Madame la Secrétaire d'Etat,

L'Institut Von Karman, AISBL regroupant quinze pays participants et à laquelle la Belgique fournit l'essentiel des moyens de fonctionnement, connait une situation financière dramatique puisqu'il enregistre une dette de 8 millions d'euros. Plusieurs causes peuvent expliquer cette situation, notamment des erreurs commises par le management précédent, des lacunes dans le suivi des factures et la faillite d'un gros client.

Cet Institut, qui mène des recherches dans le domaine de la dynamique des fluides et l'aérodynamique et qui compte 50 doctorants, se voit menacer de survie. En effet, dans votre note de politique générale, vous écrivez avoir demandé à vos services d'examiner si et comment l'autorité fédérale, en plus des autres partenaires, devrait intervenir pour qu'au moins, la valeur scientifique de cet Institut ne disparaisse pas. Lors des discussions, vous avez annoncé que votre cabinet, en collaboration avec d'autres, s'est attelé à l'élaboration d'un plan de sauvetage, dans le cadre duquel une vision sérieuse de la gouvernance et du corporate management sera un élément essentiel. 

Madame la Secrétaire d'Etat,

§  Avez-vous des avancées concrètes dans ce dossier? Si oui, quelles sont-elles? A défaut d'avancées concrètes, quelles solutions envisagez-vous à court et moyen terme?

 

§  Disposez-vous d'un calendrier concernant ce délicat dossier? Pouvez-vous me le communiquer?

 

§  Avez-vous des contacts avec vos homologues de la Communauté française et flamande? Que ressort-il de ceux-ci?

 

  

Réponse de Zuhal Demir à la question n° 19948 de Caroline Cassart-Mailleux:

Vos questions démontrent une grande inquiétude pour ce qui concerne l'avenir de l'Institut von Karman, et je la partage. 

Dès mon entrée en fonction, j'ai mentionné, dans ma déclaration de politique générale, qu'il fallait clarifier ce problème. En effet, force m'a été de constater que cet Institut souffrait d'un manque de gestion efficace et faisait, par conséquent, face à de graves difficultés financières. J'ai pu dégager dans l'urgence un crédit de 5 millions d'euros afin d'avoir suffisamment de temps pour améliorer structurellement sa situation. La subvention fédérale a été augmentée. Fin 2014, une économie de 20 % avait été réalisée sur cette subvention. À cette occasion, une erreur de calcul a été faite dans le montant total, en ce compris la contribution obligatoire de l'OTAN. 

J'ai fait procéder à la correction de cette erreur. La subvention accordée à l'Institut von Karman a ainsi augmenté de 283 000 euros. Ce montant lui procure ainsi un peu de marge financière.

La première initiative a consisté à renouveler le conseil d'administration. Dorénavant, celui-ci est composé d'un nombre limité de membres. Ainsi, une nouvelle dynamique lui a été insufflée. Le nouveau conseil d'administration suit l'évolution des liquidités mois après mois. Priorité a été accordée à l'apurement des dettes anciennes.

Il existait, par exemple, un grand arriéré dans les paiements en faveur de l'Office national de sécurité sociale. Pour cette raison, l'imposition d'amendes a aggravé la dette totale. Différents projets qui furent lancés auparavant se sont révélés déficitaires. Il en a, bien entendu, résulté un impact significatif sur la santé financière de l'Institut von Karman.

Afin de remédier à cette mauvaise gestion, j'ai donné des instructions en vue d'élaborer une charte de bonne gouvernance, dans laquelle figurera clairement l'attribution des responsabilités. 

En complément, l'Institut cherchera un nouveau CEO. L'avis de vacance est paru tout récemment. L'objectif est que l'entrée en fonction ait lieu d'ici la fin de l'année.

Ensuite, il est également prévu une réorganisation interne qui offrira à l'Institut une base financière saine. Il doit également développer des projets de recherche rentables. Dans ce contexte, l'un de mes objectifs vise à renforcer la coopération de cet organisme avec d'autres établissements de recherche, aussi bien des Hautes Écoles que des universités. 

Cependant, il est prématuré de vous fournir des renseignements à ce sujet. Tout d'abord, et surtout, la charte de bonne gouvernance doit être approuvée par le conseil d'administration. Ensuite, le nouveau ou, mieux encore, la nouvelle CEO marquera de son empreinte l'Institut von Karman 2.0.

 Je suis convaincue que toutes ces mesures attireront des partenaires potentiels et les persuaderont de conclure un accord de coopération avec l'Institut. Les discussions à ce sujet débuteront dès l'entrée en fonction du nouveau CEO. 

Enfin, j'aimerais signaler qu'il n'est pas question pour le moment d'intégrer cet Institut dans une université. Du reste, il lui revient – et à lui seul – de nous soumettre cette piste.

Caroline Cassart-Mailleux (MR): Madame la secrétaire d'État, je vous remercie pour le caractère complet de votre réponse. Je me rends bien compte que c'est un dossier difficile, dans lequel votre premier objectif est de trouver les solutions. Vous êtes à l'écoute de l'Institut von Karman, mais vous êtes proactive, dans le sens où vous souhaitez que des solutions soient trouvées. Je pense qu'il faut encore laisser un peu le temps au temps. Nous allons dans la bonne direction. Je reviendrai vers vous au début de l'année prochaine pour voir comment le dossier évolue.