Monsieur le Vice-Premier Ministre,

Lors d’une précédente question parlementaire au sujet de l’ouverture des négociations sur un accord bilatéral de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, j’avais attiré votre attention sur un secteur très sensible : l’agriculture.

Dans votre réponse, vous m’aviez indiqué que la commission européenne et les Etats membres devraient avoir préparé les traditionnels exercices de périmètrage du futur Accord et d’étude d’impact pour la fin 2016.

Vous aviez ajouté que c’est seulement après ces différentes phases que la Commission fera une proposition de mandat de négociation au Conseil qui devrait arriver pour mi-2017.

A ce sujet, je souhaite faire le point avec vous.

Monsieur le Vice-Premier Ministre,

-              Dans le cadre de la délimitation du mandat de négociation, quelles sont les lignes directrices que la Belgique transmettra à la Commission européenne ?

-              Quelles sont les lignes directrices de la Belgique par rapport au secteur agricole, principalement aux produits laitiers et à la viande bovine ?

-              Pouvez-vous me communiquer les résultats des différentes études d’impact que la Commission européenne a commandées par rapport à un futur accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande ? Qu’en ressort-il globalement par rapport au secteur agricole ?

Au-delà de ces précisions Monsieur le Ministre, ne pensez-vous pas qu’une information précise et objective devrait être transmise aux agriculteurs, ou au moins aux associations professionnelles du secteur, afin de dissiper un certain nombre d’informations vagues ou imprécises sur cette partie des traités commerciaux ? 

Je vous remercie pour votre réponse.

 

 

Réponse de Didier Reynders à la question n° 1062 de Madame Caroline Cassart-Mailleux:

1.      L'analyse des intérêts belges dans le cadre des prochaines négociations de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande n'est pas encore terminée. Le SPF Économie prépare en ce moment une analyse par pays, à laquelle mes services ont déjà apporté leur contribution grâce au travail de notre ambassade à Canberra. Cette analyse par pays est la base à partir de laquelle nous déterminerons les intérêts belges, avec les différentes parties prenantes pour ces discussions.

 

2.      Comme l'analyse consolidée par pays destinée à déterminer nos intérêts est en cours, il n'existe pas encore de lignes directrices concernant les dossiers liés à l'agriculture. Je peux toutefois d'ores et déjà vous préciser que j’ai déjà informé la Commission européenne que le secteur agricole sera un secteur sensible pour la Belgique dans les prochaines négociations avec la Nouvelle-Zélande, a fortiori concernant la viande et les produits laitiers. De concert avec d'autres États membres européens, la Belgique, par la voix de ses représentants n’a pas manqué d’attirer l'attention de la Commission dans les comités européens commerciaux et agricoles à ce sujet. Mes services ont d'ailleurs fait de même dans leurs contacts avec les représentants néo-zélandais pour les questions commerciales. L'accès au marché et les indications géographiques seront également des thèmes prioritaires. Phil Hogan, le Commissaire européen chargé de l'agriculture, l’a confirmé au Conseil Agriculture du 23 janvier 2017. Dans son document de périmétrage (« scoping paper ») rédigé en préparation de ces négociations, la Commission européenne a également insisté sur l'importance de tenir compte du caractère sensible de certains produits agricoles. 

 

3.      La Commission européenne n'a pas encore communiqué les résultats des études d'impact d'un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande. Comme de tradition, elle le fera seulement au moment de l’envoi de sa proposition de mandat de négociation aux États membres. 

 

4.      De façon générale, je souscris à votre point de vue qu'un dialogue ouvert avec toutes les parties prenantes est de la plus grande importance. La transparence est prioritaire dans la politique commerciale belge, il s'agit d'un thème que je souligne systématiquement. Je reste disposé à répondre à toutes les questions concernant ces négociations, que cela soit au Parlement ou dans le cadre de contacts avec la société civile. Des représentants du secteur agricole étaient présents le 8 février 2017, à la réunion avec le Conseil fédéral du Développement durable. De plus, mes services sont régulièrement en contact avec des représentants du secteur, et sont toujours prêts à fournir des informations sur l’état d’avancement de ces négociations aux représentants du secteur et à la société civile.