QO - Borsus - L'étude annoncée par l'OMS concernant la place de la viande et les implications de celle-ci en matière de santé publique
Publié le 01/01/1970 à 01:00
Monsieur le
Ministre,
Le rapport de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publié en octobre 2016 a fait l’effet
d’une bombe en affirmant que la consommation de charcuterie et de viande rouge favorise
le cancer. Cette nouvelle alarmiste n’avait pas lieu d’être et il convient de
relativiser fortement les choses puisqu’il y a environ 34.000 décès par an dans
le monde qui seraient imputables à une alimentation riche en charcuteries.
Bref, en ces temps difficiles, il ne me semble pas opportun de semer la peur
dans la population et il faut être prudent en matière de communication.
De plus, il me
semble essentiel de souligner qu’à côté du procès très régulièrement fait à la
viande, il existe d’autres éléments positifs de la consommation de viande pour
la santé et l’environnement puisque celle-ci contient des éléments nutritifs
indispensables à l’organisme des protéines, des acides aminés, du zinc, de la
vitamine B12, du fer, etc.
Suite à ce rapport
et à l’indignation qu’il a provoqué, l’OMS a nuancé sa position et a précisé,
dans un second communiqué, que l’état actuel de la recherche ne permettait pas
de déterminer une quantité saine de consommation de viande. De plus, elle a
annoncé que des experts commenceront à se pencher de façon approfondie sur les
implications en matière de santé publique, des dernières avancées de la science
et sur la place de la viande rouge et de la viande transformée dans un régime
alimentaire sain et équilibré. Monsieur le Ministre, je compte sur vous pour
défendre le secteur agricole.
Monsieur le
Ministre,
§ Avez-vous de plus amples informations concernant l’annonce faite par
l’OMS concernant cette étude et le travail des experts?
§ Pour quand pouvons-nous espérer connaitre les résultats de cette
dernière?
Réponse de Willy Borsus à la question n° 725 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:
Le problème du
lien entre alimentation et cancers est particulièrement complexe. Le rapport sur le lien entre consommation de
viande rouge et effets cancérogènes du Centre international de Recherche sur le
Cancer (IARC) relayé par l’OMS en octobre 2015 auquel vous faites référence,
vient d’une série d’études accumulant des données depuis plusieurs années.
Dans le cas de
la viande rouge, les conclusions de l’OMS se fondent sur des indications
limitées provenant d'études épidémiologiques montrant un lien entre la
consommation de viande rouge et le développement d’un cancer colorectal.
Cela signifie qu'une association positive a été
observée entre l'exposition à la consommation de viande rouge et le cancer mais
que d'autres explications pour ces observations (techniquement désignées par
les termes de hasard, de biais ou de facteurs de confusion) ne peuvent être
exclues.
La
consommation de viande transformée, quant à elle, a été aussi associée à une
légère augmentation du risque de cancer dans certaines études examinées.
Le rapport de
l’OMS attire donc l’attention sur un risque, mais qui semble ne pas concerner
toute la population.
Au niveau
individuel, pour une consommation normale de viande et de charcuterie, le
risque n’est pas avéré. Je vous rejoins
donc pour dire qu’il ne faut, en aucun cas, alarmer les personnes dont la
consommation de viande est normale. En
d’autres termes, c’est le fait de manger de la viande rouge et de la
charcuterie de manière excessive qui pose problème. Seuls les gros consommateurs ont donc un
risque accru de développer un cancer.
En janvier
2014, déjà, le Conseil Supérieur de la Santé belge avait remis un avis sur la
consommation de viande rouge et la prévention du cancer colorectal. Il concluait que l’incidence du cancer
colorectal pourrait diminuer de 10 à 20 % si les recommandations du CSS étaient
appliquées, à savoir ne pas dépasser une quantité raisonnable de 500 g de
viande rouge par semaine pour un individu et consommer modérément des
charcuteries. Ceci, bien sûr, dans le
cadre d’un régime alimentaire équilibré.
Sachant qu’un
steak ou qu’une portion de viande pèse entre 100 et 150 g, cela implique que
l’on peut très bien manger de la viande rouge 3 fois par semaine. On peut donc
tout à fait consommer de la viande rouge et de la charcuterie en quantité
raisonnable. Et même s’il nous prend l’envie de déguster une côte de bœuf de
300 g, ce n’est pas problématique, à condition de ne pas en faire une habitude
excessive en termes de fréquence.
Il me semble
raisonnable de conclure en disant que l’excès nuit en tout et qu’il faut donc
consommer de la viande en quantité adaptée, manger de manière variée, utiliser
une méthode de cuisson adaptée et vivre sainement en consommant des fruits,
légumes et céréales, et de préférence belge.
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