fonctionnels, vu que l'Italie et la Grèce ont un taux d'enregistrement de 100 %.

Néanmoins, la Grèce doit continuer à élargir ses capacités d'accueil et accélérer les procédures. À cette fin, le Greek Asylum Service (GAS) doit améliorer les délais d'examen des demandes d'asile, afin de réduire l'attente des demandeurs d'asile dans les hotspots. Le GAS est aidé par l'EASO et par des experts des États membres dans ce domaine.

En application du Règlement de la Chambre, je ne puis vous communiquer les statistiques dans le cadre d'une question orale. Je vous prie de m'adresser une question écrite.

Pour conclure, je répète que j'ai écrit une lettre. Nous n'avons actuellement aucun collaborateur en Grèce.

Nous avons des collaborateurs en Italie. La Belgique était l'État membre qui avait le plus grand nombre de collaborateurs auprès du hotspot grec. Depuis le début, des hommes et les femmes de Fedasil, de l'Office des Étrangers et du CGRA ont aidé les officiers de protection grecs et les officiers d'asile grecs.

Relativement, la Belgique était le plus grand contributeur européen pour la Grèce. Nous avons aidé les Grecs vraiment intensivement depuis le début. C'est aussi parce que j'ai une bonne relation avec M. Mouzalas. Nous avons eu un petit incident, mais the case is closed, et nous avons une bonne relation de travail.

Mais là, je ne peux plus. C'est trop dangereux. Davantage de policiers doivent être présents dans le centre. Je comprends cela. Les migrants sont bloqués là, ze zitten daar vast, depuis de nombreux mois. Ce sont beaucoup de jeunes hommes. L'atmosphère est tendue. Mais notre officier agent de protection a été agressé.

Je veux reprendre nos engagements pour la Grèce immédiatement, mais seulement s'il y a une optimalisation de la sécurité. Je dois protéger mes collaborateurs. S'il y avait un incident, vous seriez la première à me poser des questions. C'est votre rôle de parlementaire.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie pour votre réponse complète.

Je ne doute pas que vous vous êtes appliqué à 100 % dans ce dossier. Je vous rejoins tout à fait sur le fait que la sécurité de nos collaborateurs est prioritaire. Je crois que la Grèce doit mettre tout en œuvre afin que la sécurité soit optimale. Je ne pourrais pas comprendre le contraire. Je vous rejoins tout à fait. Le risque zéro n'existe pas, mais ils doivent tout mettre en œuvre pour que la sécurité soit optimale.

Je me réjouis du fait que la Belgique a énormément contribué mais si la sécurité n'est pas optimale, il faut récupérer nos collaborateurs. Cela suffit! Vous avez écrit des courriers, vous avez pris des mesures, vous avez demandé une collaboration et s'il n'y a pas de retour, c'est terminé!

Je me réjouis aussi de voir que les hotspots fonctionnent bien. En Italie, ce sont des hotspots mobiles. Sur le terrain, il faut s'adapter en fonction des besoins.