Monsieur le Ministre,

La SNCB a lancé une campagne de sensibilisation aux dangers du rail à destination des élèves du secondaire. C'est une première du genre et cela s'est déroulé à Marcinelle pour les étudiants du 1er degré de l'enseignement secondaire. L'idée est très bonne puisqu'elle va permettre de conscientiser les futurs navetteurs aux comportements à risque mais aussi sur le rôle préventif des agents Securail ainsi que l'identification des différents corps de métiers du rail.

Monsieur le Ministre,

§  Cette première campagne de sensibilisation connaitra-t-elle une suite? Est-il prévu d'en organiser d'autres? Si oui, pouvez-vous me communiquer les modalités pratiques?

 

§  Sur base de quel(s) critère(s) les établissements scolaires ont-ils été choisis?

 

§  Pouvez-vous me dire pourquoi cette campagne vise les élèves du 1er degré de l'enseignement secondaire et pas ceux du 3ème degré, amenés également à prendre le train pour les études supérieurs?

 

 

Réponse de François Bellot à la question n° 1868 de Caroline Cassart-Mailleux:

En réponse à la question posée, j'ai l'honneur de communiquer ce qui suit.

1. Infrabel et la SNCB organisent depuis de nombreuses années des campagnes de sensibilisations dans les écoles. En ce qui concerne Infrabel, des ateliers sont organisés dans les enseignements primaire et secondaire.

Enseignement primaire

Depuis 2009, Infrabel met à disposition des enseignants une série d’outils de sensibilisation afin de les aider à aborder la thématique du respect des règles de sécurité aux abords des voies et en gare. Parmi ces outils : le calendrier des écoliers (depuis 2009, environ 75000 exemplaires distribués par an), des jeux pédagogiques (1e édition en 2009, revue en 2014 + nouveau jeu développé en 2016), des affiches de sensibilisation (depuis 2014), des concours pour les classes (depuis 2014), ainsi qu’un dossier pédagogique complet (2014). Tous ces outils sont disponibles gratuitement (en prêt ou par téléchargement) via le site Internet www.infrabel.be. Début 2017, la rubrique pédagogique du site Internet sera entièrement revue et complétée par de nouveaux outils pour encore mieux répondre aux besoins des enseignants.

Des ateliers de sensibilisation d’Infrabel sont également possibles sur demande des écoles ou des autorités locales. Ainsi, en Flandre, Infrabel s’est plusieurs fois associée à la Police locale ou aux organismes de prévention à la sécurité routière lors de grandes actions de sensibilisation visant des enfants de moins de 12 ans.

Enseignement secondaire

Depuis septembre 2014, Infrabel est régulièrement présente dans les écoles secondaires pour y dispenser des « leçons » de sensibilisation sur les dangers des intrusions sur les voies (« trespassing ») et du non-respect des règles de sécurité aux passages à niveau. Ces sensibilisations touchent tous les degrés de l’enseignement secondaire.

Des agents Securail sont invités à participer à ces actions dans les écoles.

Le coût de ces sensibilisations est marginal étant donné que le matériel utilisé dans les écoles est principalement du matériel ayant été développé par le passé dans le cadre de campagnes de sensibilisation à destination du grand public (spots vidéo, flyers, etc.). Seul le coût des ressources humaines doit être pris en compte (deux collaborateurs Infrabel par session).

En ce qui concerne l’initiative de la SNCB, elle est déjà bien ancrée en Flandre, avec à peu près 1.000 élèves néerlandophones sensibilisés par an au nord du pays et à Bruxelles. Si quelques écoles du Hainaut ont marqué un intérêt pour l’outil et qu’une session a pu être dispensée par les agents Securail de la SNCB à l’Athénée Royal de Marcinelle en 2016, le projet a cependant eu un peu plus de mal à démarrer en Wallonie lors de son lancement en 2013. La volonté est bien évidemment d’organiser d’autres sessions dans les écoles francophones les prochains mois.

La Commune de Ciney a d’ailleurs manifesté son engouement pour cet outil pédagogique et la SNCB est actuellement occupée à organiser plusieurs sessions de sensibilisation pour différents établissements situés sur cette localité entre décembre 2016 et mars 2017. D’autres écoles ont également exprimé le souhait d’obtenir un complément d’information sur ces sessions et leurs modalités pratiques. La SNCB espère que cet intérêt grandissant en Wallonie va continuer et que l’utilisation de cet outil s’élargira à d’autres localités dans le courant de 2017.

2. En ce qui concerne Infrabel, les écoles bénéficiaires de ces sensibilisations sont en priorité des écoles qui en ont fait la demande ou pour lesquelles les autorités locales (commune ou police) ont signalé des comportements dangereux. Par ailleurs, Infrabel contacte pro-activement les directions des écoles répondant aux critères suivants afin de leur proposer une sensibilisation:

• présence d’une gare, d’un point d’arrêt ou d’un passage à niveau à proximité de l’école et recensement de comportements dangereux dans ces lieux;

• lorsqu’un élève de l’école a été victime d’un accident suite à un acte de "trespassing" ou au non-respect des règles de sécurité aux passages à niveau.

En ce qui concerne la SNCB, la sélection des établissements scolaires s’appuie d’une part, sur la présence d’une gare sensible aux thématiques abordées lors de la session dans la localité de l’école, et, d’autre part, sur l’existence d’un accord de collaboration entre les autorités communales et la SNCB. Tout établissement intéressé par ces sessions peut cependant adresser une demande à la SNCB. Elle parvient actuellement à répondre positivement à toutes les sollicitations. Néanmoins, la publicité réalisée autour de la session à Marcinelle pourrait engendrer une augmentation du nombre de demandes et, dans ce cas, la SNCB devra alors procéder à une priorisation sur base des critères cités plus haut.

3. Cet outil pédagogique cible les enfants de 10 à 14 ans, soit les classes de 5e et 6e primaires ainsi que les 1es et 2es secondaires. Le contenu est évidemment intéressant à tout âge, en ce compris les adultes, puisqu’il traite de sujets auxquels nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre. Néanmoins, le niveau didactique a été spécifiquement développé pour des enfants situés dans une tranche d’âge sensible car ils commencent ou commenceront prochainement à utiliser les transports en commun et donc peut-être le train. L’objectif étant, comme vous l’avez justement indiqué, de sensibiliser de futurs ou jeunes navetteurs, la SNCB n’oublie évidemment pas les utilisateurs plus aguerris et travaille à développer d’autres outils de sensibilisation adaptés à d’autres tranches d’âge.