Madame la Secrétaire d'Etat,

La Conférence ministérielle de l’ESA a eu lieu les 1er et 2 décembre dernier. Le rapport précédent la conférence stipule être sur la bonne voie pour l’exécution des programmes ESA en cours mais réaffirme la nécessité, pour ce faire, de mettre en œuvre la création de l’Agence spatiale interfédérale. Néanmoins, ce rapport stipule également que la ventilation des activités spatiales sur les trois entités fédérées à la suite de la Conférence ministérielle de 2014 ne suffisait plus. Ce n’était pas une surprise et il était convenu que le Conférence ministérielle de l’ESA de décembre 2016 corrige ce déséquilibre.

Madame la Secrétaire d’Etat,

§  Pouvez-vous me faire un feed-back de la Conférence ministérielle de l’ESA de décembre 2016? Quelles sont les grandes lignes qui ressortent de celle-ci?

 

§  Pouvez-vous me dire si la ventilation des activités spatiales sur les trois entités a été corrigée? Quelle est la situation actuelle?

 

Réponse à la question orale n° 16074 du 23/01/2017 de Mme Caroline Cassart

1. Suite aux décisions prises à Naples en 2012, seul un nombre limité de questions a été soulevé lors de la Conférence ministérielle de l'ESA qui s'est tenue à Luxembourg en 2014. Cette Conférence a donné la priorité stratégique à la conclusion de l'accord portant sur le développement de la nouvelle fusée européenne Ariane-6. Ce projet concernait surtout les industries spatiales du centre et du sud du pays à cause de leur longue tradition dans le domaine des lanceurs, et en particulier, de leur contribution déjà ancienne dans les programmes successifs d'Ariane. Comme il n'y avait pas d'autres thématiques parmi celles qui étaient traitées à Luxembourg qui pouvaient vraiment susciter de l'intérêt pour les entreprises du nord du pays, il a été convenu que soit compensé, lors de la prochaine Conférence ministérielle de l'ESA, le déséquilibre entre les Régions engendré par les engagements fixés à Luxembourg et rendus incontournables. La Conférence ministérielle en question s'est déroulée les 1er et 2 décembre 2016 à Lucerne. Au cours de celle-ci, un vaste éventail de programmes a été proposé dans les différents domaines du secteur spatial.

Dans l'esprit de compensation mentionné ci-dessus, l'accent a notamment été mis à Lucerne sur les petites missions basées sur la plateforme PROBA. En particulier, la mission ALTIUS sous leadership belge a été confirmée, ainsi que la préparation d'un successeur à la mission PROBA-V. Les compétences liées à ces missions et à l'instrumentation de celles-ci se trouvent essentiellement dans le nord du pays.

Par ailleurs, des investissements importants dans le domaine des Télécoms permettent de maintenir une forte compétence dans le nord du pays et de contribuer notamment au développement de la nouvelle succursale de Thales Alenia Space récemment implantée à Louvain.

2. Ceci ne signifie pas pour autant que la recherche dans les autres domaines et que les intérêts des autres régions du pays aient été négligés, notamment à travers les actions prévues dans le cadre des programmes d'observation de la Terre, d'exploration spatiale et des sciences de l'espace. Les développements technologiques (programme GSTP) et la recherche scientifique (programme PRODEX), traditionnellement appréciée par tous les acteurs du pays, ont reçu le même degré de soutien.

De plus, le centre et le sud du pays pourront continuer à compter, suite aux investissements majeurs adoptés à Luxembourg, sur le maintien du soutien nécessaire en matière de lanceurs.

Enfin, j'ai personnellement négocié à Lucerne avec le Directeur Général de l'ESA pour que les activités éducatives soient renforcées et que les compétences en matière de cyber sécurité soient développées sur le site de l'ESA à Redu, de sorte que les synergies existantes avec les pouvoirs locaux puissent être consolidées.

La mise en œuvre de ces décisions permettra dès lors d'équilibrer, à l'horizon des cinq prochaines années, le retour industriel dans les trois régions du pays des investissements de la Belgique à l'ESA, tout en répondant à des besoins concrets au niveau européen.

 

 

Elke Sleurs,

Secrétaire d’Etat